Pays en voie d'émergence : Les atouts de L’Algérie

«L’Algérie possède tous les atouts, pour devenir une puissance régionale influente, étant l’un des plus grands pays d’Afrique et du monde arabe, outre ses ressources naturelles et sa diversité géographique, climatique et culturelle.
Grâce à sa grande superficie, sa diversité économique et son grand potentiel de développement, l’Algérie œuvre aujourd’hui à transformer ces avantages en croissance durable et équilibrée au niveau régional», a affirmé Mohamed Khodja, vice-président de l’Académie algérienne des sciences et des technologies (AAST), et directeur de la recherche à l’Institut algérien du pétrole (IAP). Forte d’un territoire immense, d’abondantes ressources naturelles et d’une position géographique stratégique entre l’Europe et l’Afrique, l’Algérie dispose, aujourd’hui, de tous les atouts pour devenir une puissance régionale majeure.
Cette vision a été largement soulignée, lors de la conférence organisée lundi par l’AAST, qui a réuni experts, chercheurs et responsables pour débattre des efforts de développement engagés et des défis à relever. Placée sous le thème «La question du développement en Algérie, pays vaste et prospère», cette rencontre scientifique a mis en lumière les transformations profondes enclenchées depuis cinq ans dans les secteurs clés de l’économie nationale. Mohamed Khodja a souligné que le pays œuvre à bâtir une croissance équilibrée, reposant à la fois sur ses richesses traditionnelles et sur l’innovation. Le gouvernement algérien a adopté une stratégie de diversification économique axée sur plusieurs piliers structurants. Si les hydrocarbures demeurent une base essentielle de l’économie nationale, de nouveaux secteurs stratégiques sont aujourd’hui mis en avant pour renforcer la résilience du pays face aux fluctuations des marchés mondiaux. À ce propos, M. Khodja a souligné l’importance de la vision de développement adoptée par l’Algérie au cours des cinq dernières années, qui repose sur la création d’une dynamique dans des secteurs stratégiques, tels que les minéraux, le dessalement d’eau de mer, les cultures sahariennes, les start-up, les énergies renouvelables et nouvelles, tout en continuant d’investir dans les hydrocarbures. Le secteur minier, longtemps sous-exploité, connaît, aujourd’hui, une dynamique inédite. Dotée de gisements variés — fer, or, terres rares, baryte, zinc, plomb et phosphate —, l’Algérie a lancé un appel clair à l’investissement national et étranger, pour développer une industrie minière à haute valeur ajoutée, génératrice d’emplois et d’exportations. La récente présentation du projet de loi sur les activités minières par le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, illustre cette volonté de modernisation et d’ouverture. Avec l’entrée en exploitation prochaine de trois mégaprojets structurants — le gisement de fer de Gara Djebilet (wilaya de Tindouf), les phosphates de la mine de Bled El- Hadba (wilaya de Tébessa) et le projet de zinc et plomb de Thala Hamza (wilaya de Béjaïa) —, l’Algérie deviendra un acteur majeur sur le marché international des minéraux. D’autres projets sont également en développement, comme ceux du lithium dans le Sud, de l’or et de la baryte à Beni Abbès, ainsi que du manganèse à Béchar. Dans le domaine industriel, les efforts du ministère de l’Industrie portent sur le développement de chaînes de valeur locales, l’intégration des intrants et la relance de la production nationale.
L’industrie pharmaceutique constitue un secteur phare de cette ambition : plusieurs unités de production ont été inaugurées récemment, permettant à l’Algérie de couvrir une part croissante de ses besoins en médicaments essentiels, et même d’exporter vers des pays africains. L’Algérie a franchi une nouvelle étape en juin 2025, avec la signature d’un accord stratégique entre le groupe public Saidal et le groupe chinois Truking, spécialisé dans l’ingénierie pharmaceutique. Autre enjeu crucial : l’eau. Consciente des défis liés au stress hydrique, l’Algérie investit massivement dans le dessalement de l’eau de mer. Le programme national prévoit la réalisation d’au moins quinze stations à l’horizon 2030, dont plusieurs sont déjà opérationnelles, notamment à Zéralda, El- Tarf et Béjaïa. Cette stratégie s’inscrit dans un effort global de sécurisation des ressources hydriques pour accompagner la modernisation de l’agriculture, notamment dans les zones sahariennes. L’Algérie investit 2,4 milliards USD dans 5 nouvelles usines de dessalement. L’agriculture saharienne, justement, représente un levier prometteur. Grâce à des surfaces exploitables importantes, à des nappes souterraines abondantes et à un ensoleillement constant, les cultures sous pivot et les techniques d’irrigation de précision sont désormais encouragées. L’objectif est clair : faire du Sud algérien, un réservoir alimentaire pour le pays et un pôle d’exportation vers l’Afrique. La jeunesse algérienne, hautement qualifiée, constitue un autre moteur essentiel du développement. Le gouvernement mise résolument sur les start-up et l’économie de la connaissance, soutenues par des structures comme les incubateurs, les accélérateurs publics et les zones technologiques. Le ministère des Start-up a récemment lancé une plateforme numérique nationale, pour recenser les projets innovants, soutenir leur financement et favoriser les synergies entre universités, centres de recherche et industrie. L’Académie algérienne des sciences et des technologies joue également un rôle de premier plan dans la coordination des efforts de recherche et le transfert de technologie. À travers des initiatives comme la conférence précitée, elle entend renforcer le lien entre science, société et politique publique. Au-delà de ses ressources, l’Algérie bénéficie d’une proximité géographique immédiate avec l’Europe et d’un ancrage naturel en Afrique. Cette double appartenance offre au pays une place de carrefour logistique et énergétique, facilitée par un réseau croissant d’infrastructures portuaires, ferroviaires et numériques. À l’heure où l’Union européenne cherche à diversifier ses partenariats énergétiques, l’Algérie apparaît comme un partenaire fiable, notamment en matière de gaz, d’électricité verte et d’hydrogène.

S. B.

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