Le Dr Ahmed Taleb Ibrahimi est décédé ce dimanche 5 octobre, à l’âge de 93 ans, apprend-on auprès de ses proches.
Né à Sétif le 5 janvier 1932, fils du cheikh Mohamed Bachir El Ibrahimi, il incarne l’héritage intellectuel et réformiste des Oulémas tout en participant activement à la construction politique et culturelle de la nation. Médecin de formation, militant nationaliste, puis homme d’État, il traverse toutes les grandes étapes de l’histoire contemporaine du pays avec un sens constant du devoir et une vision exigeante de l’indépendance.
Dès sa jeunesse, il s’engage au service de la conscience nationale en animant le journal Le Jeune Musulman et en participant à la fondation de l’Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA) en 1955.
Arrêté en 1957 pour ses activités révolutionnaires, il passe plus de quatre ans dans les prisons françaises avant d’être libéré à la veille de l’indépendance.
De retour au pays, il connaîtra d’autres épreuves politiques avant de rejoindre les hautes fonctions de l’État sous Boumediene et Chadli Bendjedid. Ministre de l’Éducation, puis de l’Information et de la Culture, il deviendra ensuite ministre des Affaires étrangères de 1982 à 1988, période durant laquelle il marquera la diplomatie algérienne par une ligne indépendante et équilibrée, ouverte au dialogue et attachée aux causes du tiers monde.
Après avoir quitté le gouvernement, il poursuit son engagement par la plume et la réflexion, notamment à travers plusieurs ouvrages où il défend la langue arabe, l’identité nationale et la démocratie.
Candidat à la présidentielle de 1999, il reste une figure respectée de l’opposition modérée et de la pensée réformatrice.
Ahmed Taleb Ibrahimi laisse l’image d’un homme intègre, érudit et courageux, dont la vie fut consacrée à l’unité du pays et à l’élévation de ses citoyens.