
La visite du Président turc en Algérie, pour co-présider la deuxième réunion du Conseil de coopération de haut niveau, confirme que les relations algéro-turques sont devenues exceptionnelles. Preuve en est, les investissements turcs dans notre pays ont atteint 5 milliards de dollars.
Les deux parties ont mis en place une stratégie globale de coopération qui comprend tous les secteurs de la vie, non seulement les aspects économiques, mais également les domaines culturel, social, humain, sécuritaire et de défense. M. Erdogan avait annoncé déjà la couleur, lors de sa visite, en janvier 2020, lorsqu’il avait déclaré que son pays ne considère pas l’Algérie comme un marché pour écouler ses produits. «Au contraire, nous aspirons surtout à la réalisation d’importants investissements», a-t-il souligné, affirmant que les relations entre l’Algérie et la Turquie revêtaient un «caractère stratégique». Pour Hassan Kacimi, dans toutes ses relations internationales, « l’Algérie se mobilise pour défendre ses intérêts, en privilégiant des relations de coopération stratégique fondées sur le partage des intérêts». Il assure que les relations commerciales avec la Turquie sont «exemplaires» et qu’elles ont permis la réalisation dans notre pays de gros investissements, d’un montant de 5 milliards de dollars, en attendant d’atteindre la barre de 10 milliards de dollars. L’expert international en questions géopolitiques considère que les deux pays convergent leurs points de vue sur de nombreuses questions importantes en relation avec les crises et les conflits, ce qui peut concourir au règlement de plusieurs contentieux au Sahel, au Maghreb et même en Palestine. «Sur le plan économique, a-t-il poursuivi, la réunion de la Haute commission mixte, qui devra se tenir prochainement pour évaluer la coopération bilatérale, va faire évoluer ce partenariat vers des niveaux plus importants, dans les domaines de sécurité collective, de l’industrie militaire, de la marine et de l’aviation. Il existe des négociations en cours, avec des entreprises privées, dans des domaines stratégiques. Il est également question de mettre en place des mécanismes de coordination et de concertation, sur des dossiers importants.»
Kacimi évoque également les grands projets dans l’agriculture programmés pour garantir la sécurité alimentaire des deux pays, au regard des grandes potentialités de l’Algérie dans ce domaine. «Ce créneau constitue, selon lui, un levier puissant d’influence dans les relations internationales. D’autres créneaux d’investissement sont déjà en projet, notamment dans plusieurs secteurs, de l’industrie, du tourisme et de la culture.»
Farida Larbi