L’Organisation nationale de protection et de promotion de l’enfance est sur le point d’achever le Plan national d’action pour l’enfance consacrée à la période 2025-2030 ; un document stratégique majeur qui mobilise l’ensemble des secteurs ministériels concernés, les institutions de sécurité et de justice, ainsi que de nombreuses associations et experts.
L’annonce a été faite par sa présidente qui a précisé sur les ondes de la radio nationale que ce plan quinquennal ambitionne d’offrir une vision «coordonnée» et «durable» de la protection de l’enfant en Algérie, en intégrant les dimensions essentielles : Santé, éducation, inclusion sociale, prévention, protection juridique et réponse aux défis technologiques. «Ce projet, en cours de finalisation, sera le cadre de référence des politiques publiques dédiées à une population particulièrement importante, sachant que notre pays compte aujourd’hui plus de 17 millions d’enfants, dont 12 millions bénéficient du droit à l’éducation et à la scolarisation, ce qui fait du dossier de l’enfance l’une des priorités majeures du programme du Président de la République», a souligné Meriem Cherfi.
Renforcement de l’arsenal national avec une cellule de veille
Dans la perspective de renforcer les dispositifs existants, la Déléguée nationale à la protection et à la promotion de l'enfance a annoncé la mise en place prochaine d’une cellule nationale de veille, composée d’officiers de police judiciaires, d’experts en protection de l’enfance et de spécialistes. Cette structure opérationnelle se veut un outil de réponse rapide aux menaces et autres dangers contre nos enfants de même qu’il constituera un apport majeur dans le cadre du renforcement de la protection de l’enfance. Mme Cherfi qui a mis en garde contre les risques qui menacent les enfants à travers les réseaux sociaux et les contenus inappropriés, a, dans le même sillage, mis l’accent sur le caractère prioritaire de la protection de l’enfant dans l’espace numérique, en raison de l’impact direct de ce domaine sur le comportement et l’avenir des générations.
La Déléguée nationale a rappelé, sur un autre registre, que l’Algérie a pris, depuis l’indépendance, plusieurs décisions sociales importantes, notamment la lutte contre l’analphabétisme, la protection sociale, médicale et psychologique en faveur des enfants orphelins ou en situation de marginalisation, de privation ou de pauvreté, en accordant une attention particulière aux enfants en situation de handicap. Elle a également évoqué l’interdiction, depuis des années, du métier de cireur de chaussures pour les enfants — une pratique répandue à l’époque coloniale — car il s’agit d’un phénomène étranger à la société et aux traditions algériennes, portant atteinte aux droits et à la dignité de l’enfant.
Focus sur les enfants en situation de handicap
Mme Cherfi a insisté, par ailleurs, sur le principe fondamental de non-discrimination envers les enfants en situation de handicap, une catégorie qui requiert une attention particulière. Les enfants souffrant d’autisme ou de paralysie cérébrale seront notamment au centre de caravanes médicales spécialisées qui sillonneront plusieurs wilayas pour offrir des services de santé, des consultations spécialisées et un accompagnement psychologique adapté. En conclusion, Meriem Cherfi a rappelé que «la protection de l’enfance est une responsabilité partagée», soulignant que les avancées enregistrées encouragent à intensifier les efforts pour répondre à des défis en constante évolution.
S. G.