Le Washington Institute for Near East Policy plaide pour un partenariat plus étroit : «Écoutons l’Algérie !»

La Maison-Blanche doit renforcer sa relation avec le palais d’El-Mouradia. Telle est la recommandation faite par The Washington Institute for Near East Policy, un Think Tank (groupe de réflexion) américain chargé d’établir des analyses réalistes et pragmatiques des relations des États-Unis d’Amérique avec ses partenaires du Proche-Orient, et même du monde arabe en général, et de faire des recommandations sur la meilleure façon de les promouvoir et de les améliorer. Dans sa note de politique mensuelle de juillet 2025, intitulée «L’engagement stratégique des États-Unis avec l’Algérie - Une voie au milieu d’une dynamique changeante», cet institut a énuméré une série d’arguments qui plaident en faveur d’une coopération plus étroite entre les deux pays, au regard surtout du contexte géopolitique et sécuritaire régional et de la nouvelle politique économique algérienne faite d’ouverture aux investissements fructueux.
Affirmant que, «pour les États-Unis, la direction future de l’Algérie compte pour plusieurs raisons», la note cite, entre autres, le fait que Washington a entamé un approfondissement de ses relations bilatérales, au moment où Alger a également montré les signes d’une volonté d’améliorer ses relations et aussi le fait que l’Algérie peut servir de partenaire-clef en matière de sécurité dans une région de plus en plus instable. Les États-Unis devraient voir encore plus loin, souligne la note, puisqu’une économie algérienne forte pourrait aider à renforcer la stabilité socio-économique des États européens, alliés des États-Unis, tout en s’assurant que l’Algérie développera un partenariat équilibré avec les Américains, plutôt que de le faire exclusivement avec leurs concurrents stratégiques. Un partenariat fort entre Washington et Alger permettra également une coopération plus approfondie dans le domaine de la sécurité et de la lutte antiterroriste. Autre argument souligné par la note : «Il devrait faciliter des opportunités d’affaires américaines élargies dans ce vaste et relativement riche pays.»
Pour ce faire, insiste la note, «les États-Unis doivent d’abord faire sentir à l’Algérie qu’ils sont à son écoute». Et, surtout, «lui montrer un plus grand respect». Plusieurs actions entreprises par les États-Unis, tel le mémorandum d’entente sur la défense, signé en janvier 2025, et la commission militaire mixte qui en a découlé, abondent dans ce sens. L’institut recommande «des dialogues réguliers (…) dans le but d’absorber les principaux désirs et préoccupations de l’Algérie concernant le partenariat bilatéral et vice-versa, spécialement autour des domaines clefs de la sécurité et de l’énergie». Le volet sécuritaire devrait être l’axe principal de ce partenariat étroit, surtout pour faire face au terrorisme dans la région du Sahel. La note est explicite à ce sujet : «À la lumière de l’instabilité croissante au Sahel, Washington doit saisir le désir ardent de l’Algérie d’être un leader régional en matière de sécurité et aider à promouvoir l’excellence du pays en matière de lutte antiterroriste. De tels efforts doivent explicitement reconnaître et construire sur les capacités existantes de l’Algérie, plutôt que de se concentrer sur les efforts des États-Unis pour renforcer les capacités algériennes. Plus grands seront le respect et la confiance mutuels, plus grandes seront les chances de voir l’Algérie offrir davantage de partage de renseignements et d’autres formes de coopération - incluant même éventuellement une contribution aux initiatives multilatérales de maintien de paix ailleurs sur le continent.»
Le domaine économique n’est pas en reste dans les recommandations du Washington Institute for Near East Policy. Par exemple, les Américains peuvent aider les Algériens à exploiter le gaz de schiste sans épuiser les réserves d’eau souterraines, suivant des techniques qui ont montré leur efficacité dans les champs gaziers américains. Par ailleurs, les experts américains peuvent également coopérer avec l’Algérie pour améliorer l’efficience de la production agricole, surtout en matière de techniques d’irrigation.
Il en est de même du secteur de la santé que l’Algérie aspire développer localement, où l’expertise américaine serait bénéfique, à travers des partenariats. Des opportunités de collaboration sont également préconisées dans les domaines des mines et de l’agroindustrie et, surtout, dans le domaine de l’enseignement et de la formation en langue anglaise, vu que l’anglais est devenu la première langue étrangère enseignée dans l’école algérienne. Parmi les bons exemples de coopération commerciale que la note a cités, il y a la licence accordée à des éleveurs du Texas pour vendre des vaches laitières à l’Algérie. En somme, la note affirme que «l’Algérie peut être un partenaire utile tant que les opérateurs américains sont disposés à opérer selon les conditions de l’Algérie».
Pour résumer, la note souligne que «l’Algérie est, effectivement, un pays de grande opportunité possédant de nombreux points forts, dont un engagement pour les médiations et dialogues diplomatiques, des ressources naturelles significatives et une culture de la jeunesse dynamique». C’est déjà un argument assez fort pour contracter un partenariat fort.

F. A.

Multimedia