
«La deuxième vague de la Covid-19 commence à se dissiper en Algérie, où la situation épidémiologique est jusqu’à l’heure plutôt favorable.» C’est ce qu’a souligné hier le Dr Mohamed Bekkat Berkani, président du Conseil national de l'ordre des médecins et membre du Comité scientifique de suivi de l'évolution de l'épidémie de coronavirus, dans une déclaration à El Moudjahid.
Il précise que le nombre de cas en baisse, annoncé par le ministère de la Santé, est celui des patients comptés par les services publics, au niveau des hôpitaux et structures sanitaires du pays. Tout en observant qu’il existe certainement des malades qui ont contracté le virus sans pour autant faire de tests, notant cependant que «les chiffres communiqués au quotidien donnent une idée de baisse de la contamination».
Autre fait important à relever, on remarque ces jours-ci une baisse des cas graves hospitalisés, le Dr Bekkat met en évidence l’existence d’une relation de cause à effet, évoquant les nombreuses mesures prises par le gouvernement pour freiner la propagation de la maladie. «Le confinement nocturne étendu à plusieurs wilayas, la fermeture des commerces non essentiels à partir de 15h, le maintien du statu quo sur les transports publics, ainsi que toutes les mesures prises, ajoutés à la prise de conscience des citoyens — qui, il faut le dire, adoptent de plus en plus, les gestes barrières, en particulier le port du masque — font que cette deuxième vague commence à se dissiper, en attendant la solution vaccinale», a-t-il estimé. Enchaînant sur la vaccination, solution la plus appropriée, il insiste sur le fait que «l’Algérie adopte une position prudentielle et examine toutes les possibilités d’acquérir le vaccin qui sera préqualifié par l’OMS». Le praticien rappelle que notre pays a intégré la plateforme Covax qui englobe plus d’une centaine de pays et que les autorités algériennes ont mis en place deux «Task force». La première, relevant du ministère de la Santé, a pour mission de proposer la stratégie d'acquisition du vaccin, le plan de vaccination à mettre en œuvre, ainsi que la préparation du personnel appelé à être mobilisé dans la campagne de vaccination. La seconde, relevant du ministère de l'Intérieur, est chargée de préparer l'organisation de la logistique nécessaire au transport, au stockage et à la distribution du vaccin.
Vaccin gratuit et possibilité d’acquisition de plusieurs vaccins à la fois
L’intervenant explique que «les vaccins ne seront acquis qu’après étude auprès des autorités scientifiques spécialisées, à l’image du comité scientifique, de l’Institut Pasteur et des immunologues et virologues algériens qualifiés». L’objectif de cette démarche est de pouvoir déterminer les vaccins les plus aptes à être utilisés dans notre pays. L’intervenant rappelle que, comme cela a été annoncé par les hautes autorités du pays, l’Algérie mobilisera tous les moyens financiers nécessaires pour son acquisition.
«Il est même fort probable que l’Algérie acquière plusieurs produits et non pas un seul, eu égard à la quantité requise», dit-il.
À quand la vaccination dans notre pays ? Le Dr Bekkat Berkani préfère ne pas avancer de date précise pour l’opération d’achat, mettant toutefois en exergue que la campagne de vaccination prendra du temps. «Les vaccins doivent être conformes à nos possibilités logistiques et présenter certaines caractéristiques, comme la facilité d’utilisation, l’efficacité et l’innocuité. La bonne nouvelle est qu’ils seront gratuits. La vaccination est une action de santé publique et à l’instar de tous les autres vaccins distribués en Algérien, le vaccin anti-Covid-19 ne peut être que gratuit pour tous», a-t-il enfin assuré.
Soraya Guemmouri