Covid-19 - Pr Mahyaoui, chef de service réanimation au CNMS : «Pas de cinquième vague»

Alors que cent-vingt-huit nouveaux cas de coronavirus (Covid-19) sont confirmés ces dernières 24 heures en Algérie, le professeur Ryad Mahyaoui, membre du comité scientifique chargé du suivi de l'épidémie du virus Corona, a affirmé que «les indicateurs actuels ne laissent pas présager de cinquième vague, malgré l'augmentation du nombre d'infections par le sous-variant Omicron (BA5) ces dernières semaines».

En effet, selon le Pr Ryad Mehyaoui, les dernières 24 heures ont été également marquées par 109 guérisons et aucun décès n’a été déploré, ce qui augure d’une situation épidémiologique maîtrisée, et la propagation de la pandémie en passe d’être jugulée. Faisant le point sur cette situation, le spécialiste a expliqué l'augmentation du nombre d'infections au corona au cours des dernières semaines, en grande partie, par les regroupements familiaux : célébrations de fêtes de mariage, de circoncision et autres événements, mais aussi au non-port des masques de protection, en particulier dans les espaces clos. Soulignant la nécessité de respecter les mesures de précaution pour limiter la propagation du virus, en particulier pendant la saison estivale, le spécialiste a rassuré sur le fait que «le sous-mutant Omicron BA5 n'est pas dangereux» et que ses symptômes se manifestent sous forme de forte grippe (fatigue, fièvre, toux légère et mal de gorge). Ce dernier, qui redoute une augmentation des cas dans les semaines à venir, rappelle la nécessité de revenir à la vaccination, qu'il considère comme la seule solution, notamment pour les personnes dont l’immunité est faible, comme les personnes âgées et celles atteintes de maladies chroniques, et cela «pour éviter les complications en cas d'infection par le virus». Dans ce contexte, le spécialiste déplore que, malgré les importants moyens mis en place et les campagnes de sensibilisation, la vaccination n’a pas eu un grand succès, la participation des Algériens étant restée modeste. «Et bien que tout le corps médical s’est mobilisé pour sensibiliser les groupes cibles, l'Algérie n'a pu atteindre que 33% du taux de vaccination». Néanmoins, celui-ci a tenu à relever l'efficacité de la stratégie algérienne de lutte contre le virus depuis les premiers mois, appelant à «la consolidation de ces acquis par la vaccination et le respect des mesures deprécaution». Evoquant la question de l'amélioration des services de santé dans les établissements hospitaliers, notamment des urgences médicales et chirurgicales, le professeur a mis en avant «les efforts déployés dans le cadre de la stratégie nationale d'amélioration du système de santé», soulignant le fait que les urgences médicales «sont la vitrine du système» et «reflètent la mesure de l'efficacité de l'organisation, de la planification et de la formation dans ce secteur». Dans cette optique, le spécialiste a souligné l'importance et le rôle des établissements de santé de proximité pour réduire la pression sur les hôpitaux, appelant les citoyens à ne pas y recourir en cas d’infections légères pour laisser la place aux cas graves nécessitant une importante prise en charge dans les hôpitaux universitaires. Pour rappel, depuis l’apparition du Coronavirus en 2020, l’Algérie a enregistré un bilan total s’élevant à 269.269 contaminations, celui des décès reste inchangé avec 6.878 cas, alors que le nombre total des patients guéris passe à 180.899. Ceci, en plus du fait que 22 wilayas n’ont recensé aucun nouveau cas. En ce qui concerne le sous-variant BA5, l’institut Pasteur d’Alger a signalé que ce virus est issu de mutations du variant Omicron, qui semble évoluer plus par un mécanisme d’échappement immunitaire. «Il présente un taux de transmission plus élevé que ses prédécesseurs. Les signes cliniques les plus fréquents évoqués en cas d'infection par ce sous-variant sont la fatigue, la toux, la fièvre, maux de gorge et maux de tête, et la durée des symptômes, plus longue, peut aller de 7 à 10 jours», a noté la même source. Le ministère de la Santé rappelle, pour sa part, la nécessité de maintenir la vigilance, en respectant les règles d’hygiène, la distanciation physique et le port du masque.

Amel Zemouri

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