
«Ces associations ont deux missions essentielles, à savoir la promotion et le soutien du programme de sensibilisation contre les risques de la corruption et le signalement des violations et des dépassements ayant trait à la corruption quelle que soit leur forme et ce à travers un plan de signalement», a-t-il expliqué. Il ajoute que ces signalements seront traités par l'ONPLC dans le cadre d'une application spécifique aux lanceurs d’alerte devant garantir la confidentialité, chapeautée par une cellule permanente chargée de l'écoute, le traitement et l'orientation».
Le président de l' ONPLC a précisé que «la corruption s’est introduite dans les secteurs vitaux et a nui à la confiance établie entre le citoyen et les institutions de l’Etat et l’a dépouillé de son sens civique. Il ajoute que le citoyen refuse de s'engager dans la vie politique et de s’impliquer dans les projets et les réformes économiques et sociales. La corruption a aussi mené à une certaine instabilité, a-t-il mentionné.
Il a précisé que le 12 décembre 2019 a été un «tournant important» dans la lutte contre la corruption, rappelant les promesses du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune lors de sa campagne électorale.
M. Kour a souligné que le projet d’amendement de la Constitution mentionne que l’Algérie s’attache à lutter contre corruption notamment à travers la constitutionnalisation du rôle de la société civile.
Après avoir rappelé que «le projet de la Constitution a élevé la société civile et les associations au rang de partenaires essentiels et d’acteurs efficaces, il a souligné que la société civile a pris un espace important dans la gestion des affaires publiques, indiquant que l’article 205 évoque entre autres, la contribution au soutien des capacités de la société civile et des autres acteurs dans la lutte contre la corruption.
A ceci s’ajoutent la contribution à la moralisation de la vie publique et le renforcement des principes de la transparence et de la bonne gouvernance.
Le même responsable a annoncé, dans ce sens, le lancement de la première session de formation au profit des formateurs qui devra bénéficier aux associations et ce dans le cadre d'une programme national de sensibilisation contre les risques de la corruption au niveau de l’Institut supérieur de gestion et de planification (ISGP), supervisé par l'ONPLC, ajoutant qu'un premier groupe bénéficiera, dès aujourd’hui, d'une série de sessions de formation, notamment la formation de base, spécialisée et des formateurs, outre dans le domaine du signalement de la corruption et les modalités de traitement et de coordination avec les différentes institutions chargées de la prévention et de la lutte contre la corruption. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des principaux axes de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption dont l’avant-projet a été soumis au Président de la République, a-t-il fait savoir. Le document a été élaboré au terme d’une série de rencontres organisées depuis mai 2019 avec plus de 300 personnalités et instances à l’échelle nationale, outre des départements ministériels, organes consultatifs et de contrôle, des syndicats, des représentants de patronats et des privés toutes spécialités confondues, la communauté universitaire et différentes associations activant dans des domaines en relation avec la corruption, la bonne gouvernance et les droits de l’Homme, a-t-il ajouté.
La concertation internationale a été ouverte en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en association avec des experts internationaux de la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD), l’Organisation de la coopération et du développement économique (OCDE), le réseau arabe de transparence et certaines organes de lutte contre la corruption, leaders dans le monde», en sus de l’ouverture de la concertation électronique élargie à tous les citoyens pour recueillir leurs avis et propositions, a rappelé M. Kour.
Cette stratégie est susceptible, selon lui, de constituer «un outil de gouvernance et une feuille de route auprès des autorités publiques qui permet d’évaluer la performance des départements ministériels, des institutions publiques, et instances nationales et leur respect des principes fondamentaux de bonne gouvernance, en sus de l’ancrage de la démocratie participative et le renforcement du système national de transparence».
Le même intervenant a précisé que le projet de révision constitutionnelle, plus précisément dans son préambule, «exprime clairement l'attachement de l'Algérie à la prévention et à la répression de la corruption conformément aux traités qu'elle a ratifiés», et a renforcé dans son Titre IV la place de l'ONPLC qui aura l'appellation de la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption placée parmi les instances de contrôle après avoir été parmi celles consultatives».
La Constitution a conféré à cette Haute autorité la mission de contribuer au renforcement des capacités de la société civile et des autres acteurs engagés dans la lutte contre la corruption, a-t-il poursuivi.
Le séminaire a eu lieu en présence du médiateur de la République, Karim Younes, de représentants du mouvement associatif, d’organisations professionnelles, d’enseignants chercheurs et de journalistes.