
Les prix du pétrole ont augmenté ces derniers jours, après les bonnes nouvelles sur l'efficacité des futurs vaccins contre l'épidémie de Coronavirus annoncées par les laboratoires Pfizer et Moderna.
Les médias rapportent que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a cédé 0,31% ou 14 cents, par rapport à la clôture de mercredi, à 44,20 dollars.
Selon Ahmed Mechraoui, journaliste spécialiste des questions énergétiques, «la crise sanitaire a engendré une situation défavorable pour le marché pétrolier, à cause de la baisse de la consommation». Il indique qu'une diminution globale de 10% a été enregistrée depuis le mois d'avril.
«Les prix du pétrole ne dépendent pas uniquement du marché, d'autres facteurs influent sur les cours» explique-t-il, ajoutant que «le vaccin n'arrivera pas du jour au lendemain, ce qui veut dire que le retour à la normale ne se réalisera pas rapidement, l'effet Covid va perdurer encore pour un certain temps».
M. Mechraoui pose la question de savoir si l'OPEP va maintenir le niveau de baisse qu'elle a déjà appliqué, «certains pays membres ne respectant pas leurs engagements ou autorisés à ne pas se plier aux décisions comme c'est le cas en Irak et en Libye. Ce qui veut dire que les marchés vont être inondés et les prix seront encore plus bas».
Au-delà du résultat d’une autre décision sur les quotas, cependant, de nouvelles inquiétudes font jour quant à l’avenir de cette organisation, explique ce dernier, notant que la Russie et d’autres pays non membres de l’OPEP ont travaillé avec le groupe de 13 membres de l'OPEP pour soutenir les prix ces dernières années».
Les inquiétudes concernant la demande, qui pèsent sur les prix depuis le printemps, font maintenant place à des espoirs de reprise économique, grâce notamment au lancement imminent des vaccins. «Pas si facile à dire, poursuit M. Mechraoui, car l'OPEP ne pèse plus et ne peut venir au secours des pays producteurs sans être épaulée par les producteurs indépendants. Il est vrai qu'elle exerce toujours une influence considérable sur les marchés mondiaux de l’énergie, mais elle n’est plus reconnue comme la force qu’elle était autrefois».
Le spécialiste fait savoir également que les prix du pétrole pourraient grimper relativement car «le schiste américain n'est pas prêt de reprendre ses cours, à cause de la cessation d'activités de plusieurs sociétés engagées dans la production, cela pourrait avoir un impact sur les prix».
Par ailleurs, le secrétaire général de l'OPEP, Mohammad Sanusi Barkindo, a déclaré que «nous assistons à un retour progressif aux niveaux de demande de pétrole pré-Covid, suivi d'une forte croissance de cette demande au milieu de la décennie avant qu'elle ne ralentisse progressivement».
Tahar Kaidi