Si Maâmar Djgaguen (Wilaya VI historique) : «Ces événements étaient une bouffée d’oxygène pour nous»

Le moudjahid Si Maâmar Djgaguen de Blida, frère de combat du chef martyr Djilali Bounaâma, plus connu sous le surnom Si M’hamed, livre son témoignage sur les événements du 17 octobre 1961.

Il affirme qu’il avait entendu parler de ces événements qui ont révélé, devant le monde entier, le vrai visage du colonisateur qui a usé de méthodes infernales et n’a trouvé d’autre solution que le recours à l’extermination. «Nous étions à la wilaya VI historique. Ces événements nous avaient donné plus de détermination et de force. Elles ont constitué une bouffée d’oxygène pour nous inciter à poursuivre la lutte contre le colonisateur», a-t-il affirmé. Et d’ajouter : «Les événements du 17 octobre 1961 ont eu un grand écho à l’intérieur, confirmant que les crimes du pouvoir colonial n’avaient pas de limites et qu’ils visaient à effacer tout ce qui symbolisait l’Algérie.»

«La sauvagerie de la répression contre les manifestants algériens a été mise à nu. Elle a révélé la discrimination dont les Algériens ont été victimes en France», soutient M. Djgaguen, indiquant que cela «a contribué à faire prendre conscience de la cause algérienne partout dans le monde et a influencé la marche de la révolution à l’intérieur, avec un regain d’enthousiasme pour chasser le colonisateur».

Rappelant le contexte de l’époque, Si Maâmar Djgaguen a relaté que «l’Organisation de l’armée secrète (OAS) avait tenté de torpiller les négociations secrètes qui avaient été entamées en mai 1961 entre la France et le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), avec la complicité de membres du gouvernement de Charles de Gaulle qui n’acceptaient pas l’idée de voir l’Algérie recouvrer son indépendance, à leur tête le chef du gouvernement, Michel Debré» car les opposants aux négociations avaient choisi de «recourir à des actes de violence sans précédent à l’encontre du Front de libération nationale afin d’entraver les négociations et réduire les chances d’un accord sur l’autodétermination».

«C’est pour cela que Michel Debré avait limogé le ministre de l’Intérieur de l’époque, Pierre Chatenet, acquis aux idées de Charles de Gaulle, pour le remplacer par l’un de ses proches, Roger Frey, qui s’est appuyé sur le préfet de Paris, Maurice Papon, pour réprimer les Algériens, notamment le 17 octobre 1961».

R. N.

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