Le Palais de la Culture Moufdi-Zakaria a abrité , jeudi, un événement d'envergure, le colloque national sur l'architecture et le patrimoine, sous le thème "la préservation de l'héritage architectural et et l’edification de l'avenir". Cette rencontre rehaussée par la présence du ministre de la Culture et des Arts, Zouheir Ballalou, a réuni des experts internationaux et nationaux pour discuter de l'avenir du patrimoine architectural, en mettant l'accent sur les défis contemporains et les solutions innovantes pour la préservation des sites historiques tout en intégrant les exigences de développement urbain moderne. L'une des interventions marquantes fut celle de M. Aiche Boussad, architecte qualifié et ancien maître de conférences à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Dans son intervention intitulée "Architecture du XXe siècle : les figures de la modernité algérienne", M. Boussad a analysé l'évolution de l'architecture algérienne au cours du XXe siècle.
Il a mis en lumière la manière dont les architectes algériens ont navigué entre l'héritage colonial et les aspirations à une identité nationale. Son intervention a mis en évidence l'importance de comprendre les racines historiques de l'architecture moderne en Algérie, tout en explorant les défis actuels de la préservation de ce patrimoine architectural face aux pressions du développement urbain rapide. L’invité de marque Kelvin Tan, professeur à la Lee Kuan Yew School of Public Policy à Singapour, a également apporté un éclairage précieux sur la question du patrimoine culturel, avec son intervention intitulée "Le patrimoine culturel de Singapour : mécanismes et instruments de sauvegarde". Fort de son expérience en architecture et investissements immobiliers, M. Tan a expliqué comment Singapour a réussi à concilier développement urbain et préservation de son patrimoine culturel. Il a détaillé les stratégies mises en place par son gouvernement, notamment la coopération entre les secteurs public et privé pour préserver les sites historiques tout en permettant une modernisation de la ville. Le colloque a également mis l'accent sur les échanges internationaux, avec des experts partageant leurs expériences à travers des interventions en vision-conférences . Parmi eux, le Dr Ken Yeang, co-fondateur du cabinet d’architecture Hamzah & Yeang, a présenté son approche unique de l’architecture durable, en mettant l’accent sur l’intégration des principes écologiques et bioclimatiques dans la conception de bâtiments modernes.
Le cabinet est reconnu pour ses projets novateurs à Singapour et en Malaisie, intégrant des solutions écologiques dans des structures urbaines modernes. Mme Serina Hijjas, fille du fondateur du cabinet Hijjas Kasturi Associates, a également participé, partageant son expérience dans la fusion de l'architecture moderniste et des éléments culturels malaisiens. Ce cabinet a joué un rôle clé dans la création de l’identité architecturale de la Malaisie, avec des projets de grande envergure, y compris une collaboration avec Zaha Hadid Architects pour un centre de biodiversité à Johor, en Malaisie.
Enfin, M. Kelvin Ang, directeur et chef du Patrimoine à l'Autorité nationale de rénovation urbaine de Singapour, a apporté son expertise sur la manière dont les espaces historiques sont préservés tout en permettant une réadaptation urbaine intelligente. Le colloque a été une véritable réussite en raison de la participation active des étudiants, chercheurs et professionnels du secteur de l'architecture, de l’urbanisme et du patrimoine. Les débats qui ont clôturé l'événement ont permis d’aborder les défis de la préservation du patrimoine architectural dans un monde en pleine mutation. Les participants ont réfléchi à des stratégies innovantes pour conjuguer préservation du passé et construction du futur, tout en créant un modèle durable de développement urbain.
Le colloque a donc marqué un tournant dans la réflexion sur l’architecture en Algérie et dans le monde, en favorisant un dialogue global et interdisciplinaire sur les moyens de préserver notre patrimoine tout en répondant aux exigences du développement durable. Un message fort a été transmis : il est essentiel de ne pas perdre de vue l’importance du patrimoine architectural tout en bâtissant les sociétés de demain.
M. K.
