Urgence !

Par Mohamed Bouraib

La célébration de la Journée mondiale de l’alimentation coïncide, cette année, avec une crise alimentaire mondiale qui voit le monde régresser dans ses efforts pour éliminer la faim et la malnutrition. 
Selon le rapport mondial 2020 sur les crises alimentaires, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë n’a jamais été aussi élevé. Le document révèle qu’en 2019, quelque 135 millions de personnes dans 55 pays et territoires, présentaient un besoin crucial d’aides en matière d’alimentation, de nutrition et de subsistance. Ce chiffre constitue la preuve du niveau croissant d’insécurité alimentaire aiguë.
Au nombre des causes à court ou à long terme, figurent les conflits, les extrêmes climatiques, les inégalités et l’instabilité économique. 
Comme, hélas et souvent le cas, ce sont les habitants des pays pauvres qui sont le plus durement frappés, privés de conditions de vie saines, d’une éducation de qualité et de possibilités d’avancement social et de croissance économique. Ce sont aussi, ceux qui bataillent avec ténacité et quotidiennement pour un droit de vivre dans la dignité et la décence. Chose loin qui est loin d’être acquise. 
L’édition 2023, se tient dans une période où la sécurité alimentaire est menacée de toutes parts : flambée des prix de l’alimentation, de l’énergie et des engrais, qui s’ajoute à des conflits qui donnent le désarmant sentiment de s’éterniser. 
Le thème est axé sur l’eau, élément indispensable à la production d’aliments sains et nutritifs. Cette eau, il est essentiel de la gérer de façon viable dans l’agriculture et la production des vivres, si l’on veut réaliser les objectifs de développement durable, si tant est que la volonté de la préserver pour les générations futures, devienne un dénominateur commun.  
Devant pareille situation, les gouvernements sont dans l’obligation de concevoir des politiques fondées sur la science et les technologies les plus performantes, en exploitant les données, les innovations et la coordination intersectorielle afin d’obtenir une meilleure planification et une gestion rigoureuse et rationnelle de l’eau. Ils doivent appuyer de telles politiques à l’aide d’investissements accrus, d’un renforcement des capacités logistiques et infrastructurelles de base, en encourageant les agriculteurs à s’engager en faveur de solutions intégrées pour une utilisation de l’eau plus efficace et pour sa conservation. 
 Les États doivent agir à ne laisser personne de côté dans les stratégies, les plans et les budgets qu’ils consacrent à la réalisation des objectifs de développement durable des Nations unies, en accélérant les transformations des systèmes agroalimentaires en éradiquant la pauvreté (ODD 1), en éliminant la faim et la malnutrition (ODD 2), en réduisant les inégalités (ODD 10) et en aidant les populations rurales qui sont les gardiens de la majeure partie de la biodiversité de la planète. 
Sans tomber dans l’alarmisme, ce qui peut advenir, si rien n’est entrepris, c’est une probable crise des disponibilités alimentaires, pour cause, notamment d’affrontements armés, de faiblesse de la pluviométrie, due à un réchauffement inquiétant du climat. 
Le monde doit ouvrir les yeux et prendre des mesures drastiques et immédiates pour rendre l’espoir possible.
 
M. B.

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