Réouverture des crèches : Favoriser un retour serein

Réouverture des crèches : Favoriser un retour serein - Ph. : Louisa
Réouverture des crèches : Favoriser un retour serein - Ph. : Louisa

Le gouvernement a décidé, dans une nouvelle étape de déconfinement, d'autoriser la réouverture des crèches et des garderies d’enfants, avec la mise en œuvre stricte d'un protocole sanitaire adapté.

Cette réouverture progressive des établissements, après plusieurs mois de suspension d'activités, pose de nombreuses questions, notamment en matière de sécurité sanitaire.
Directrice de la crèche «Le Petit Royaume», à Alger, Yakoubi Nedjoua explique qu'il y a deux maîtres mots qui président à cette réouverture, en l’occurrence sécurité et qualité. «Les mesures prises sont strictes et répondent aux exigences des autorités. À titre d’exemple, l'aménagement des locaux favorise la distanciation physique», assure-t-elle. Indiquant qu’elle a expliqué aux parents l'importance du respect strict des mesures sanitaires, elle affirme qu’elle les a aussi rassurés sur les conditions sanitaires dans son établissement et le protocole mis en place pour garantir la sécurité de chacun. «Il est désormais exigé des parents d'alléger les affaires scolaires et de doter les gamins de sacs à dos», note Mme  Yakoubi, qui recommande aux parents de désinfecter les affaires, les jouets et les sacs isothermes afin de limiter les risques de transmission du virus et permettre au personnel d'accueillir les enfants par petits groupes. La directrice de la crèche affirme également que les employés ont été soumis au test de dépistage de la Covid-19, préalablement à l'ouverture de l'établissement, comme l'exigent les recommandations des autorités publiques.
Concernant l'hygiène des locaux et du matériel des lieux d'accueil, elle soutient que la vigilance doit rester élevée, notamment le port obligatoire du masque de protection pour tous, la désinfection quotidienne des lieux, les cuisines, les sanitaires, les tables et les chaises et autres équipements. Elle insiste surtout sur l’interdiction faite aux parents d'accéder aux locaux lorsqu'ils viennent déposer et récupérer leurs enfants. «Pour le repas, la cantine ne sera pas totalement ouverte, et les enfants peuvent déjeuner dans les classes afin de pouvoir gérer la situation en toute sécurité, et éviter ainsi tout regroupement préjudiciable», souligne la directrice, qui rappelle qu’en dehors de cette crise sanitaire, la crèche «est considérée comme un lieu de transmission de maladie, ce qui implique que la gestion de cette réouverture progressive nécessite la collaboration de tous».
Mme Yakoubi admet, par ailleurs, que les gestes barrières sont très compliqués à imposer aux enfants dans les cours de récréation du fait que la crèche est un «lieu de convivialité». «Avec des groupes de 10 enfants maximum, cette réouverture progressive ne concerne pas tous les enfants. Les parents doivent néanmoins rester conscients et compréhensifs quant à l'importance des mesures décidées», affirme-t-elle.
Pour trouver une solution à cette situation, les responsables de la crèche «La famille en Or» de Souidania ont mis en place un programme d'activités individuelles adaptées de sorte à «garder l'esprit du groupe» chez les enfants, tout en respectant la distanciation physique, ainsi que les mesures barrières et d'hygiène arrêtées.

Les parents partagés

Cette réouverture des crèches est aussi un dilemme pour les familles qui doivent composer avec leurs contraintes professionnelles et la peur de voir leurs enfants contaminés. Beaucoup se demandent comment va se dérouler cette réouverture. «Pour être sincère, je ne suis pas vraiment rassuré pour mettre mes enfants à la crèche», appréhende Khaled, père de trois garçons de 3 à 8 ans. Cet ingénieur en informatique explique qu'il faudra inévitablement commencer par fournir les équipements de base, à savoir les masques, et bien sûr la solution hydroalcoolique.
Pour Feriel, le retour risque tout de même d'être très compliqué pour certains parents. «Les mamans sont les plus occupées, notamment après la décision prise par les autorités concernant la fin des congés exceptionnels, car les établissements ne seront autorisés à utiliser que 50% de leurs capacités d'accueil, ce qui posera problème pour l'identification des familles prioritaires», souligne cette assistante en comptabilité. Elle explique que pour le moment, ce sont les grands-parents qui s'occupent de ses deux filles, en raison de refus des nourrices de prendre en charge sa demande de garde.
    Tahar Kaidi

 

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