Faïd présente le projet de loi de finances pour 2024 : Amélioration des indicateurs macroéconomiques

Ph. Nacéra I.
Ph. Nacéra I.

Présentant, hier, le Projet de loi de finances pour 2024 au Sénat, le ministre des Finances, Laâziz Faïd, a affirmé que le texte «a été élaboré, à la lumière d’un contexte international et régional particulier, caractérisé par un état d’anticipation et de pressions inflationnistes qui ont touché la plupart des économies mondiales».

Pour le Premier argentier du pays, ce projet s'inscrit également dans une «conjoncture caractérisée par le retour de la stabilité de la situation économique». Une prouesse qui résulte de «l'amélioration des indicateurs macroéconomiques» à travers l'amélioration des recettes d'exportation, et la réalisation d'un excédent de la balance des paiements, l'accumulation de réserves de change, ainsi que des indicateurs budgétaires qui font état d'une croissance continue, et une réduction du déficit budgétaire. Cette démarche, précise le ministre, se fait «en diversifiant les sources de financement en poursuivant la diversification de l'activité économique pour soutenir la croissance et réduire, à moyen terme, la dépendance aux hydrocarbures, tout en veillant au renforcement des efforts déployés par les pouvoirs publics liés à la poursuite des réformes en matière de gestion des finances publiques». S'agissant du budget prévisionnel de l'Etat pour l'année 2024, le ministre des Finances indique que «ses niveaux d'équilibre entraîneront un déficit budgétaire estimé à -6.170 milliards de dinars, contre 5.526 milliards DA dans les prévisions de clôture pour l'année 2023. Le déficit global du Trésor «représentera -7.073 milliards de dinars en 2024». Quant aux recettes budgétaires, elles s'élèveront, l’année prochaine, «à 9,105 milliards DA, en légère baisse de 0,82% par rapport aux recettes estimées dans les prévisions de clôture pour l'année 2023. Les recettes estimées hors recettes pétrolières, en 2024, augmenteront de 5,0% par rapport à la fermeture prévue pour l'année 2023, pour atteindre 5,593 milliards de dinars». Les recettes fiscales, explique le ministre, «augmenteront également de 13,6%, passant de 3.626 milliards DA dans la prévision de fermeture pour l'année 2023, à 4.117 milliards DA en 2024». Pour les dépenses budgétaires, elles atteindront en 2024 15,293 milliards DA en autorisations d'engagement et 15,275 milliards DZD en crédits de paiement, enregistrant une légère baisse, soit un montant de 33 milliards DA». Par rapport à la Loi de finances de 2023, une augmentation de 1.688 milliards DA (soit 12,4%+) a été enregistrée en autorisations d'engagement et de 1.488 milliards DA en crédits de paiement (soit 10,8%+). Par ailleurs, le ministre indique que le budget de l'État pour l'année 2024 est réparti, selon les rubriques de dépenses : «dépenses d'usage» avec 5,156 milliards DA en titres d'engagement et crédits de paiement, «Dépenses pour l'administration des services» avec 633 milliards de dinars en autorisations d'engagement et en crédits de paiement. Les crédits attendus au titre de l'année 2024 pour réévaluer les opérations en cours d'achèvement, indique M. Faid, «s'élèvent à 489 milliards DA en licence d'engagement et 397 milliards DZD en crédits de paiement». S’agissant des charges de la dette publique, «elles s'élèvent au total à 478 milliards de dinars, soit 3,13% du budget de l'Etat pour l'année 2024». Dans son intervention, le ministre souligne que les mesures les plus importantes du projet de loi de finances pour l’année 2024, s’articulent autour de plusieurs points. Il s'agit, entre autres, des mesures de soutien à l'investissement et à l'économie nationale, qui portent notamment sur la suppression de la redevance sur l'activité professionnelle ; l’extension des exonérations fiscales pour la catégorie d'obligations négociées en bourse afin de promouvoir le marché financier tout en encourageant la banque islamique ; l’exonération des produits fabriqués localement destinés à l'exportation de la taxe d'efficacité énergétique pour renforcer les exportations en dehors des hydrocarbures. Il est également question de «réduire le taux d'imposition forfaitaire unique de 5% à 0,5% pour les activités exercées sous le régime légal de l'auto-entrepreneur afin d'encourager la création de start-up». D’autres mesures visent à renforcer l'équité sociale et à protéger le pouvoir d'achat du citoyen, et améliorer la situation financière des communautés locales sont annoncées. 
 
Consécration du caractère social de l’État
 
Dans les débats, les Sénateurs ont été unanimes à relever l’importance des résultats économiques grâce à la vision et stratégie à haut coefficient du Président Tebboune. Pour Mourad Lekhal du RND, le projet de loi intervient, sur le plan interne, dans une nouvelle étape marquée, entre autres, par la réduction du déficit budgétaire, et une année 2024 qui s’annonce celle du développement de l’investissement, des facilitations fiscales et du renforcement du pouvoir d’achat. Et appelle à un meilleur intérêt aux secteurs de l’agriculture, des ressources en eau et des énergies renouvelables, ainsi que le développement de la numérisation et sa généralisation dans tous les secteurs. 
Pour sa part, Habib Douagui, du tiers présidentiel a expliqué le grand changement qu’a connu l’Algérie dans les cinq dernières années, saluant la «décision historique» du Président Tebboune d'appuyer le Fonds national de lutte contre le cancer de 30 milliards de dinars à partir de 2024.
 
Fouad Irnatene  

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Marchés publics :
Un décret relatif au portail électronique en cours de préparation

Le ministre des Finances, Laaziz Faid a fait état, hier à Alger, d'un décret exécutif en cours de préparation, relatif aux modalités d'utilisation du portail électronique dédié aux marchés publics.
Dans une déclaration à la presse en marge d'une séance plénière au Conseil de la nation, consacrée à la présentation et au débat du texte de loi de finances pour l'exercice 2024, M. Faid a fait savoir qu'un décret fixant les modalités d'utilisation du portail électronique dédié aux marchés publics «est actuellement en cours d'examen par les services du Secrétariat général du gouvernement (SGG)».
Dans ce sillage, il a souligné l'importance du Code des marchés publics qui est entré en vigueur en attendant le parachèvement de tous ses textes d'application. M. Faid a relevé, dans des déclarations à la presse, l'importance des mesures contenues dans le texte de loi de finances pour 2024, dans les volets économique et social, notamment celles visant à préserver le pouvoir d'achat des citoyens.
Il a estimé que «ce texte permettra de consolider le pouvoir d'achat des citoyens, en sus de son impact économique certain, car il comporte plusieurs avantages pour les entreprises, en tête desquelles la suppression de la taxe sur l'activité professionnelle».
La suppression de cette taxe, «revendiquée par les entreprises depuis des décennies», s'inscrit dans la politique de réduction de la charge fiscale et de promotion des outils de production nationaux, a-t-il ajouté.

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