
«Je salue et cautionne la décision du président de la République de ne plus tenir compte des lettres anonymes dans les poursuites judiciaires», répondra avec conviction le président du Conseil constitutionnel à la question de savoir si cette décision ne risque pas de mettre un terme aux dénonciations des faits de corruption.
Tout en exprimant sa désapprobation sur ce genre de procédé, M. Fenniche dira que «certains cadres de l'Etat et responsables, à différents niveaux, ont fait l'objet de poursuites judiciaires sur la base de simples lettres anonymes adressées aux services de sécurité et institutions de l'Etat». Le président du Conseil constitutionnel regrette que «nombre de ces cadres aient été ainsi privés de liberté sur la base de ces lettres qui, le plus souvent, se sont avérées dénuées de tout fondement».
Outre l'injustice subie par ces derniers, cela a entraîné une paralysie de l'activité des administrations et des entreprises publiques, à cause de la crainte, de la peur et de l'angoisse d'être poursuivi sur la base d'une simple lettre anonyme, ajoute l’invité du forum qui estime que «si la lutte contre la corruption est irréversible et nécessaire, elle ne doit, en aucun cas, prendre la forme d'une campagne de déstabilisation. La nouvelle loi portant lutte contre la corruption protège toute personne dénonçant le recours à ce genre de fléau. Par conséquent, toute aide apportée par les citoyens, directement ou à travers les médias avec les preuves nécessaires, doit être prise en compte pour des investigations éventuelles».
F. L.