Prévalence du SIDA en Algérie - Saïhi : «Elle ne dépasse pas 0,1%»

Ph. Wafa
Ph. Wafa
  • Élaboration d’un plan stratégique national 2024/2028, pour limiter la propagation du virus

Le ministre de la Santé a assuré, hier, que l'Algérie a réalisé d’importants progrès dans la réduction de la propagation du sida et qu’elle restait l'un des pays où l'épidémie est peu active, avec un taux de prévalence estimé à environ 0,1%, lors de la célébration, hier à Alger, de la Journée mondiale de lutte contre le sida.

Abdelhak Saïhi aréitéré la volonté de l'Algérie de faire davantage d'efforts pour lutter contre cette pathologie, en mobilisant notamment tous les moyens possibles en vue de limiter sa propagation dans le cadre du programme commun des Nations Unies de lutte contre la maladie, qui vise à éliminer cette épidémie d’ici 2030. Il a affirmé, devant une assistance composée,entre autres, d’éminents membres du corps médical en charge de cette maladie et de responsables d’associations activant dans le domaine, que la politique actuelle du secteur mise sur l'accélération de la riposte et de la mise en valeur du rôle de l'individu et de la société civile. «Il s’agit, a-t-il poursuivi, de changer le regard négatif sur les personnes infectées par le virus, et d’assurer une large sensibilisation à la prévention et aux soins de santé tout en respectant le droit à la santé pour tous». Le ministre a indiqué que cette volonté politique s'est traduite par la pleine mobilisation du gouvernement et de toutes les parties prenantes, notamment la société civile, dans un cadre multisectoriel consacré par décret exécutif, en continuant à mobiliser des financements importants, garantir un accès complet et gratuit à tous les services de santé, y compris les examens et les traitements. Et d’ajouter : «Grâce à cette réponse nationale multisectorielle, l'Algérie reste l'un des pays où l'épidémie est peu active, avec un taux de prévalence estimé à environ 0,1 %. Toutefois, le risque d’exposition au Syndrome d'Immuno- Déficience Acquise reste important si l’on n’utilise pas des moyens de protection.  La consommation de drogues intraveineuses et le phénomène de migration sont autant de facteurs de vulnérabilité dont nous devons tenir compte et maintenir une vigilance constante. Et face à ce défi, notre département ministériel a maintenu la prévention et le contrôle du Sida parmi les priorités».
 
L’Algérie aspire à éradiquer le sida d’ici 2030
 
Saihi a expliqué, à ce propos, que parmi les objectifs prioritaires que l'Algérie s'est fixée figure notamment l'accélération de la riposte au Sida, notamment parmi les groupes particulièrement exposés au risque du VIH, l'élimination de la transmission mère-enfant. «Il s’agit de promouvoir des activités de prévention, de dépistage, de traitement, de soins et d'accompagnement des personnes infectées par le VIH avec le soutien de la société civile» a-t-il spécifié.  Dans cette optique, il a précisé que le nouveau plan stratégique national 2024-2028 prend en charge tous les engagements pris par l'Algérie et vise à améliorer la réponse nationale compte tenu du tableau épidémiologique et de la dynamique de l'épidémie en concentrant les efforts sur les groupes les plus exposés au virus. Présent à cette rencontre, le Coordonnateur résident du Système des Nations Unies en Algérie, Alejandro Alvarez, a réaffirmé l’engagement de l’Onusida-Algérie et de toutes les agences onusiennes à «soutenir activement» les engagements du ministère de la Santé et affirmé que les efforts consentis par l'Algérie permettront de «mettre fin» au SIDA à l'horizon 2030, conformément aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé OMS.
A noter qu’à l’issue de cette cérémonie, un hommage posthume a été rendu aux Professeurs Youcef Mehdi, ex-président du Comité national de lutte contre le Sida et Azzedine Tadjeddine, ex-président de l’Association de prévention contre le Sida, ainsi qu’à l’ancien directeur de l’Onusida-Algérie, Adel Zeddam, pour leur « rôle actif et déterminant « dans ce domaine.
 
Amel Zemouri
 
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18.733 porteurs du VIH à la fin 2022
 
A la fin 2022, l’Algérie comptait 18.733 porteurs du VIH et 1157 cas durant le 1er semestre de l’année en cours, tandis que les chiffres révèlent que pas moins de 636 patients ont été traités de cette pathologie en 2022.  Dans le monde, les données de l’ONUSIDA indiquent pas moins de 39 millions de personnes qui vivent avec le VIH Sida, dont 29,8 millions reçoivent un traitement «efficace» alors que les décès ont reculé de 69 % depuis 2004. Pour la résidente du PNUD en Algérie, Mme Blerta Aliko, c’est en matière de lutte contre le sida que la recherche «a le plus évolué» ces dix dernières années, soulignant que toutes ces recherches ont abouti à un arsenal thérapeutique efficace qui a permis de sortir la maladie de la fatalité de mortalité, «aujourd’hui on peut vivre avec de très longues années», a-t-elle dit. 
 
A. Z.
 
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Dépistage précoce du VIH : Nécessité de créer des centres spécialisés
 
La nécessité de créer des centres spécialisés dans le dépistage précoce de la séropositivité au Virus de l'immunodéficience humaine (VIH) a été soulignée, hier, à Constantine, par les participants à une journée d’étude sur cette maladie, organisée par l’établissement public hospitalier (EPH) Mohamed Boudiaf de la commune d’El Khroub. La création de ces centres vise à accueillir les sujets suspects et à orienter les patients porteurs du Sida à la confirmation biologique du diagnostic de l’infection au sein des services d’infectiologie et à accéder ensuite aux traitements thérapeutiques, a précisé à l’APS le médecin chef du service épidémiologie et médecine préventive relevant de cette structure de santé, Zahia Nekaâ, et ce en marge de cette rencontre scientifique. Lors de cette rencontre tenue à la faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’université Abdelhamid Mehri (Constantine 2), à l’initiative de la direction de la santé à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le Sida (1er décembre de chaque année), la même praticienne a affirmé que le dépistage précoce permet un diagnostic exacte de cette maladie infectieuse, avant même l’apparition des premiers symptômes et augmente considérablement les chances de réussite du traitement, ajoutant que la prévention demeure une priorité des professionnels de la santé.
Les personnes souffrant de cette pathologie d’origine virale doivent bénéficier d’un suivi régulier adapté à leurs besoins et un accompagnement sur les plans médical, psychologique et social pour une meilleure maîtrise des facteurs de risque et cela à travers la mobilisation des équipes pluridisciplinaires spécialisées composées de psychologues, des médecins et des assistantes sociales, a indiqué le Pr Yamina Oubadji . «La prise en charge psychologique et sociale des malades atteints du Sida», «La transmission de l’infection par le VIH», «Les méthodes de prévention contre le Sida», «Les symptômes du VIH», «Les violences sexuelles et le VIH/ Sida», sont les thèmes qui ont été débattus lors de cette journée scientifique.
Devant se poursuivre jusqu’à la fin de cette semaine, le programme de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le Sida élaboré par la direction de la santé porte également sur l’organisation des campagnes et des séances de sensibilisation à travers des établissements de la santé, des structures de la jeunesse et des sports, des établissements et résidences universitaires, a-t-on noté.

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