
La bataille de Beni Boustour, le 16 janvier 1958, dans les environs de la commune de Beni Bouâtab, au sud de Chlef, constitue une halte impérissable dont les faits d’armes sont ancrés dans la mémoire collective, et durant laquelle les moudjahidine ont réalisé une victoire écrasante contre les forces coloniales françaises.
Cette bataille, menée par la Katiba El Karimia sous le commandement de Tahar Bouchareb et son adjoint Si Omar, dans une région constituant un carrefour vers les postes ennemis disséminés dans les monts de l’Ouarsenis, traduit au plus haut point la maîtrise de l’art de la guerre et du combat qui caractérisait les moudjahidine de l’Armée de libération nationale (ALN), qui, en dépit de leurs moyens dérisoires, ont réussi à vaincre un bataillon entier de militaires français armés jusqu’aux dents. «La guerre de libération nationale dans la wilaya historique IV a été étayée par d’innombrables faits d’armes et actes héroïques, dont la victoire retentissante remportée par les moudjahidine dans la bataille de Beni Boustour, constituant jusqu’à nos jours, un sujet de fierté et d’orgueil pour les générations de l’indépendance», a souligné le président de l’association historique El-Madjd, Amari Doumi, à la veille de la commémoration de l’anniversaire de cette bataille.
«Aujourd’hui plus que jamais, il est de notre devoir de documenter les faits et événements de cette bataille pour préserver l’histoire de la région, mais surtout rendre hommage à l’héroïsme des moudjahidine et des chouhada, tout en rappelant les crimes perpétrés par le colonisateur durant cette période de l’histoire de l’Algérie», a-t-il ajouté.
Une parfaite maîtrise de l’art de la guerre
A la veille du 66e anniversaire de cette bataille mémorable, des moudjahidine ayant survécu à cette épopée, ont assuré à l’APS que cette dernière restera gravée à jamais dans leur mémoire, comme synonyme «de victoire écrasante contre un ennemi largement plus équipé, en moyens humains et matériels». Faisant la chronologie de cette bataille, le moudjahid Mohamed Seghir Nemmar a affirmé que les moudjahidine ont mis six jours à planifier cette embuscade menée par la Katiba El Karimia (en hommage au commandant de cette patrouille, Chahid Si Abdelkrim, mort au combat en 1956).
Mu par un sentiment de fierté au souvenir de cette bataille, ce moudjahid a assuré qu’il se rappelle, à ce jour, chaque détail de ce haut fait d’armes, notamment la surprise des soldats français par l’attaque fulgurante qui ne leur a laissé aucune possibilité de fuite, ce qui a permis aux moudjahidine de remporter cette bataille, en un court laps de temps, avec la capture d’un nombre important de soldats français, mettant ainsi fin aux actes de brutalité, d’oppression et de torture perpétrés par l’armée française dans la région.
Selon le moudjahid Mohamed El-Boustouri, la victoire des moudjahidine dans cette bataille «a positivement impacté la lutte dans la wilaya historique IV. Elle a considérablement remonté le moral des populations locales, longtemps victimes des tortures et oppressions de l’armée coloniale, d’autant plus que la région de Beni Bouâtab constituait une zone de transit pour les moudjahidine vers et depuis les différentes zones de la wilaya historique IV», a-t-il expliqué.
La bataille de Beni Boustour fait partie des «meilleures embuscades menées par la Katiba El Karimia contre l’ennemi français, et le 16 janvier 1958 est une date historique dont nous avons le devoir de relater les faits aux jeunes générations et d’en documenter la mémoire collective», a souligné le même moudjahid.