Le Dr Bekkat Berkani : «Relever le défi de la transparence»

Le plan sanitaire de lutte et de prévention contre l'épidémie de la Covid-19 aura à s'articuler essentiellement, dans les jours à venir, sur l'organisation de la vaccination, a indiqué hier le Dr Mohamed Bekkat Berkani, mettant l'accent sur l'importance de faire valoir le principe de transparence dans son application.
«La transparence est génératrice d'adhésion de la population. Le processus de vaccination doit être expliqué aux Algériens dans tous ses détails», préconise-t-il.
Aussi bien en termes de nombre de doses réceptionnées, de la répartition du vaccin suivant un plan désignant les groupes de populations et des régions ciblés, de même que pour l'équivalence en efficacité des différents type de vaccins acquis par l'Algérie, «toute ces questions doivent faire l'objet d'une communication transparente et constante», a-t-il dit. «Une communication essentiellement à vocation pédagogique visant à mieux sensibiliser les Algériens au fait que seule la vaccination stoppera la propagation du virus et permettra au pays de se projeter dans l'après-pandémie», note-t-il.
En plus d'une première cargaison du vaccin russe réceptionnée vendredi, un autre arrivage de doses AstraZeneca est attendu aujourd’hui, et, à ce propos, le Dr Bekkat se félicite de cette option de multiplier les sources d'approvisionnement. «À travers le monde, la bataille pour l'acquisition du vaccin bat son plein. Tous les pays sont demandeurs du vaccin quelle que soit son origine», explique-t-il.
«Si les vaccins anti-Covid-19 qui sont développés sont techniquement différents, ils se rejoignent tous sur le pourcentage de leur efficacité situé entre 90 et 95%», ajoute-t-il.
Il salue la décision du président de la République ayant fixé le début de la campagne de vaccination à janvier et la mobilisation des autorités pour cet objectif.
«Ce sont de telles décisions qui distinguent les nations modernes. La politique attentiste, quant à elle, ne sert qu'à entretenir le doute au sein des populations», a-t-il estimé. Il salue aussi le maintien de la fermeture des frontières et de l'espace aérien à l'international. «Il est démontré, aujourd'hui, et de façon irréfutable, que la Covid-19, à travers tous ses variants sud-africain, brésilien et anglais, constitue une contagion externe. Il a donc fallu préserver l'Algérie contre cette menace et la stratégie adoptée à ce propos par les autorités a été efficiente», a-t-il expliqué.
Il fera observer que d'autres pays, à l'instar de la France, qui ont ouvert leurs frontières sous réserve de contrôle et de test PCR exigé, sont revenus sur leurs décisions.
Il met en relief le fait que la reprise du trafic aérien à l'international relève des prérogatives des autorités et considère que malgré l'acquisition du vaccin, l'Algérie ne pourrait «s'aventurer sur cette voie qu'à partir d’un seuil de 60% d'immunisation collective de sa population contre la Covid-19». Quant à la situation épidémiologique, il affirme que celle-ci «est plus que favorable» au vu du nombre réduit de contaminations enregistrées au quotidien et une baisse sensible des décès. Faut-il alléger le confinement ? À cette question, il répond par la négative. «Le confinement tel qu'il est observé aujourd'hui est arrivé au maximum d'allégement», dit- il, arguant de la reprise du transport interwilayas, de l'ouverture des lignes domestiques pour ce qui est de trafic aérien, de l'ouverture des écoles et des commerces. Par ailleurs, le Dr Bekkat Berkani, qui est membre de l'équipe médicale de l'Autorité indépendante des élections, informe que l'élaboration du protocole sanitaire en prévision des prochaines élections législatives et locales est en cours d'élaboration.
Karim Aoudia

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