Les promesses d’un nouveau chantier

Par Rachid Lourdjane

La santé publique est au cœur du plan d’action du Gouvernement. On se souvient que dans son programme, le Président Tebboune s’était engagé à garantir un accès aux soins performants et de qualité, l’augmentation du ratio des dépenses de santé, et la construction de CHU aux standards internationaux. La santé publique, un sujet sensible et un secteur déterminant pour le bien-être général. Il n’est un secret pour personne que la politique sanitaire garantit le sentiment de sécurité et de confiance au cœur de la population. C’est un secteur qui implique une gestion rigoureuse s’agissant de la préservation du capital humain. Il nécessite de lourds investissements matériel et financier associés à une gestion rationnelle et adaptée à toutes les situations. Il s’agit donc d’un domaine hautement sensible et de ce fait, il n’est pas à l’abri des affabulations de toutes sortes. Dans la réalité, un système de santé s’évalue sur des variables plus crédibles que la rumeur, PMI, vaccination généralisée, prévention, gratuité …En ce qui nous concerne, ces marqueurs indiquent une bonne performance dans l’espérance de vie. Cette indication exprime mieux la vérité que tous les discours réunis. L’Algérie est dans la moyenne internationale pour tous les indicateurs et références en matière de santé publique. Ainsi, cette espérance est passée de 41 ans des années soixante à 77 ans à 2022 pour les hommes et à 86 ans pour les femmes. Les chiffres sont parfois fastidieux mais ils ont l’avantage d’indiquer la vérité dans toute sa force. 
Aujourd’hui, il s’agit d’améliorer notre système de santé en relevant les défis liés à la démographie et le renforcement du cadre humain et matériel. L’attachement au principe de la protection de la population ne fait aucun doute. Il vise la couverture sanitaire universelle à l’horizon 2030 dans le respect et la dignité du patient. Aussi, le plan d’action du gouvernement se concentre sur trois axes prioritaires, à savoir : l’humanisation de l’activité de santé, par l’amélioration de l’accueil dans les établissements de santé, notamment au niveau des services des urgences médico-chirurgicales, ainsi que par la sensibilisation, la mobilisation et la motivation des professionnels de la santé. En matière de prévention et de lutte contre les maladies transmissibles, le nouveau plan vise la consolidation du programme contre les maladies contrôlables par la vaccination. Il s’agira, notamment de veiller à maintenir l’Algérie «polio free zone» et sans tétanos maternel et néonatal, à éliminer la diphtérie, la rougeole et la rubéole et veiller à la consolidation de l’inversion de la tendance évolutive de la tuberculose contagieuse. 
Une attention particulière concerne le renforcement des programmes de soins relatifs aux infarctus du myocarde, les accidents vasculaires cérébraux, pied diabétique, hémodialyse, greffe d’organes, hépatites et la scléroses en plaque. Il vise aussi une meilleure prévention des risques du cancer, son anticipation et une meilleure prise en charge du patient. 
Pour la Covid-19, installée, désormais, dans la durée, le plan de travail se consacre au renforcement des actions de sensibilisation de la population en dotant les établissements hospitaliers en moyens humains et matériels, notamment en oxygène. Il est ainsi programmé le lancement d’opérations de maintenance des équipements d’approvisionnement en oxygène au niveau des établissements de santé et l’acquisition d’unités de production d’oxygène.
Le programme en cours concerne aussi la gouvernance, la formation, la prévention et la lutte contre les maladies transmissibles, la prise en charge des maladies non transmissibles et des risques sanitaires liés à l’environnement et au climat. Ce qui a conduit à poser la problématique de la couverture sanitaire dans le Sud et les Hauts Plateaux et à envisager un observatoire des maladies tropicales à Tamanrasset  ; - améliorer les conditions et les mesures incitatives pour les professionnels de santé au niveau des régions du Sud et des Hauts Plateaux ; - mettre en place un programme spécial en faveur des médecins généralistes issus des Hauts Plateaux et du Sud en vue de leur assurer une formation dans diverses spécialités et de leur affectation dans ces régions ; - renforcer le dispositif de jumelage et de télémédecine entre les établissements de santé du Sud et des Hauts Plateaux avec ceux du Nord, pour assurer un accompagnement en matière de formation et de soins spécialisés de proximité. Santé, un nouveau chantier chargé de promesses s’ouvre pour moderniser et humaniser un secteur qui touche les millions de citoyens dans l’attente d’une prise en charge dans la dignité et le respect du service public. 
 
R. L.

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