Le président du Conseil national des droits de l'homme (CNDH) a indiqué, hier à Alger, que l'objectif des commémorations des Journées nationales, internationales et régionales est de susciter une réflexion sur les mesures prises en faveur des personnes à besoins spécifiques, dans le cadre des Conventions internationales et des lois nationales.
S’exprimant, à l’ouverture d’un atelier d'évaluation et de sensibilisation, à l'occasion de la Journée internationale des personnes handicapées, Abdelmadjid Zaâlani a relevé cependant l'impératif d’adapter les textes en fonction de la réalité du terrain et précisé qu’elle dépasse parfois les textes, faisant remarquer que le progrès est en «perpétuelle évolution». Il a jugé important de mettre en avant les lacunes afin de «les combler» et d'assurer une «meilleure» protection de cette frange de la population. «Les personnes en situation de handicap représentent une proportion significative au sein de nos sociétés modernes. Chaque jour, la liste s'allonge en raison des accidents de la circulation», a-t-il regretté, rappelant que ces personnes nécessitent une attention «particulière», notamment en termes d'éducation, de soutien social, économique et psychologique. Et d’ajouter : «Cette rencontre a réuni tous les ministères impliqués dans la prise en charge des personnes handicapées sur les plans pédagogique, éducatif et social. Cela comprend également les ministères responsables de l'application de la Convention internationale sur les droits des personnes handicapées, ainsi que des lois et législations nationales, le but étant d'améliorer davantage leurs conditions et de garantir leur autonomie en mettant en place des mesures favorisant une meilleure accessibilité aux personnes handicapées».
Le président du CNDH a souligné l'importance d'assurer l’accessibilité des infrastructures administratives aux personnes en situation de handicap et de les adapter en fonction de leurs besoins. Il a également mis en avant l'assistance sociale comme un élément essentiel pour garantir leur intégration dans la société.
L’intérêt de permettre aux personnes handicapées de bénéficier des avantages de la numérisation qui offre des possibilités d'accès à des aménagements qui peuvent considérablement améliorer leur quotidien a été aussi mis en avant.
Il a précisé, en outre, qu'à l'issue de cette rencontre, des recommandations ont été formulées, mettant l'accent principalement sur la numérisation, l'assistance sociale pour les personnes ayant des besoins spécifiques, ainsi que sur d'autres aspects discutés lors des interventions des différents ministères et des représentants de diverses catégories de personnes en situation de handicap.
«Ces recommandations, a confié Zaâlani, seront transmises au Premier ministre. Aussi, un rapport sur la situation des droits de l'homme est présenté chaque année au président de la République, incluant toutes les actions entreprises par le Conseil au cours de l'année, y compris les recommandations»
Plaidoyer pour un Conseil national dédié aux personnes handicapées
De son côté, Ahmed Benaïssa, membre au CNDH et député à l'Assemblée populaire nationale (APN), a indiqué que toutes les lois nationales accordent le droit de protection aux personnes handicapées, précisant que la Constitution de 2020 est venue pour renforcer cette protection. «La Constitution actuelle, notamment à travers son article 72, évolue en passant de la simple protection des personnes handicapées à la garantie de cette protection via le renforcement de divers mécanismes», a-t-il expliqué, rappelant toutes les conventions relatives aux droits des personnes handicapées ratifiées par l’Algérie.
Il soulignera qu’elles englobent divers droits fondamentaux pour les personnes handicapées, tels que l'égalité, le droit à l'autonomie, à la vie familiale, le principe d'égalité des opportunités, ainsi que certains droits politiques et civils. Il précisera que ces accords ont pour objectif de favoriser l'intégration et l'inclusion, l'accès à l'éducation, à la formation et autres, mettant en avant l'importance de l'égalité des chances et de la lutte contre la discrimination. Le parlementaire plaide en faveur de la mise en place d'un Conseil national dédié aux personnes handicapées, à l'instar du Conseil national des droits de l'homme.
Présente à la rencontre la présidente de la Fédération algérienne des personnes handicapées, Atika Mammeri a réitéré son appel à la révision de la loi 02-09 du 08 mai 2009 relative à la protection et à la promotion des personnes handicapées pour l'adapter à la Convention internationale relative aux personnes handicapés vulnérables, ratifiée en mai 2009 par l'Algérie, ainsi qu'à la Constitution du 1er novembre 2020.
Kamélia Hadjib