
Durant le mois du patrimoine, en dépit de la situation sanitaire actuelle qui a quelque peu limité certaines activités organisées lors d’imposants rassemblements, comme le Mawlid Ennabaoui, c’est l’occasion de découvrir des sites archéologiques et artistiques de la région, telle la maison de l’artiste de Taghit. Située au sein même du vieux ksar de la ville, cette infrastructure construite avec le même matériau que toutes les demeures du vieux ksar, en l’occurrence le toub, est, cependant, différente des autres habitations. Géré par un artiste dont l’occupation essentielle demeure la confection d’instruments de musique à sonorité africaine, comme le goumbri, ce lieu, à la fois familial (par les espaces de repos qui y sont aménagés) et artisanal (décoré d’une multitude d’objets artisanaux et anciens de la région), est devenu le passage obligé de tous les visiteurs de cette oasis enchanteresse. Un grand espace est pour cela réservé à une exposition des instruments de musique, souvent modifiés et conçus par le maître des lieux, dont la présence vous envoûte aussitôt. Nul ne peut, après avoir visité la maison de l’artiste, avoir cette impression d’avoir été plongé dans un espace interstice musical purement africain, mais également un lieu voué à la préservation de la culture locale. Autant d’événements culturels, au courant de ce mois du patrimoine, qui devraient également être l’occasion de réitérer cette pressante et indispensable occasion de préserver bien des sites identiques et non moins importants, aussi bien pour leur importance historique que culturelle, à l’exemple de l’ancienne centrale électrique de Béchar et Kénadsa. En dépit de son classement au registre du patrimoine matériel depuis plus d’une dizaine d’années, cette très vieille installation demeure abandonnée, faute, vous dira-t-on, de moyens qui devraient prendre en charge aussi bien sa protection, sa surveillance que sa préservation.
Ramdane Bezza