Journée internationale de la biodiversité, Protection juridique des espèces : Une priorité de l’heure

L’Algérie qui recèle une importante richesse en biodiversité est en passe d’achever l’élaboration du cadre juridique pour la protection de ses ressources génétiques et biologiques. Les projets de textes définissent les parties concernées, les mesures sectorielles attendues et les procédures au niveau des frontières pour l’exportation des produits biologiques. Une fois ce cadre finalisé, il sera exigé pour la sortie du territoire de tout produit génétique, biologique ou culturel, un visa et l’approbation des scientifiques et des techniciens. Dans ce cadre, la DGF a toujours appuyé le principe des solutions basées sur la nature et représentant des alternatives écologiquement et économiquement viables et durables. De nombreuses actions de développement ont été entreprises afin d’atténuer l’impact sur les ressources naturelles et, par-la même, faire face aux changements climatiques. Pour sa part, le Centre national de développement des ressources biologiques (CNDRB), relevant du ministère de l’Environnement et des Energies renouvelables, sera chargé de l’application de ces textes, en coordination avec tous les secteurs concernés. Les ressources biologiques et génétiques sont les produits agricoles, marins, forestiers, ainsi que des produits odoriférants, médicaux, les huiles essentielles et les micro-organismes. Il convient de retenir que le PNUD avait souligné que l’Algérie, en tant que troisième pays signataire du protocole de Nagoya, en 2011, a fait montre d’une grande volonté politique et d’un grand intérêt à apporter un soutien institutionnel à ce programme international qui constitue un acquis pour l’ONU et pour l’économie nationale. Le protocole de Nagoya est un accord international mis en place dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique, dont l’objectif est le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques. Le projet APA, acronyme du concept «Accès et Partage des Avantages», découle du protocole de Nagoya sur la diversité biologique, visant un partage des avantages liés aux ressources génétiques et biologiques d’une région donnée, et à la protection de celles-ci et des populations qui les détiennent. Adopté en 2010 et entré en vigueur en 2014, ce protocole est aujourd’hui ratifié par 101 pays, situés majoritairement en Afrique, Asie et Amérique du Sud. Notons qu’en ce mois, le ministère de l’Environnement et l’Agence de coopération allemande «GIZ» ont procédé à la signature de contrats d’exécution de deux projets de coopération dans les domaines de la protection de l’environnement, la biodiversité et l’amélioration de la législation fiscale environnementale. Le coût du projet de protection de l’environnement et de la biodiversité le long du littoral s’élève à 6,2 millions d’euros, alors que le projet d’amélioration de la législation fiscale environnementale coûte 4 millions d’euros. L’année dernière, lors d’un sommet mondial sur la biodiversité, le ministre des Affaires étrangères avait souligné que «la position géographique et l’immense surface de l’Algérie l’ont érigée en un pays qui recèle de nombreux écosystèmes ayant permis l’existence de près de 16.000 espèces animales et végétales jouissant d’une protection assurée par les cadres juridiques et réglementaires en vigueur au niveau national.

F. I.

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Annaba : La préservation de la biodiversité une nécessité

Placée sur le thème «Nous faisons partie de la solution», la Journée internationale de la biodiversité biologique a été marquée par l’organisation d’une journée portes ouvertes et de plusieurs manifestations.
Outre des ateliers éducatifs et pédagogiques ainsi que des randonnées au profit des enfants organisés par la maison de l’Environnement et l’organisation algérienne pour la protection du consommateur et son environnement, ces manifestations ont vu la tenue d’une exposition consacrée aux activités visant la défense de la diversité biologique et la protection des ressources génétiques avec la participation de plusieurs organismes. Il s’agit de la direction de l’environnement, du centre de recherche en environnement, la direction de la pêche, de l’agriculture, la conservation des forêts ainsi que des coopératives et associations exerçant dans le domaine de la biodiversité à la lumière des orientations de la Convention sur la diversité biologique (CBD). A signaler à ce propos, la participation de la femme rurale de la commune montagneuse de Séraïdi avec deux stands, le premier consiste en la valorisation des déchets pour protéger l’environnement de la pollution et le second vulgarisant l’extraction des huiles essentielles à partir de l’exploitation des forêts de l’Edough. Intervenant à cette occasion, le directeur de wilaya de l’environnement, Omar Khaber, a évoqué le rôle de la femme rurale à travers sa participation dans la valorisation des déchets par la création de micro-entreprises à même de contribuer au développement d’une économie forte. Puis il a expliqué les modalités de préservation de l’environnement et de protection de la santé du citoyen sans polluer l’environnement, préconisant, à ce propos, l’amélioration des capacités créatives de la femme pour qu’elle soit présente dans les secteurs d’activités. Lui succédant, le chargé de communication de la conservation des forêts, Mohcène Allam, a mis l’accent sur la nécessité de protéger et valoriser la biodiversité des espèces vivantes. Organisées par la direction de wilaya de l’environnement au parc citadin méditerranéen de Ain Achir de Annaba, ces portes ouvertes ont été marquées par une forte présence des groupes encadrés d’étudiants et d’écoliers ainsi que de la société civile et des scouts musulmans.

B. G.

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Béjaïa Engagement en faveur de la nature

Selon Heddad Moussa, directeur du Parc de Gouraya, un programme d’activité comportant plusieurs expositions, des portes ouvertes sur les activités du parc en collaboration avec le musée du Moudjahid, des randonnées scientifiques dans les forêts et au bord de la mer a été élaboré. Le secteur de l’environnement a également contribué avec la collaboration des associations et l’APC de Béjaïa par une grande exposition à la maison de la culture. Le parc situé dans la commune de Béjaïa est composé de trois écosystèmes, un écosystème terrestre de 2.080 hectares, un écosystème marin de 11,5 km de côtes et un écosystème lacustre de 2,5 hectares. En 2004, le parc a été classé réserve de biosphère par le conseil international de coordination du programme l’Homme et la biosphère (MAB) de l’UNESCO. Selon le directeur du parc national de Gouraya, la mission assignée à ce parc consiste en la protection de la faune et de la flore et des sites historiques et pittoresques. Il a une mission très importante dans la recherche scientifique avec des travaux de recherche réalisés en coordination avec les universités et instituts pour l’inventaire de la faune et de la flore et le suivi de l’évolution de la biodiversité du parc. Le site compte également une zone marine de 7842 ha ainsi qu’une zone lacustre, le lac de Mézaïa, d’une superficie de 3 ha. Il présente des richesses archéologiques, notamment 15 sites historiques et 9 pittoresques. La biodiversité du parc est constituée de 1.709 espèces, dont 533 pour la flore et 1.156 pour la faune. 67 espèces sont protégées. La zone marine floristique et faunistique compte 173 espèces de zooplancton, 164 espèces zoobenrhiques, 211 espèces de poissons, 5 espèces de mammifères, 55 espèces phytoplancton et 72 espèces phytobenthiques dont 8 espèces dites «remarquables». La zone lacustre est composée de 37 espèces d’oiseaux, 43 espèces d’invertébrés dont 4 espèces de libellules protégées, 2 espèces de poissons, 3 espèces d’amphibiens, 38 espèces végétales. Cette zone est caractéristique des zones humides, essentiellement à dominance de roseaux. La flore terrestre compte 36 espèces mammifères, 152 espèces d’oiseaux dont 10 espèces rapaces, 428 espèces d’invertébrés, 9 espèces de reptiles, 526 espèces végétales, dont 81 médicinales. Le PNG possède en outre un musée de microsystèmes biologiques de synthèse, unique en Algérie, qui expose des échantillons vivants de la biodiversité et reste un lieu de pédagogie et d’éducation des enfants pour la connaissance des écosystèmes. Le lac de Mezaïa est d’une importance considérable pour la biodiversité biologique et l’utilisation à des fins de détente et de loisir. Il constitue aussi un lieu propice pour la recherche scientifique par sa richesse floristique et faunistique. La biodiversité existant au sein du lac de Mézaïa est composée de près de 20 espèces d’oiseaux d’eau.

M. Laouer

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Tizi Ouzou : Le Djurdjura, un riche patrimoine à vulgariser et à préserver

La wilaya de Tizi-Ouzou a célébré, hier au village Azra, le village le plus propre de la wilaya, la journée internationale de la Biodiversité en présence de plusieurs associations activant dans le domaine de l’environnement et de sa protection. Organisée par la direction locale de l’environnement, cette célébration vise la vulgarisation du riche et remarquable patrimoine naturel que recèle la wilaya de Tizi-Ouzou à travers son parc national du Djurdjura (PND), ses zones humides, ses forêts, ses barrages et retenues collinaires et ses aires marines. Un riche programme est concocté pour célébrer cette journée en collaboration avec le comité du village Azra, lauréat du premier prix du village le plus propre de la wilaya (édition 2020) qu’organise annuellement l’APW de Tizi-Ouzou. Une visite guidée de ce village, qui a placé la protection de l’environnement au centre de ses préoccupations, a été organisée au profit des représentants des associations participantes ainsi que des citoyens venus découvrir le village et les richesses dont regorge la wilaya en matière de biodiversité. Dans le même cadre, le secteur de Tala Guilef du parc national Djurdjura (PND) a organisé jeudi dernier une sortie conjointe avec le centre de formation de Mechtras spécialisé en techniques agricoles et l’université Mouloud-Mammeri (UMMTP). «Cette sortie pédagogique au Djurdjura a pour but de vulgariser et promouvoir le riche patrimoine de cette réserve de biosphère et surtout sensibiliser sur la nécessité de sa protection et sa préservation», nous a indiqué hier le chef de ce secteur, Abdelaziz Mahdi. La richesse du parc national Djurdjura doit être vulgarisée, promue et surtout préservée, a-t-il soutenu, précisant que l’avifaune du Djurdjura mérite à elle seule «tous les égards pour plusieurs raisons, tant écologiques, qu’économiques et même sociales». Le Djurdjura, a-t-il ajouté, «possède 23 espèces de rapaces et 137 autres espèces d’oiseaux. C'est la chaîne la plus complète de rapaces d'Afrique du Nord. Le rôle joué par les oiseaux, notamment les rapaces dans le maintien et l’amélioration de la biodiversité est des plus importants», a encore souligné M. Mahdi, affirmant qu’il est notoirement connu que les rapaces sont de très bons nettoyeurs de la nature par l’élimination de proies (malades, handicapées, blessées, âgées...) et de charognes qui peuvent constituer des sources de contamination du sol et de l'eau. Le Djurdjura est considéré comme un château d’eau de qualité alimentant les wilayas de Bouira et de Tizi-Ouzou et bien d’autres localités lointaines. Les rapaces, à l’image du gypaète barbu, de l’aigle royal, du vautour fauve et bien d’autres, sont de véritables bios indicateurs de milieux sains. De ce fait, une importance particulière doit leur être accordée, a tenu à insister le chef de secteur de Tala Guilef, non sans alerter sur les menaces qui pèsent sur ce riche patrimoine de la biodiversité que recèle le PND. Il cite notamment le réchauffement climatique, les agressions récurrentes des visiteurs ainsi que la pollution galopante qui menace ce sanctuaire de la biodiversité niché à 1.500 m d’altitude. Pour étayer son angoisse par rapport à ces menaces récurrentes, M. Mahdi a cité la situation du sublime lac Guelmim qui subit actuellement les effets néfastes de la sécheresse naturelle à laquelle sont venues s’ajouter les interventions négatives de l'homme, matérialisées notamment par la destruction de la digue installée sur les lieux pour retenir l'eau en période estivale. Suite à cela, le lac est devenu un champ de boue. Ce paysage féerique est devenu hideux, a-t-il déploré. La wilaya de Tizi-Ouzou compte uniquement une aire protégée classée réserve de biosphère. Il s’agit du Parc national du Djurdjura (PND) avec sa biodiversité riche et remarquable. Néanmoins, dans le but de maintenir la biodiversité, des propositions de classement de sites naturels ou artificiels en d’aires protégées sont en cours et ce conformément à la loi n°11-02 du 17/02/2011 relative aux aires protégées dans le cadre du développement durable. La wilaya compte à présent 21 forêts principales reparties sur le territoire d’une ou plusieurs communes. Chacune de ces forêts est caractérisée par ses espèces, renfermant une faune bien définie, 22 zones humides d’origine naturelle, 5 barrages dont le plus important est le barrage Taksebt (555 ha), 75 retenues collinaires, et 2 aires marines à Azeffoun et Iflissen.

Bel. Adrar

 

 

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