
El Moudjahid : La promotion de la diplomatie économique est au cœur des priorités de l’Etat ; comment les actions diplomatiques peuvent-elles booster l’économie du pays ?
Dr Younes Chouayb : La consolidation et le renforcement de la diplomatie économique sont au cœur des priorités de l’Etat afin d’accroître et de diversifier les recettes en devises du pays. En fait, dans le cadre du programme de relance économique 2020-2024, l’Etat mise sur le réseau interactif des chargés d’affaires économiques et commerciales auprès de nos missions diplomatiques pour réaliser la diversification économique, améliorer le climat de l’investissement et relever les défis économiques et sociaux à venir. Dans cette optique, la diplomatie économique est l’un des outils les plus efficaces pour soutenir le programme économique de l’Etat en renforçant la présence économique et commerciale de l’Algérie aux niveaux continental, méditerranéen et international. En terme économique, l’objectif est, d’une part, d’améliorer l’image de l’Algérie au niveau régional et international, et d’autre part rechercher de nouveaux marchés pour le produit algérien en attirant les hommes d’affaires et investisseurs étrangers. La diplomatie économique doit aussi permettre de promouvoir la destination touristique algérienne.
Quels sont les axes à développer dans le cadre de cette diplomatie économique ?
La diplomatie économique repose sur des axes fondamentaux, parmi lesquels se distingue le rôle des organisations diplomatiques, en particulier celui du ministère des Affaires étrangères dans la protection des intérêts économiques du pays à l’étranger et de la communauté nationale à l’étranger. Tous ces acteurs peuvent améliorer l’image et la promotion des produits algériens ainsi que le tourisme. L’établissement d’alliances économiques et la promotion de la coopération internationale dans divers créneaux sont l’un des principaux axes qui doivent être soutenus et développés pour augmenter les exportations et diversifier les sources de revenus hors hydrocarbures. Pour cela, toutes les énergies et compétences nationales doivent être mobilisées afin d’améliorer l’image de l’Algérie en véhiculant auprès des étrangers l’image d’un pays politiquement stable et capable d’offrir un environnement d’investissement rentable et attractif.
Quels marchés internationaux l’Algérie doit-elle cibler en premier lieu ?
Le marché arabe et africain ainsi que le marché méditerranéen font partie des marchés les plus importants que l’Algérie devrait viser et ce pour plusieurs considérations, la position géographique centrale du pays ainsi que le rôle historique et actuel de la diplomatie algérienne, laquelle a réussi à résoudre plusieurs conflits dans la région. La dernière visite du Président de la République en Turquie a été une véritable concrétisation du travail diplomatique à dimension économique, de nombreux accords ayant été signés, ce qui devra contribuer à augmenter le volume des transactions commerciales entre les deux pays pour atteindre plus de 10 milliards de dollars à l’avenir. En conclusion, l’Algérie doit augmenter sa capacité de production et travailler à l’amélioration de la qualité du produit local afin d’être présente et compétitive sur les marchés étrangers ciblés.
C. D