
Lors de leur visite à Bouira, les ministres de l'Industrie et de la Formation professionnelle ont inauguré un centre d’excellence dédié aux métiers du textile et du cuir, marquant une étape clé dans la relance industrielle du pays.
Cette initiative s'inscrit dans un ensemble de réformes visant à promouvoir la production locale, réduire la dépendance aux importations et favoriser la création d'emplois durables. En plaçant la relance des filières industrielles parmi ses priorités, les autorités centrales du pays affichent une volonté claire de redonner du souffle à un secteur longtemps marginalisé. Ce renouveau passe par la valorisation de filières stratégiques telles que le textile, le cuir et la céramique, visant à stimuler la production locale, à accroître la compétitivité et surtout à créer des emplois durables. En effet, le textile, le cuir, mais aussi les industries mécaniques et céramiques sont aujourd’hui au cœur d’un vaste chantier de redynamisation. Point d’orgue de cette stratégie, l’inauguration officielle hier, du premier centre national d’excellence dédié à la formation spécialisée dans les métiers du textile et du cuir, implanté dans la commune de Aïn Bessem, 22 km, à l’ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira. L’événement a été marqué par la présence des deux membres de gouvernement, Sifi Ghrieb et Yacine El Mahdi Oualid en l’occurence. Le centre d’excellence incarne une nouvelle ère pour les industries traditionnelles algériennes. Le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, a tenu à rappeler que cette inauguration marque le départ d’une nouvelle ère pour la filière textile algérienne, portée par une vision industrielle modernisée, adossée à une main-d’œuvre qualifiée et un encadrement technique renouvelé. "Ce projet structurant illustre parfaitement la stratégie nationale de relance industrielle. Il permettra, dans un premier temps, de former une main-d’œuvre qualifiée, apte à répondre aux besoins du marché et à améliorer la compétitivité nationale et internationale", a affirmé M. Sifi Ghrieb. L’ambition est claire faire de ce centre, comme cela a été expliqué par son homologue de la formation professionnelle, Yacine El Mahdi Oualid, "un réservoir de compétences, mais aussi un outil de planification". L’établissement, a-t-il précisé, "servira de base pour l’élaboration d’un référentiel national des compétences dans les métiers du textile et du cuir, et d’une cartographie nationale des métiers, en collaboration avec les professionnels et les institutions des deux secteurs". Pour M. Yacine El-Mahdi Oualid, le renouveau industriel passe nécessairement par un investissement fort dans la formation. "La réussite de l’industrie dépend directement de la qualité de la formation. Ce centre est un modèle de coopération entre nos deux secteurs, il montre à nos jeunes qu’ils peuvent viser l’excellence", a-t-il déclaré. Abordant les perspectives de réforme, le ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, a annoncé que l’idée de créer un baccalauréat professionnel fait désormais partie des grandes orientations du secteur. «Ce type de diplôme, qui existe dans de nombreux pays à travers le monde, permettrait de valoriser davantage la formation professionnelle et de créer un véritable pont avec l’enseignement supérieur», a-t-il affirmé.
Un baccalauréat professionnel à l’étude
Ce diplôme permettrait de renforcer la reconnaissance académique et professionnelle de la formation technique, et également attirer davantage de jeunes vers des filières porteuses. L'inauguration du premier centre d’excellence dans les métiers du textile et du cuir de Bouira a coincidé avec le grand retour des Olympiades nationales des métiers, un événement prestigieux organisé par le ministère de la Formation professionnelle, après 12 ans d’absence. La 25e édition vise à promouvoir l’idée d’excellence, de créativité, de compétitivité, tout en instaurant un climat d’émulation fondé sur l’esprit d’équipe. Les compétitions locales se déroulent du 20 au 24 avril dans des lieux publics désignés par les autorités locales. Les vainqueurs représenteront leur wilaya lors des phases régionales, prévues du 21 au 25 septembre, à Alger (Centre), Tlemcen (Ouest), Constantine (Est), Béchar (Sud-Ouest), et Ghardaïa (Sud-Est). La grande finale nationale se tiendra du 4 au 8 novembre au Complexe sportif d’Oran, avec une cérémonie de clôture prévue le 8 novembre.
Une industrie céramique et mécanique en pleine ascension
La dynamique industrielle ne s’arrête pas au textile et au cuir. Lors de leur déplacement hier, à Bouira, les deux ministres ont également procédé à l’inauguration de plusieurs unités de production de céramique dans la zone industrielle de Sidi Khaled, à Oued El Berdi. Cette filière, qualifiée de stratégique, bénéficie, pour rappel, d’un soutien politique direct. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune avait décidé comme mesure protectionniste à ne plus importer de produits finis de céramique, afin de protéger la production nationale et surtout favoriser la création d’emplois locaux. Ces nouvelles usines renforcent la volonté de substituer progressivement les importations par une production locale compétitive, moderne et qualitative. Au-delà des annonces, c’est toute une vision industrielle que l’État met en œuvre. Il s’agit de réduire la dépendance aux importations, renforcer les chaînes de valeur locale et faire de l’Algérie un acteur régional majeur dans plusieurs filières. La relance du tissu industriel passe aussi par l’investissement dans la jeunesse, l’innovation et la valorisation des métiers techniques. L’industrie mécanique a également bénéficié d’une impulsion avec la visite de deux usines dédiées à la fabrication de motos en SKD, dont VMS. Le ministre de l'Industrie a insisté sur la nécessité d'augmenter le taux d'intégration, notamment dans le secteur de l'industrie mécanique, en encourageant la production de pièces de rechange. "C’est d’ailleurs l’une des orientations du chef de l’État concernant le développement de ce secteur." a-t-il rappelé. Ces unités de production s’inscrivent dans la volonté des autorités centrales du pays de structurer cette industrie et d’assurer une montée en gamme des produits fabriqués localement. Le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb a salué les efforts consentis dans cette démarche. "Nous devons continuer à encourager la valorisation des produits nationaux. Ces usines témoignent de l’engagement du pays à développer une industrie mécanique compétitive."
A. F.