Le ministre des Affaires étrangères a affirmé que la démarche africaine commune pour la réforme du système des Nations unies a été couronnée par trois grands succès.
Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a affirmé que la démarche africaine commune pour la réforme du système des Nations unies a été couronnée par trois grands succès. S’exprimant lors du sommet du Comité des dix (C-10) de l’Union africaine (UA) sur la réforme du Conseil de sécurité, qui s’est tenu dimanche à New York, M. Attaf a évoqué comme premier succès le fait que «l’Afrique a réussi à élargir la base de soutien à sa position commune».
«Aujourd'hui, a-t-il précisé, notre position commune bénéficie d’un soutien croissant parmi les États membres de l’ONU et les groupes d'intérêt.» Le ministre des Affaires étrangères a considéré cela comme «une marque de reconnaissance tant de la légitimité que de la pertinence des revendications de l’Afrique telles qu’elles sont formulées dans le Consensus d’Ezulwini, établi en 2005». «Alors que nous célébrons le 20e anniversaire du Consensus d’Ezulwini, nous nous réunissons pour faire le bilan de deux décennies d’efforts inlassables déployés par l’Afrique pour corriger une injustice historique de longue date, tout en réfléchissant à la voie à suivre avec une détermination renouvelée et une vision plus claire», a-t-il poursuivi.
Le chef de la diplomate a enchaîné en soulignant que le deuxième succès réalisé est que «l’Afrique a réussi à faire comprendre au monde entier la particularité de son cas». «La raison en est, d'une part, que notre position incarne la volonté collective des 55 États membres de l’Union africaine et, d'autre part, qu’elle vise avant tout à corriger l’injustice historique infligée à notre continent», a-t-il expliqué. Le troisième succès qui est, selon M. Attaf, «le plus important et le plus décisif, consiste en le fait que «l’Afrique a prouvé au monde entier qu’elle était prête à apporter la part qui lui incombe dans le système de sécurité collective, avec tout l’engagement, la rigueur et le dévouement nécessaires». Le ministre d’Etat a ainsi expliqué que «grâce au mécanisme des trois membres africains du Conseil de sécurité (A3), l’Afrique a démontré qu’elle n’avait d’autre ambition que d’apporter une contribution désintéressée afin de permettre au Conseil de sécurité d’assumer pleinement sa responsabilité dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales».
Mais, a souligné M. Attaf, malgré ces succès significatifs, «le chemin pour honorer le mandat qui nous est assigné dans le cadre du C-10 reste long et semé d’embûches». La démarche commune africaine pour la réforme onusienne est plus que jamais nécessaire, car, a précisé le ministre, «le système de sécurité collective traverse une crise exacerbée, et son principal instrument, le Conseil de sécurité, connaît un état de quasi-paralysie». Il a relevé dans ce contexte la multiplication des appels pour dépasser cette impasse et prévenir son aggravation et son dérapage hors de contrôle. Pour ce faire, M. Attaf a évoqué deux processus. D’abord, au niveau interne, il a appelé à préserver l’unité «qui a été notre plus grande force et notre atout le plus précieux». «Nous avons tous vu à quel point cela a porté ses fruits, l’Union africaine devenant membre à part entière du G-20», a-t-il argué.
«Dès lors, nous sommes tenus d’accorder la plus grande attention à la nécessité de mettre de l’ordre dans nos affaires intérieures, en renouvelant l'engagement de tous les pays africains et leur interaction sous l'égide de la position africaine commune», a estimé le chef de la diplomatie. Sur le plan extérieur, M. Attaf a estimé que «notre Comité (C-10) doit rester pleinement engagé dans le processus de négociations intergouvernementales (IGN)». Il a en outre relevé que «notre processus exige une adhésion et un contact permanent avec l’ensemble des partenaires, en tirant parti de ce qui a été réalisé à ce jour et en tendant vers l’objectif suprême consistant à obtenir la compréhension la plus large et le soutien le plus étendu aux aspirations légitimes de l’Afrique et à ses objectifs justes».
Le ministre a conclu son intervention en insistant sur la nécessité de «rester fidèles à notre position commune». «Une position juste et équitable, qui répond parfaitement à nos préoccupations ainsi qu’à nos intérêts collectifs», a-t-il précisé tout en estimant qu’il s’agit de la seule et unique voie à même de garantir à notre voix collective un poids influent, de manière à renforcer un système multilatéral plus solide et plus efficace, fondé sur les règles, les principes et les idéaux suprêmes énoncés dans la Charte des Nations unies. Il faut préciser que l’Algérie a placé la réforme de l’ONU au cœur de son agenda de travail au sein du Conseil de sécurité, en portant haut et fort la voix de l’Afrique qui aspire à participer à la décision internationale.
«L’Afrique a prouvé au monde entier qu’elle était prête à apporter la part qui lui incombe dans le système de sécurité collective, avec tout l’engagement, la rigueur et le dévouement nécessaires.»
M. A. O.
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Coopération bilatérale : Le MAE s’entretient avec plusieurs de ses homologues africains et européens
Représentant l’Algérie aux travaux du segment de haut niveau de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a eu hier à New York, plusieurs entretiens bilatéraux avec notamment le président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, le ministre des Affaires étrangères et des Expatriés de la République du Kenya, Musalia Mudavadi, le ministre d'État, ministre tchadien des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Tchadiens de l’étranger, Abdallah Sabir Fadl, le ministre d'État et des Affaires étrangères de la République portugaise, Paulo Rangel, la ministre fédérale des Affaires européennes et internationales de la République d’Autriche, Mme Beate Meinl-Reisinger, ainsi que la présidente du Comité international de la Croix-Rouge, Mme Mirjana Spoljaric Egger.
«La rencontre entre le ministre d'État et le président de la Commission de l’Union africaine a permis d’examiner les questions et les dossiers les plus importants au niveau continental et de discuter des moyens de renforcer les efforts africains communs visant à faire avancer les priorités du continent africain dans l’agenda des Nations unies», a souligné un communiqué du ministère des Affaires étrangères. M. Attaf a abordé avec son homologue kenyan les perspectives de développement des relations bilatérales dans le cadre de la préparation de la session inaugurale de la commission intergouvernementale, ainsi que la situation actuelle aux niveaux continental et international. L’entretien avec son homologue tchadien a porté sur les moyens de renforcer les relations fraternelles et la coopération entre les deux pays, conformément aux conclusions de la rencontre qui a récemment réuni le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et son homologue, le président Mahamat Idriss Déby, à Alger.
M. Attaf a passé en revue avec son homologue portugais, l’état des relations bilatérales tout en évaluant les progrès enregistrés dans le renforcement du partenariat bilatéral à l’occasion de la célébration du 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques et du 20e anniversaire de la conclusion du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération entre l’Algérie et le Portugal. Par ailleurs, la rencontre avec le ministre autrichien des Affaires étrangères a constitué une opportunité de faire le point sur le partenariat et la coopération économique entre les deux pays, à la lumière des résultats de la visite effectuée par Ahmed Attaf en Autriche en juin 2024. Enfin, le ministre d'État a discuté avec la présidente du Comité international de la Croix-Rouge des différents axes des relations institutionnelles qui lient l’Algérie à cette organisation humanitaire. Les deux parties ont abordé les défis croissants auxquels est confrontée l’action humanitaire internationale particulièrement dans la bande de Ghaza.
M. A. O.