
- Kamel Beldjoud, Ministre de l’Intérieur : Définir les champs d’intervention des collectivités
- Arezki Berraki, ministre des ressources en eau : 400 projets pour faire face aux risques d’inondation
- Finances : Élargir le réseau bancaire pour une meilleure inclusion
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Le Conseil de la nation a abrité, jeudi dernier, une séance plénière présidée par M. Salah Goudjil, président par intérim, consacrée aux questions orales posées au ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, au ministre des Finances et au ministre des Ressources en eau.
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Kamel Beldjoud, Ministre de l’Intérieur
Définir les champs d’intervention des collectivités
En réponse à une question du député Fouad Sebouta sur le projet de loi sur les collectivités locales, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, a souligné que les lois relatives à la commune et à la wilaya ont montré leurs limites, eu égard aux mutations politiques et socioéconomiques et aux nouvelles exigences du pays. Kamel Beldjoud a relevé toute l’importance, voire l’impératif de revoir les dispositions de ces textes ; les collectivités territoriales étant des structures publiques de l’Etat par excellence, elles
«constituent la pierre angulaire pour l’exécution des dispositions constitutionnelles, voire un espace idoine pour l’exercice de la démocratie». L’approche adoptée par son secteur dans la gestion locale vise à mettre en œuvre «toute une série de nouvelles dispositions par rapport aux textes en vigueur, relatives notamment à l’encadrement de la gouvernance et à la gestion de l’administration territoriale, de la fiscalité locale et de la ville, tout en mettant un terme au chevauchement des compétences et en définissant les champs d’intervention de chaque collectivité locale». Figurent également, entre autres objectifs, «la régulation de l’autorité de contrôle et la garantie de solutions lors des délibérations des assemblées locales élues, le renforcement et la promotion de l’investissement, la définition des modes de gestion des infrastructures publiques afin d’imprimer davantage de flexibilité à la gestion des affaires des collectivités locales».
Pour concrétiser le programme présidentiel qui renferme un ensemble de visions profondes des réformes à tous les niveaux, «les pouvoirs publics s'attellent aujourd'hui à l'adaptation de tous les textes juridiques, législatifs et réglementaires, et des dispositions garantissant les droits des citoyens et définissant les obligations des institutions de l'Etat pour atteindre cet objectif. Ainsi, le secteur de l'Intérieur s'emploie à mettre en place des mécanismes et des dispositions visant à assurer la gestion et l'administration des affaires locales en créant un cadre juridique garantissant la réalisation de cet objectif». Le ministre souligne que la réalisation de l'équilibre socioéconomique des communes doit passer par la prise de mesures spéciales au profit des communes moins développées. Il est devenu nécessaire de mettre en place un nouveau système administratif permettant d'accéder aux solutions adéquates et compatibles avec les nouvelles situations liées au développement socioéconomique, de renforcer la décentralisation et d'encadrer la gouvernance urbaine, par l'exercice de la démocratie participative, à travers des dispositions et des mesures à même de conférer le rôle de réforme et de développement aux collectivités locales et territoriales et de créer des conditions propices. Cela nécessite l'implication de tous les acteurs et ressources humaines et matérielles indispensables, outre la recherche de meilleurs voies et moyens pour une gestion efficace, une amélioration continue de la situation des collectivités territoriales et une organisation cohérente et harmonieuse ainsi qu'une réorganisation des missions et règles liées à l'organisation et au fonctionnement des collectivités territoriales et au renforcement de la coopération entre elles.
2,6 milliards de dinars pour le chauffage des écoles primaires
Le ministre a annoncé à la faveur de cette séance plénière l'octroi de l'installation des systèmes de chauffage central ou leur équipement en appareils de chauffage au gaz propane dans plusieurs wilayas.
Il répondait à la question d'Ahmed Bouziane sur l'initiative de substitution du gaz propane au mazout pour le chauffage dans les écoles primaires. «Dans le souci de garantir un chauffage scolaire constant et régulier, plusieurs wilayas ont bénéficié d'aides financières pour l'installation du chauffage central au gaz propane pour les écoles non raccordées au gaz, notamment dans les régions rurales, montagneuses ou isolées, dans une démarche visant à limiter, voire éradiquer l'utilisation de produits inflammables, en particulier le mazout dont la combustion dégage des gaz polluants et toxiques. «19.742 écoles sont dotées de chauffage au niveau national, dont 8.292 raccordées au gaz naturel et 2.223 au gaz propane, 1.719 écoles ont adopté le chauffage électrique, alors que 4.866 autres utilisent le chauffage central et 2.642 le mazout». Par ailleurs, «74 écoles ont récemment été dotées de l'énergie solaire, ce qui porte le nombre global des établissements dotés de l'énergie solaire à l'échelle nationale à 422». Kamel Beldjoud a affirmé que le secteur mène une stratégie de transition énergétique au niveau local pour faire face au gaspillage en utilisant les énergies renouvelables et en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, un programme d’action a été mis en place pour remplacer les lampes au mercure par des lampes économiques, ce qui permettra de réduire considérablement la consommation d'énergie dans les écoles et bâtiments administratifs.
Le ministre rappellera que «l'Etat a alloué cette année 26 milliards de dinars à la restauration scolaire, en plus des contributions budgétaires locales de 3,3 milliards de dinars, ce qui permet de nourrir plus de 3,9 millions d'élèves, soit 77% du total des élèves de la République. Compte tenu de l’importance des structures scolaires qui comptent 19.807 écoles primaires, les services du ministère ont renforcé les ressources humaines qualifiées des communes avec des contrats d'insertion professionnelle pour assurer le bon fonctionnement de ces écoles et cantines scolaires. Les chiffres font état de plus de 11.000 cantines recensées et 50.000 agents mobilisés pour les écoles, avec plus de 6.500 chauffeurs de bus de transport scolaire, et ce, sachant que les autorités concernées ont mis en service 1.348 cellules de suivi au sein des communes pour suivre les opérations d'entretien et d'intervention et faire fonctionner les chauffages dans les écoles primaires pendant la saison hivernale. En réponse à une question portant sur le sort des dix wilayas déléguées concernées par la promotion après l'expiration des délais fixés par la date limite de mise en œuvre au plus tard le 31 décembre 2020, le ministre de l'Intérieur a assuré que «toutes les conditions sont réunies pour la promotion des circonscriptions administratives concernées en wilayas déléguées».
Le retard accusé dans l’avancement de la procédure est dû seulement aux conditions sanitaires exceptionnelles que connaît le pays du fait de la pandémie. Après avoir rappelé qu’il a été procédé à la création d’une commission conjointe chargée de l’aménagement des structures, de l’élaboration des documents techniques et du recensement des biens publics, des structures sécuritaires et des ressources humaines pour les besoins de la promotion de ces circonscriptions, le ministre dira que plus de 70 constructions administratives, 81 constructions à usage d’habitation et 385 bureaux destinés à la réception de différentes structures ont été recensés et désignés.
Chaque circonscription dispose actuellement de 13 structures au titre des secteurs importants et sont pourvues en moyens humains et matériels nécessaires.
Soraya Guemmouri
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Arezki Berraki, ministre des ressources en eau
400 projets pour faire face aux risques d’inondation
Pour pallier les risques d’inondation, 400 projets sont actuellement en cours de réalisation, a révélé le ministre des Ressources en eau, Arezki Berraki, qui répondait à la question d’un sénateur.
Huit cent soixante-cinq sites exposés aux risques d'inondation ont été recensés, une stratégie nationale pour la gestion et la lutte contre ce phénomène a été élaborée incluant aussi les nouveaux facteurs, notamment les fortes pluies en un temps réduit à l'origine de plusieurs inondations dans le pays.
Cette stratégie actualisée prend également en compte le phénomène de construction de bâtiments à proximité des cours d'eau, ce qui affecte considérablement le ruissellement des eaux.
En réponse à la question d’un autre sénateur portant sur les mesures prises par le ministère des Ressources en eau concernant l'exploitation du barrage Kef Eddir pour alimenter les communes de Chlef, le ministre rappellera que ses services ont lancé plusieurs projets visant l'amélioration de l'AEP des communes de l'Est et du Nord de cette wilaya.
Il évoquera notamment le projet de transfert de l'eau de la station de dessalement Mainis vers la commune de Oued Goussine d’un montant de 1 milliard de dinars ainsi que le projet d’un canal d'AEP pour raccorder la commune de Oued Goussine à la localité de Bouchghal d’un montant de 300 millions DA.
Le projet d'approvisionnement des zones rurales de Chlef en AEP à partir des stations de dessalement de l'eau de mer d’un montant de 1 milliard de dinars au profit des habitants des zones proches des stations implantées sur le littoral, s’inscrit également dans ce même objectif. Le ministre a ensuite répondu à une question portant sur l’optimisation des opérations de raccordement aux réseaux d'alimentation en eau potable à Tebessa à partir des barrages adjacents, a annoncé le lancement d’un certain nombre de projets pour assurer les opérations de raccordement.
Il citera dans le même ordre d’idées, le projet de raccordement de six communes (Tébessa, Ouenza, El Aouinat, Boukhadra, El Meridj et Morset) aux réseaux d'AEP à partir du barrage Ouldjet Melleguede Souk Ahras. Il s’agit d’un projet d’un coût de 900 millions DA qui permettra de régler une fois pour toutes la question de l’AEP.
Dans le cadre de la prise en charge des zones d'ombre dans cette wilaya en matière d'AEP, le ministère a réalisé 10 projets au profit avec une enveloppe de 165 millions DA au profit de plus de 6.300 habitants, a affirmé le ministre, précisant également que son secteur va réaliser neuf autres projets d’un montant de 885 millions DA au profit de plus de 8.200 habitants.
Des démarches administratives sont en cours au profit de 9 autre projets d’un montant de 481 millions DA au profit de plus de 17.000 habitants et pour 10 autres projets dans les zones d'ombre d’un montant de 50 millions DA au profit de 3.800 habitants.
Autant de mesures qui s'inscrivent dans le cadre des engagements du président de la République sur l'impératif de garantir une meilleure prise en charge des zones d'ombre en matière d'AEP.
Enfin et à propos d’une préoccupation concernant les habitants de la commune de Metlili (Ghardaia), le ministre dira que cette commune a bénéficié d'opérations de protection contre les risques d'inondations avec une enveloppe de 60 millions DA.
Soraya G.
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Finances
Élargir le réseau bancaire pour une meilleure inclusion
Le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a fait état jeudi dernier de 1.690 agences bancaires à travers le territoire national, d'où la nécessité d'élargir ce réseau pour réaliser l'inclusion bancaire. Répondant à une question orale lors d'une plénière au Conseil de la nation, présidée par Salah Goudjil, président par intérim du Conseil, le ministre a indiqué que dans le cadre du développement du réseau des antennes des banques, 40 nouvelles agences bancaires ont été ouvertes en 2020 à travers les différentes wilayas du pays dont 18 agences publiques, portant le total à 1.690 agences au niveau national. Ce chiffre demeure «très loin» des normes internationales, a-t-il reconnu, expliquant que la moyenne par rapport au nombre des habitants est de 1 agence/10.000 habitants, tandis qu'en Algérie cette moyenne est de 1 agence/26.000 habitants. Cette situation implique la recherche de solutions à travers la création de nouvelles agences bancaires à même de permettre la réalisation de l'inclusion bancaire, a-t-il estimé. Concernant le réseau bancaire public, le nombre total des agences s'élève à 1.186 agences à travers l'ensemble du territoire national tandis que le réseau des banques privées ne s'étend pas à toutes les wilayas, a ajouté le ministre, appelant à remédier à cette situation à travers l'ouverture d'agences privées à travers toutes les wilayas. M. Benabderrahmane a déclaré avoir instruit les banques publiques d'élargir son réseau national et d'améliorer l'intégration financière de la population, par le développement des services bancaires électroniques, l'utilisation des nouveaux moyens de paiement et l'ouverture de guichets dédiés à la finance islamique. Ces mesures «s'inscrivent dans le cadre des alternatives économiques et de l'encouragement des banques à proposer de nouveaux produits contribuant au développement et répondant aux exigences de la société», a-t-il soutenu. Concernant la wilaya de Naama, le ministre a dit qu'elle comptait 4 banques publiques avec 7 agences bancaires au total, annonçant le plan du Crédit populaire d'Algérie (CPA) pour l'ouverture de deux nouvelles agences dans les communes de Naama et Mecheria. S'exprimant à la presse en marge de la séance, M. Benabderrahmane a affirmé que le budget consacré aux vaccins anti-covid 19 «passera avant tout autre budget, car il s'agit là de la santé du citoyen». Le premier argentier du pays a rappelé que le président de la République supervisait personnellement ce dossier, soulignant que les vaccins sont disponibles comme promis, soit avant la fin de janvier dernier.