Relogement des sinistrés dans un délai de 48 heures : «Une décision à saluer»

Propos recueillis par : Kamélia Hadjib

Conseiller expert international en patrimoine, membre de l’Ordre mondial des expert internationaux à Genève (Suisse), Mustapha Mazouz salue la décision du président de la République de reloger tous les citoyens qui ont perdu leur logement, suite aux dernières intempéries, dans un délai de 48 heures, et la considère comme une opération d’urgence qui est en conformité avec le vision de l’État d’assurer le bien-être du citoyen algérien dans de pareilles situations.

El Moudjahid : Le Président de la République a ordonné le relogement de tous les citoyens qui ont perdu leurs logements, dans un délai de 48 heures, et la réparation des maisons partiellement endommagées. Comment vous qualifiez cette décision ?

Mustapha Mazouz : Je salue vivement les décisions prises par président de la République concernant l’indemnisation et le relogement des sinistrés et qui démontrent l’approche sociale et solidaire de l’État algérien, et le souci que porte le chef de l’État à la préservation de la dignité du citoyen. Et cette dignité passe par la préservation du toit qui doit l’abriter. C’est la première fois dans l’histoire des catastrophes naturelles en Algérie qu’il y a eu la prise d’une décision d’une telle importance et du relogement avec tant de célérité. Je rappelle que nous avons déjà connu ce genre de catastrophes, où les familles sinistrées étaient relogées dans des chalets ou dans des écoles. Ce qui ne répondait pas aux conditions requises pour une vie décente. À mon avis, procéder dans un délai de 48 heures au relogement de toutes les familles qui ont perdu leur habitation est une opération d’urgence qui est en conformité avec la vision de l’État d’assurer le bien-être du citoyen algérien dans de pareilles situations. Les décisions du Président portent, également, sur l’indemnisation des appareils et des meubles qui ont été endommagés, ce qui va leur permettre d’avoir tous les moyens de subsistance en conséquence, notamment durant cette période de l’année qui se caractérise par l’organisation très prochainement des examens de fin d’année et qui ont une importance cruciale pour les candidats et leurs parents, à l’approche d’une fête religieuse, l’Aïd-El-Adha en l’occurrence. Une louable décision qui vise à permettre aux enfants des familles sinistrées la continuité de leur scolarité à l’approche des examens, en leur réunissant dans les plus brefs délais les conditions nécessaires d’une vie décente.

Avons-nous les moyens de le faire ?

Oui. Nous en avons les moyens. Il faut savoir que nous avons un important programme de logements qui a été lancé et qui devrait être réceptionné et les distribuer en juillet prochain. Et dans tous les programmes de logement, il y a des quotas d’urgence réservés à ce genre de situations. Oui, nous avons les moyens pour le faire et l’opération pourrait se faire dans moins de 48 heures si le besoin se fait ressentir. Je rappelle que des milliers de logements qui sont en attente d’être réceptionnés peuvent prendre en charge ces familles sinistrées. Il est à charge des autorités locales de veiller à l’application rigoureuse des décisions, pour permettre à ces familles qui ont perdu leur logement de retrouver un foyer décent et dans la dignité.

Quelles sont, à votre avis, les actions à mettre en place ?

Il est impératif que des plans d’actions prospectives soient mises en place. Il faut aller rapidement au Schéma national d’aménagement du territoire et le schéma de wilayas et de développement communal, pour mettre en place cette carte tant demandée concernant les zones de servitudes et les zones de risques. Il y a eu récemment l’organisation d’un séminaire national sur les prospectives des grandes catastrophes. Il y a un travail de collecte de données très important à faire qui nécessite une coordination entre les différents intervenants, notamment les ministères de l’Intérieur, de l’Habitat ou encore des Transports, ainsi que tous les intervenants dans le domaine de l’aménagement de territoire.
Le deuxième élément consiste à mettre en place une carte de risques, qui est actuellement en cours d’élaboration. Le troisième élément porte sur la mise en place d’un système d’intervention concernant la résilience urbaine et de la ville, de façon à permettre, lors des catastrophes naturelles, que les servitudes de premières nécessités, à savoir l’alimentation en eau potable, l’alimentation en électricité et gaz et aussi l’accessibilité par les voiries et le transport public soient toujours assurées. Ceci par rapport au protocole d’intervention qui doit être mis en place en matière de résilience d’une ville intelligente. Je pense que les référents et les marqueurs qui ont été demandés dans le cadre d’une ville intelligente pour assurer le bien-être du citoyen est un élément à promouvoir maintenant plus que jamais.
Il y a une prise de conscience générale des différents départements ministériels sur l’importance d’une action concertée et la numérisation des besoins actuels et des projections sur le devenir de ces constructions. Il y a lieu de souligner que dans le cadre de la nouvelle loi d’aménagement du territoire par rapport à l’aménagement et les outils d’urbanisme, celle-ci doit aller rapidement dans ce sens et recalibrer toutes les constructions qui sont sur des zones inconstructibles et donner des solutions de rechange. Ce genre de situations nous rappelle l’importance des contrats d’assurances sur les catastrophes naturelles qui se pose avec acuité.

K. H.

 

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