
- Le ministre de la Justice appelle à leur accorder davantage d’intérêt
La volonté politique qui vise l’accès des femmes aux plus hautes fonctions dans tous les domaines, dont le secteur de la justice, «témoigne de l’engagement de l’Etat de les soutenir à occuper les postes de décision et d'assurer l'égalité des chances dans les administrations publiques et les institutions conformément à la Constitution de 2020».
C’est ce qu’a indiqué, hier à Alger, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi, dans une allocution à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des femmes juges, en présence du Premier président de la Cour suprême Tahar Mamouni, de la représentante de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, Mme Chafika Bensaoula, de la déléguée nationale pour la protection de l’enfance, Meriem Chorfi (ancienne juge des mineurs) et des cadres du ministère de la Justice. Cette cérémonie «est aussi l’occasion de confirmer la place de la femme juge dans le processus de développement, notamment dans le cadre des acquis réalisés en faveur de la femme algérienne», a affirmé le garde des Sceaux. Il a assuré que «l’Etat œuvre au renforcement de ces acquis par la promotion de la femme à des postes supérieurs dans plusieurs secteurs dont le secteur de la justice» en reconnaissance à sa compétence et sa capacité, comme l’a souligné le président de la République dans son message à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars dernier». Le garde des Sceaux a souligné dans ce cadre «avec fierté» la présence qualificative des femmes au sein de son département. «Selon les statistiques, les femmes représentent près de 48% de l’effectif de la magistrature. Leur nombre dépasse 51% dans le Conseil d’Etat et 55% dans les tribunaux administratifs», fait-il savoir, avant de préciser que «plusieurs juges femmes occupent des postes supérieurs auprès des juridictions et de l’administration centrale».
48% des juges sont des femmes
«La célébration de la journée internationale de la femme juge est une opportunité pour rappeler le rôle central du magistrat dans le système judiciaire et son engagement total sur un pied d’égalité que ses collègues hommes et à tous les niveaux, dans la promotion du pouvoir judiciaire et l’accomplissement de ses missions en toute responsabilité dans l’objectif de la contribution à l’instauration de la loi et la protection des droits et libertés». M. Tabi a mis en avant le rôle de la femme juge qui «représente l’une des forces vitales. Elle a réussi à accéder au domaine judiciaire aux niveaux national, régional et international. «Sa présence au sein du corps de la magistrature depuis longtemps a permis de contribuer à l’égalité des chances. La femme juge a prouvé sa compétence grâce à sa haute formation judiciaire, sa volonté et son haut sens du nationalisme. Elle mérite largement plus qu’une journée spéciale au regard des nombreux obstacles qu’elle a pu surmonter. Le ministre a plaidé pour accorder davantage d’intérêt à la femme juge «afin de contribuer efficacement au développement dans le cadre du programme des Nations unies pour le développement durable pour l’année 2030, insiste-t-il. Il a, en ce sens, exhorté les magistrats à poursuivre leurs efforts pour la promotion de la justice et être à la hauteur des aspirations du citoyen. Le ministre a tenu à rendre hommage aux juges retraités et aussi aux victimes du terrorisme lors de la décennie noire pour assurer la continuité du service public et la protection de la société de tous les dangers. Il a indiqué que l’émission d’un timbre-poste célébrant la Journée internationale des femmes juges, coïncidant avec le 10 mars de chaque année, est symbolique mais retrace le combat de la femme algérienne et particulièrement de la femme juge pour assurer l’équité et légalité des chances.
Neila Benrahal