El Moudjahid : Selon le directeur général adjoint de l’Entreprise nationale de fer et de l’acier (FERAAL), la moitié du minerai de fer extrait de Gara Djebilet-ouest à Tindouf est destinée à l’exportation vers la Chine et la Russie, l’autre servira à alimenter des usines de fer et d’acier du pays Quelle synthèse faites-vous de ce schéma ?
M. Guendouzi : Le minerai de fer est demandé sur le marché international car c’est la matière première par excellence des activités sidérurgiques. La production du minerai de fer de Gara-Djebilet contribuera incontestablement à satisfaire en partie la demande nationale, puisque l’Algérie dispose d’une capacité de production d’acier brut. L’autre partie, destinée à l’exportation, va certainement intéresser les pays qui disposent d’une base sidérurgique importante. Il s’avère que, d’après les déclarations de ce responsable, la Chine et la Russie seraient intéressées par l’approvisionnement en minerai de fer algérien. C’est donc un débouché garanti, d’autant plus qu’une entreprise chinoise sera déjà présente dans la chaîne de valeur, puisqu’elle va contribuer à assurer le processus d’évacuation du minerai de fer à partir du site de production vers les lieux d’utilisation ou de commercialisation. Par ailleurs, ce sera aussi l’occasion pour l’Algérie d’ajuster sa balance commerciale avec ses deux fournisseurs importants que sont la Chine et la Russie.
Feraal a lancé un appel à manifestation d’intérêt national et international afin de trouver des partenaires technologiques pour la transformation du minerai de Gara Djebilet. Quel est l’enjeu pour l’économie nationale ?
Au vu de l’important potentiel en minerai de fer que recèle le gisement de Gara Djebilet, il sera alors très bénéfique pour l’Algérie d’assurer la transformation d’une partie de la production afin de bénéficier de la valeur ajoutée, et ce, dans le cadre du processus de diversification du tissu économique national. Le partenariat dans le domaine est tout indiqué du fait que les investissements sidérurgiques sont lourds, car nécessitant beaucoup de capitaux, mais également un apport en technologie certain car c’est une industrie de process. La nouvelle loi sur l’investissement offre justement un ensemble d’incitations et d’avantages, ainsi que des garanties aux investisseurs, tant nationaux qu’étrangers, qui voudraient contribuer au développement des filières industrielles stratégiques ou dans des projets industriels structurants.
Le projet devrait entrer dans la phase d’exploitation à grande échelle avec une capacité d’extraction annuelle de 40 à 50 millions de tonnes de fer brut. Pourriez-vous nous donner plus de détails sur la logistique à mettre en place pour entamer avec succès l’extraction du minerai de fer du gisement géant de Gara Djebilet (transformation, commercialisation…) ?
De par son importance avérée, l’exploitation du gisement de minerai de fer de Gara Djebilet présente deux contraintes majeures devant être maîtrisées pour s’assurer de sa viabilité à moyen terme. Il s’agit essentiellement de la logistique et de la protection de l’environnement. Ces deux contraintes représentent actuellement une préoccupation pour les pouvoirs publics. Des solutions sont envisagées pour assurer l’évacuation du minerai via les transports terrestres (route et rail) puis le transport maritime pour la partie exportable. Cela nécessite évidemment des investissements importants en moyen de transport pour pouvoir garantir l’effectivité du processus de production du minerai de fer depuis le gisement jusqu’à la clientèle finale.
S. B
