Colloque sur la langue arabe dans les médias : Meziane plaide pour une charte arabe d’information

Ph. Nesrine T.
Ph. Nesrine T.

Le ministère de la Communication Mohamed Meziane a procédé, hier à l’hôtel El-Aurassi à Alger, à l’ouverture de la première édition du colloque arabe «La langue arabe dans les médias», organisé par l’association El -Kalima pour la culture et l’information. Le colloque réunit durant deux jours une pléiades d’auteurs, journalistes et intellectuels venus de différents pays arabes, pour débattre autour des défis de la langue arabe et sa promotion.
Qualifiant la langue arabe d’«essence symbolique et de message civilisationnel», le ministre a rappelé qu’elle ne se réduit pas à un simple système linguistique, mais qu’elle constitue l’expression centrale de notre être, le prisme à travers lequel se forge notre vision du monde. «Elle n’est pas seulement un outil de communication, mais une structure de la conscience, une architecture du sens, un corps imprégné de pensée, de valeurs et d’histoire. La langue arabe n’est donc pas qu’un moyen de dialogue, mais le reflet même de notre existence civilisationnelle, notre outil de pensée et le pont qui relie notre culture au reste du monde», a-t-il souligné. Le ministre a relevé la nécessité de réfléchir à une nouvelle charte arabe de la langue dans les médias, tout en invitant les participants à produire des recommandations concrètes et pragmatiques, accompagnées d’une charte qui tienne compte des mutations numériques, des enjeux de souveraineté et qui soit intégrée dans les politiques éditoriales, les programmes de formation et les codes de déontologie. Le ministre a déclaré que l’Algérie considère l’arabe comme «une cause souveraine et culturelle par excellence, dépassant le cadre du discours circonstanciel, pour se concrétiser dans les politiques nationales». «Depuis la naissance du mouvement national au début du XXe siècle, l’arabe a constitué une revendication centrale et urgente. C’est pourquoi l’État s’emploie à la constitutionnaliser, la protéger et la promouvoir dans tous les domaines de la vie quotidienne, scientifique et professionnelle, en raison de sa symbolique forte, exprimant notre identité et la souveraineté de notre nation», a-t-il fait savoir. Traduisant l’intérêt de l’État pour la langue du Coran, l’attention particulière accordée par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à la langue arabe «n’est pas une simple posture culturelle, mais une vision politique profonde, affirmant que la souveraineté ne se limite ni au territoire ni à la décision politique, mais s’étend également à la langue et à la conscience collective», a ajouté le ministre. Qualifiant l’Algérie de «laboratoire de diversité et d’unité dans l’appartenance», le ministre a fait savoir que l’expérience algérienne a démontré que la pluralité ne s’oppose pas à l’unité, et que la promotion de la langue arabe n’implique nullement l’exclusion des autres composantes culturelles, qu’elles soient amazighes dans toutes leurs variantes, ou fondées sur les valeurs authentiques de l’Islam. De son coté, Mohamed Maamoun Al-Kacimi Al-Hoceini, recteur de Djamaâ El-Djazair, a rappelé la dimension de la langue arabe en Algérie, à travers l’histoire comme élément primordial de l’identité nationale et une des principales composantes de la personnalité algérienne. Par ailleurs, Ahmed Bouchikhi, président de l’association El-Kalima a fait savoir que ce Colloque œuvre à étudier la place occupée par la langue arabe dans le paysage médiatique actuel, à l’ère de la numérisation et des mutations technologiques.
Il a également déclaré que cette manifestation œuvre à proposer des alternatives linguistiques susceptibles de mieux exprimer les enjeux actuels. Des hommages ont été rendus à des personnalités médiatiques et intellectuelles arabes, comme Souad Essabah, du Koweït, l’ancien ministre algérien Ali Benmohamed, d’Algérie, Souad Alloua, du Liban, Ahmed El-Kassas, d’Égypte et au ministre de la Communication, Mohamed Meziane.

K. B.

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