
Par Rachid Lourdjane
Un fakir en gandoura-basket du mouvement islamiste marocain appelle, dans une interview télévisée, à la réédition de la prétendue « marche verte » pour attaquer Tindouf, investir les territoires libérés de la République arabe sahraouie et les intégrer au Royaume chérifien. Dans son délire, écoutez bien ceci, il veut effacer la Mauritanie de la carte. Le savant de la courbette autoproclamé porte-parole du peuple marocain invite son roi à mobiliser le peuple en vue de marcher sur Tindouf. « Le peuple marocain est prêt à marcher sur Laayoune et Tindouf. Il est prêt à y rester des semaines entières », a-t-il dit, en réponse à une question sur la question du Sahara occidental. L’idée a dû plaire à quelques écervelés outre frontière dans l’attente de voir comment nous allons réagir à cette provocation à deux dirhems. Nous avons envie de lui dire «Bas les pattes ». Mais à la lecture attentive de ses propos, il s’agit d’un abruti. Merci pour la blague et les rires sincères que ce clown a semé par son show cathodique. Ceci étant, ce fragile de la tête, du haut de sa petite licence sur la charia, appartient à la sérieuse Union internationale des savants musulmans dont il préside les destinées et dont il a piétiné allègrement les statuts. L’institution, qui a pris un sérieux coup, a rapidement pris les devants pour disqualifier « son éminence Cheikh Ahmed Al-Raissouni » tant ses délires ont dépassé les limites de la décence et l’obligation de réserve et de respect vis-à-vis de ses adhérents. Mais à notre sens, cette mise au point n’est pas à la hauteur du forfait commis par son président. Quand on entend les déclarations de l’homme, nous sommes sidérés par le contraste de la fonction de « savant » avec le côté archaïque des propos d’un petit seigneur de guerre. Et on se demande comment un tel individu a pu gravir les étapes depuis son petit diplôme apte à faire greffier. L’union des savants musulmans devrait se poser de sérieuses questions sur la légitimation de cet homme qui ne semble pas mériter le poste qu’il occupe. Comment est-ce possible ? Un provocateur à la tête d’une prestigieuse institution censée être aux côtés de la nation islamique pour la faire avancer avec pour mission la paix et la réconciliation. Ahmed Al Raissouni est un provocateur belliqueux sans consistance intellectuelle. Ses propos stupides et irresponsables pèseront lourdement dans son casier, Ahmed Al Raissouni se révélant totalement inapte pour diriger une institution de paix. Mais s’agissant du dossier aussi lourd que délicat qu’est le Sahara occidental, il est permis de douter que cet homme sous influence d’Allal el Fasi et son expansionnisme territorial soit un électron libre. Quoi qu’il en soit, il n’est pas à sa place dans l’institution qu’il préside.
R. L.