
Le dispositif de création de nouvelles structures judicaires spécialisées est complété par la formation des personnels qualifiés dans les méthodes et techniques d’investigations dans le crime organisé, notamment le terrorisme et la cybercriminalité. Dans ce cadre, le ministère de la Justice a intensifié les sessions de formation des magistrats, dans différentes spécialités, au niveau d’établissements de formation relevant du secteur et autres, dans le cadre de la coopération internationale. Ainsi, selon le département géré par Lotfi Boudjemaâ, 25 juges du parquet, des chambres d’instruction et des sections pénales suivent une session de formation au niveau de l’École supérieure de la magistrature sur la criminalité électronique. «Cette formation, qui s’étend au 17 Avril, vise le renforcement des capacités des magistrats, l’actualisation de leurs connaissances et l’adaptation à l’évolution législative et réglementaire aux niveaux national et international», a assuré le ministère de la Justice. En outre, une formation spécialisée de trois mois dans le droit des affaires est également dispensée à 20 juges, jusqu’au 10 juillet prochain. Elle a pour objectif «la consolidation de la spécialisation des magistrats, ainsi que l’amélioration de la qualité des jugements et de l’activité judiciaire», a précisé la même source. En effet, le ministère de la Justice veille à l’accompagnement des pouvoirs publics et à la contribution dans l’effort national pour le développement économique. L’objectif est de garantir «une meilleure maitrise des nouvelles formes de conflits, notamment ceux liés aux questions économiques et financières», selon le ministère de la Justice. Cette formation spécialisée vise également, selon la même source, à «garantir la sécurité et la stabilité des relations économiques et à améliorer le climat des affaires», ainsi qu’à «renforcer la confiance du justiciable en le pouvoir judiciaire» et «la promotion de la gouvernance judiciaire». Il faut savoir que le ministère a créé le pôle pénal économique et financier de Sidi M’Hamed spécialisé dans les affaires criminelles à caractère économique, notamment la corruption. Dans le cadre de la lutte antiterroriste et la réponse de la justice pénale, notamment l’échange des renseignements en la matière, trois magistrats participent à un atelier sur le financement, à Ostie en Italie, qui sera clôturé aujourd’hui. Le ministère de la Justice a souligné que cet atelier est organisé suite à l’analyse préliminaire d’évaluation de la formation opérationnelle dans le cadre de la coopération avec l’agence de l’Union européenne pour la formation des services répressifs (CEPOL). Une section spécialisée dans la lutte antiterroriste et le crime organisé transfrontalier a été créée au niveau du tribunal de Sidi M’Hamed, afin d’assurer un traitement efficace des affaires complexes.
Un pool de formateurs HELP
En outre, dans le cadre de la coopération avec le Programme européen de lutte contre la cybercriminalité (CyberSud), cinq magistrats ont participé, hier, par visioconférence, à un atelier régional sur le premier protocole de la Convention de Budapest sur le racisme et la xénophobie. «Cet atelier a pour objectif l’échange des visions sur la liberté d’expression dans l’espace numérique, ainsi que la présentation des approches traitant ces problématiques». Aussi, dans le cadre du Programme de formation aux droits de l'homme pour les professionnels du droit (HELP), une plateforme de formation en ligne qui vise à renforcer les capacités des professionnels afin qu'ils puissent appliquer les normes internationales des droits de l'homme dans leur travail quotidien, des juges algériens prendront part, demain, à des sessions de formation des formateurs sur la protection des données personnelles et le droit à la vie privée. Le ministère a souligné que «le bureau régional du Conseil de l’Europe en Tunisie encourage la participation de l’Algérie à ces activités, dans l’objectif de promouvoir la coopération en la matière, ainsi que dans le domaine de l’intelligence artificielle. En effet, ces ateliers visent la promotion de la coopération régionale entre les Autorités de la protection des données personnelles, avec pour objectif d’établir un pool de formateurs HELP spécialisés dans la région du Sud de la Méditerranée, visant le lancement de cours Help entre les pays partenaires dans le programme Sud. Ces futurs formateurs pourront assurer l’adaptation et la modération de cours en ligne, selon le cadre juridique et les pratiques nationales. L’Algérie dispose aujourd’hui d’une Autorité nationale de protection des données personnelles sous tutelle de la présidence de la République. Le ministère de la Justice accorde un grand intérêt à la formation spécialisée. Des efforts sont consentis «pour former un noyau de magistrats spécialisés dans divers domaines judiciaires», à l’ère de grands défis judiciaires et juridiques.
N. B.