Relations algéro-iraniennes : L’ambition commune d’établir un ordre régional équitable

L'Algérie et l'Iran réaffirment leur détermination à hisser la coopération bilatérale à la hauteur de la volonté politique qui anime les deux pays. Dr Alireza Mohammadi rappelle que l'Iran reconnaît en l’Algérie «son indépendance et esprit révolutionnaire, ses rôles dans la région et dans le monde».
Il explique que «dans un contexte en constante évolution de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), l’alliance stratégique entre l’Algérie et l’Iran apparaît comme une force centrale pour façonner la dynamique régionale vers une paix et une stabilité durables».
En favorisant une approche collaborative ancrée dans le respect mutuel, des valeurs partagées et une vision d’un avenir harmonieux, «l’Algérie et l’Iran sont prêts à jouer un rôle déterminant dans la construction d’un ordre pacifique dans la région MENA», ajoute-t-il.
Proposant une lecture rétrospective des relations entre les deux pays, Dr Mohammadi souligne que «l'Algérie et l'Iran partagent des parallèles historiques dans leurs luttes pour l'indépendance et l'autodétermination», et de noter que «les deux nations ont été confrontées à des héritages impériaux et à des défis internes, tout en s’efforçant d’affirmer leur souveraineté et de défendre leurs droits et intérêts». Cet héritage historique commun, précise le chercheur en économie politique, «constitue le fondement des relations bilatérales, et favorisant un profond sentiment de solidarité et de coordination».
S'agissant de la collaboration stratégique, Dr  Mohammadi fait savoir que «les relations algéro-iraniennes se caractérisent par une collaboration stratégique dans divers domaines, notamment la diplomatie, la sécurité, le commerce et les échanges culturels». 
Le chercheur note que «les deux pays reconnaissent l’importance de la coopération régionale, pour relever les défis et faire progresser les intérêts communs», Et d'expliquer que «grâce à des initiatives conjointes et à des efforts diplomatiques, l’Algérie et l’Iran alignent les positions dans l'objectif de promouvoir la paix, la prospérité et le développement dans la région MENA». Au cœur du partenariat algéro-iranien, se trouve «un engagement à promouvoir une paix permanente dans la région MENA». Dr Mohammadi explique que «la question palestinienne et celle du Sahara occidental illustrent la mutualisation des efforts diplomatiques entre les deux pays». Il indique que «l'Algérie et l'Iran plaident pour une résolution juste et globale des conflits, en mettant l'accent sur le dialogue et le respect du droit international, pour l’établissement d’un ordre régional inclusif et équitable».
 Cela implique de favoriser «un engagement constructif avec les États voisins, notamment l’Arabie saoudite et l’Égypte, sur la base des principes de respect mutuel et de coopération». L'universitaire précise par ailleurs qu'«en encourageant le dialogue et la réconciliation, l’Algérie et l’Iran cherchent à construire des ponts de compréhension et de confiance, et de solidarité dans la région».
Dr Mohammadi revient, pour illustrer ses propos, «aux efforts diplomatiques immenses que l'Algérie a entrepris dans les années 1980, lors de la guerre entre l'Iran et l'Irak». Un effort diplomatique qui a abouti, et ce malgré «le martyre du chef de la diplomatie algérienne Mohamed Seddik Benyahia».
Dr Mohammadi fait savoir que «le partenariat algéro-iranien aborde également la question du sionisme et du conflit israélo-palestinien». Il affirme que «les deux pays plaident pour une résolution pacifique qui reconnaît les droits du peuple palestinien, tout en garantissant la sécurité et la dignité, et la paix pour tous les peuples de la région». 
Le chercheur se dit optimiste que l’alliance stratégique entre Alger et Téhéran «recèle un immense potentiel, pour façonner la trajectoire future de la région MENA». 
 
Tahar Kaidi 

 

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