La réponse d’Ahmed Attaf aux accusations du Mali : «Un bavardage de caniveau qui ne mérite que mépris et n’inspire que dégoût»

À l’occasion de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies, le ministre algérien des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a prononcé une allocution remarquée. S’il y a réaffirmé l’engagement indéfectible de l’Algérie en faveur de la stabilité régionale et du bon voisinage, c’est surtout sa mise au point cinglante aux attaques verbales du chef de la junte militaire au pouvoir à Bamako, Assimi Goïta, qui est soulignée.

«Un poète raté, un putschiste notoire…», a lancé Ahmed Attaf sans mâcher ses mots, dénonçant ce qu’il a qualifié de «surenchère de vulgarité, de bassesse et d’indignité» émanant d’un responsable malien.

 

Le chef de la diplomatie algérienne a rappelé que «pour la deuxième année consécutive, un membre de la junte au pouvoir à Bamako s’est attaqué frontalement à l’Algérie», qualifiant cette démarche «d’hallucinations d’un soldat fruste, indigne de la responsabilité qu’il prétend incarner». Avant d’asséner en français et par deux fois plutôt qu’une : «Les sommets de la bassesse, de la vulgarité et de la grossièreté atteints par ce faux poète, mais vrai putschiste, ne sont rien d’autres que logorrhée de soudards. Son bavardage de caniveau ne mérite que mépris et n’inspire que dégoût.»

 

Dans sa réponse, Ahmed Attaf ne s’est pas contenté de répondre à l’invective. Il a opéré une mise au point de fond, rappelant que la vocation de l’Algérie a toujours été celle de la paix, du dialogue et de la coopération, même face aux provocations les plus grossières. «Plutôt que de s’illustrer dans l’art de chercher des boucs émissaires pour masquer leurs échecs, ces officiers au pouvoir feraient mieux de s’appliquer à redonner à leur peuple la sécurité, la dignité et la bonne gouvernance qu’il mérite», a-t-il martelé.

 

Le ministre algérien n’a pas manqué de distinguer le peuple malien de ses dirigeants actuels. «Le Mali vaut mieux que cette poignée de putschistes qui, accrochés au pouvoir, condamnent leur pays à l’immobilisme et à l’isolement», a-t-il affirmé, tout en réitérant l’attachement profond de l’Algérie à ses liens historiques et fraternels avec le peuple malien. Et de conclure avec une main tendue, malgré tout : «La patience de l’Algérie n’a pas de limite lorsqu’il s’agit de défendre l’unité, la souveraineté et l’avenir commun des peuples de la région.»

A. A. A.

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