Mourad Goumiri, économiste : «La FIA permet aux industriels de placer leur production»

Propos recueillis par : Kamélia Hadjib

L’économiste Mourad Goumiri estime que le produit fabriqué localement évolue dans le sens de la satisfaction de la demande nationale en termes
de qualité et de prix.

El Moudjahid : La 54e édition de la Foire internationale d’Alger (FIA) ouvrira ses portes aujourd’hui. Quelle est l’importance de cette manifestation économique? Comment qualifiez-vous le produit made in Algeria?

Mourad Goumiri : C'est une manifestation majeure qui permet aux industriels et aux commerçants de placer leur production, de connaître les innovations, de nouer des partenariats et enfin, de voir l'évolution des marchés. La FIA est devenue un rendez-vous annuel pour promouvoir la production nationale. Le produit national évolue dans le sens de la satisfaction de la demande nationale en termes de qualité/prix. Il peut également être un conduit pour se placer sur les marchés extérieurs et notamment africains. Enfin, il permet de faire la différence entre les produits nationaux et ceux de nos concurrents étrangers.
 
Quelles sont les potentialités à même de le placer à l’export ? Quels sont, selon vous, les marchés les plus pertinents pour l’Algérie?
 
L'exportation est un métier à part entière et requiert des professionnels que nous n'avons pas encore. En outre, l'exportation doit être accompagnée par des institutions (assurances, finances, transport, emballage, froid, marketing...).  Reste les produits captifs (dattes, ciment, minerais, pétrochimie...) qui eux sont faciles à placer si les financements suivent. 
 
Cette nouvelle édition intervient avec la promulgation de la nouvelle loi sur l’investissement. Pensez-vous que les nouveautés apportées vont capter les investissements étrangers ? Quelles sont les actions à entreprendre pour encourager davantage l’investissement en Algérie national et étranger ?
 
Bien qu’il n’y a pas de lien direct, la loi sur les investissements est un cadre global qui permet et encourage les partenariats entre les opérateurs algériens et étrangers. Dans ce cadre, cette loi peut être exploitée pour accompagner les initiatives des industriels. Les IDE répondent à des critères spécifiques et se construisent sur la base de politique à moyen et long terme. 
Les pouvoirs publics sont au premier rang pour mettre en œuvre ces politiques, l'intendance suivra par la suite et les potentialités existent, il faut savoir les identifier, les capter et les rendre opérationnelles, ce qui n'est pas une mince affaire.  Il faut en premier lieu privilégier l'investisseur national, car l'étranger ne viendra que s'il voit les nationaux investir dans leur propre pays. Tous les textes d'application doivent être publiés et ne pas faire l'objet de changements, pour permettre de créer une atmosphère de confiance (doing business) et une assurance que le retour sur investissement soit assuré. Tout le reste suivra ! 
 
K. H.

 

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