
Propos recueillis par : Kamélia Hadjib
Spécialiste de la diplomatie économique, Chakib Kouidri estime que l’Algérie dispose d’un outil diplomatique performant qui contribue efficacement à la promotion de son économie.
El Moudjahid : L’Algérie s’est orientée, ces dernières années, vers une nouvelle forme de diplomatie pour diversifier ses partenaires. Quels sont les objectifs de l’Algérie dans ce domaine ?
Chakib Kouidri : Il faut savoir que la diplomatie algérienne est très respectée et efficace sur la scène internationale. Elle est issue du combat et de la lutte pour la libération, où l’Algérie a su imposer sa vision anticoloniale depuis la révolution algérienne jusqu’aux premières années de l’indépendance, où une diplomatie de résistance s’inscrivait dans le combat des pays non-alignés et n’a pas de camp particulier. La diplomatie algérienne a la particularité de concilier les principes et les intérêts. Il est à noter que ces dernières années, un nouvel élan et une nouvelle dynamique ont été insufflés à notre diplomatie, avec une multiplication des sorties, des rencontres bilatérales et multilatérales afin de conclure des partenariats et de consolider les relations avec de nombreux pays à travers le monde. En ce qui concerne la diplomatie économique, il s’agit de la recherche d’intérêts économiques en utilisant des moyens diplomatiques. L’Algérie dispose d’un outil diplomatique performant qui contribue efficacement à la promotion de son économie.
Comment la diplomatie économique peut-elle contribuer à la promotion de l’économie algérienne ?
Cela peut se faire à travers une multitude d’actions, notamment en utilisant notre réseau diplomatique pour assister les entreprises algériennes et les accompagner dans leur quête à l’international. Il y a deux axes principaux sur lesquels nous pouvons agir. Le premier consiste à utiliser le réseau de la diplomatie économique pour promouvoir les exportations et placer les produits algériens à l’international. Le deuxième vise à promouvoir l’Algérie en tant que destination, afin d’encourager les investissements directs étrangers dans le pays. Ce sont les deux axes importants sur lesquels la diplomatie économique peut agir pour contribuer à la diversification de l’économie algérienne. Il existe d’autres acteurs qui font partie du réseau de la diplomatie économique et qui ne sont pas des diplomates, tels que les chambres de commerce, les chambres de commerce mixtes et les patronats. Nous pouvons également mentionner le rôle du Conseil du renouveau économique algérien. Il est important de retenir qu’il y a deux parties de la diplomatie économique. Il y a la diplomatie économique souveraine, qui est exercée exclusivement par les ambassades et qui signe les traités au nom de l’État. Les ambassades prennent également la température du pays où elles sont accréditées. Il existe une autre forme de diplomatie économique, celle de l’accompagnement des entreprises et des hommes d’affaires.
Quelles sont les réalisations enregistrées par l’Algérie en matière de diplomatie économique ?
Nous constatons que l’Algérie est de retour sur la scène internationale et que de nombreuses activités se font dans plusieurs pays, notamment africains. Nous pouvons citer, entre autres, l’ouverture de nouveaux comptoirs de banques algériennes ou mixtes en Afrique. Nous assistons également à l’ouverture de nouvelles lignes aériennes et à de nombreux échanges économiques avec un certain nombre de pays, tels que l’Italie, la Chine, la Russie, le Qatar et la Turquie. Nous pouvons dire qu’il y a des réalisations notables en cours et des perspectives à explorer.
K. H.