Le ministère de l'Education nationale a annoncé dernièrement le retour officiel pour cette rentrée scolaire au système d'enseignement habituel, tous paliers confondus, selon les normes établies à cet effet et, donc, l'abandon du système exceptionnel, en vigueur durant les deux précédentes années scolaires, consécutivement à la situation sanitaire induite par la Covid-19. Cette annonce, certes bien accueillie par les associations des parents d’élèves, a été néanmoins accompagnée par des voix qui ont exprimé des inquiétudes quant à la surcharge des classes. Ce qui pourrait «compromettre» le bon déroulement de la scolarité des élèves. Contacté par nos soins, Meziane Meriane, pédagogue et ex-syndicaliste évoque ce qu’il qualifie de limites de système d’enseignement par groupes qui, de son avis, n’est guère suffisant pour achever le programme. «Revenir à l’ancien système a ses avantages et ses inconvenants. D’une part, l’élève pourra, avec l’enseignement classique, terminer son programme du fait que le volume horaire n’est pas divisé par deux. D’autre part, le mode ancien va inévitablement nous amener à la surcharge des classes, l’élève ne pourra pas suivre correctement ses cours et les assimiler. L’enseignant ne pourra pas, de son côté, évaluer convenablement ses élevés et faire de la remédiation nécessaire», nous explique-t-il, tout en en suggérant de recruter davantage d’enseignants et de multiplier les salles de cours pour atteindre des objectifs de qualité. Bien accueillie par les associations des parents d’élèves, cette annonce a été néanmoins accompagnée par des voix qui ont exprimé des inquiétudes quant à la surcharge des classes. Selon des enseignants et des parents d’élèves, «il faudra s’attendre à des classes surchargées, conséquence du retard dans les programmes. Le nombre d’élèves pourrait atteindre dans une seule classe 60 élèves et plus», appréhendent des syndicalistes qui appellent le ministère à trouver une issue radicale à ce problème. A ces inquiétudes, la tutelle essaye de rassurer et appelle à cet effet tous les responsables du secteur à prendre leurs dispositions pour garantir un encadrement pédagogique à tous les élèves.
Des pédagogues et des spécialistes, à l’image du Dr Liès Mejdoub, psychothérapeute, estiment que le retour à l’ancien système d’enseignement est une «excellente décision», surtout que le système de groupes a prouvé, selon eux, ses limites. «Nous avons constaté de mauvais résultats obtenus par nos élèves à cause de ce système adopté exceptionnellement en raison de la pandémie de coronavirus. Aujourd’hui que ce virus est devenu une simple grippe saisonnière et ne représente pas de danger pour notre vie, rien ne nous oblige à rester sur le système de groupes qui a impacté négativement le rendement scolaire et scientifique», observe le spécialiste.
Farida Larbi