
Les fêtes de fin d’année ont toujours été l’occasion des grands déplacements, des sorties en famille ; mais, cette année, compte tenu de la pandémie, les destinations privilégiées, comme Béchar, Taghit et Béni-Abbès ou encore bien plus loin, Timimoun, connaîtront-elles cet impressionnant flux d’hôtes de tous horizons ? La propagation du virus n’aura pas été sans conséquences négatives dans tous les secteurs, notamment sur le quotidien des citoyens, leurs habitudes et leurs déplacements. Le tourisme en aura d’ailleurs fait les frais, à commencer par une restriction des voyages et une annulation de plusieurs manifestations culturelles qui ont toujours attiré les visiteurs, à l’exemple du Mouloud Ennabaoui à Béni-Abbès, le «sboû» à Timimoun, les randonnées et excursions à Taghit avec son exposition artisanale annuelle...
Ce qui a toujours attiré le plus de monde à Béchar et Taghit, c’est sans aucun doute la célébration du jour de l’an. En effet, le jour de l’an se fête, dans le Sud, beaucoup plus en famille. Nul ne doute que les hôtels, comme ceux de Taghit et Béni-Abbès ne chômeront pas à cette occasion ci. Mais qu’est-ce qui attire les visiteurs ?
À Taghit, le vieux ksar dressé sur le point le plus haut de la ville offre une vue imprenable sur les dunes dorées du grand erg occidental et sur la palmeraie verdoyante, avec ses maisons millénaires construites en «toub» rouge ; la palmeraie sur les rives de l’oued Zouzfana ; les incontournables gravures rupestres gravées par les anciens : des antilopes, des autruches et gazelles ; les inévitables descentes en skis, les balades à dos de dromadaire ou en quad sur les dunes. À Béni-Abbès, en plus de ces mêmes activités, on peut également flâner sur les immenses dunes du grand erg occidental et contempler le coucher du soleil. Un séjour dans une maison d’hôte traditionnelle, chez l’habitant et avoir l’occasion de siroter les trois thés de l’amitié, une occasion à ne pas rater. Un adage dit : le premier est amer comme la vie, le second est fort comme l’amour et le troisième est doux comme la mort. Enfin, sera-t-il possible d’accueillir cette nouvelle année 2021 à l’abri de toute contamination, tout en admirant ces centaines de feux de bois allumés sur la grande dune à minuit, cette multitude de torches des téléphones portables vaciller au rythme des cris de joie de tous les visiteurs, venus fêter le jour de l’an dans l’une des plus merveilleuses oasis du Sud algérien, tout en faisant le vœu de pouvoir y revenir prochainement et pour d’autres occasions ? Là est toute la question.
Ramdane Bezza