Cinq ministres, de l’Habitat, du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, des Travaux publics et des Infrastructures de base, de l’Industrie, ainsi que de hauts responsables étaient présents, hier, au coup d’envoi de la 27e édition du salon Batimatec, à laquelle prennent part 320 participants étrangers issus de 15 pays, et 420 exposants nationaux.
Dans ses déclarations qui traduisent la volonté et la détermination des pouvoirs publics à atteindre des niveaux supérieurs, le premier responsable de l’Habitat, Tarek Belaribi, a annoncé le lancement d’environ 250.000 logements, toutes formules confondues, à travers le territoire national, au cours du premier semestre de l’année en cours. Les besoins identifiés font état de 1,5 million de tonnes de ciment, 8 millions de tonnes d’acier, plus de 50 millions de m2 de céramique et quelque 100 000 m3 de marbre. Enchaînant, le ministre a assuré que «toutes les mesures ont été prises», indiquant qu’«on va commencer les appels d’offres pour l’identification des entreprises». A l’échelle nationale, plus de 18 410 sociétés sont recensées. «On fait le maximum pour que le nombre d’entités nationales qui participent à la réalisation de ces logements, soit important», a précisé M. Belaribi, relevant que son département «travaille dans la sérénité pour entamer ce projet d’envergure». Ce quota s’inscrit dans le cadre du programme national établi jusqu’en 2029, prévoyant la réalisation de deux millions d’unités. Le mot d’ordre du ministre a été la qualité et la nécessité de placer la barre très haut dans le secteur du bâtiment. Insistant sur la promotion du produit national, le ministre a affirmé qu’entre 2020 et 2024, 1,7 million de logements ont été réalisés avec des matériaux de construction Made in Algeria. Dans ce registre, M. Belaribi rappelle l’instruction du président Tebboune d’ «interdire l’importation même d’un mètre carré» de ces matériaux. Depuis, les investisseurs, a indiqué le ministre, ont mis les bouchées doubles et passent à l’export. Aux yeux du ministre, «l’Algérie qui triomphe, c’est l’émergence des jeunes talents par leurs idées». Le ministre a souligné que pour les prochaines années, «on travaille pour que les filières céramique et matériaux de construction seront, en 2025, parmi les premières dans la nomenclature de l’export», rappelant qu’en 2024, la valeur des exportations a dépassé 1 milliard de dollars. M. Belaribi a fait part d’une prochaine réunion avec les investisseurs et producteurs de matériaux de construction. Même démarche pour les bureaux d’architectes : «Notre pays regorge de compétences et d’architectes pour se passer des bureaux étrangers.» Lors de sa visite aux différents stands, le ministre a préconisé, entre autres, aux responsables de Gica, la diversification des produits cimentiers. Le ministre a également préconisé de travailler sur l’exportation des produits finis «d’une plus-value importante». Au stand Tosyali, le ministre de l’Habitat a indiqué que la demande en rond à béton est importante, précisant que la demande, pour les deux prochaines années, sera de 15 millions de tonnes nécessaires à la construction des logements prévus. Belaribi a indiqué que le projet de Gara Djebilet sera «un plus». La visite l’a conduit au stand de la société Algerian Qatari Steel. Les responsables affirment avoir accueilli très favorablement la décision du président Tebboune de revoir l’accord d’association avec l’Union européenne. Ils s’attendent à l’inclusion de la partie sidérurgie «qui devrait avoir la part du lion», car «avec la politique des quotas, c’est difficile pour nous d’être concurrentiels», diront-ils. Pour M. Belaribi, le défi de placer tous types d’acier sur le marché international est relevable. Arrivé au stand de l’agence AADL, le ministre a demandé de se préparer à l’adoption de la numérisation «de bout en bout». Il précisera que les prix des logements seront proches de ceux du LPA et «sans impact sur les mensualités que devra payer le citoyen sur une période pouvant atteindre 35 ans». Aussi, il a appelé à maintenir une bonne dynamique pour la réalisation, et une évolution du point de vue architectural. Par ailleurs, le ministre a adressé un message aux céramistes pour renforcer leur capacité de production tout en répondant aux normes requises, et de favoriser l’élargissement de la sous-traitance pour atteindre les objectifs fixés en termes d’intégration nationale. «Il nous faut des produits 100% algériens avec une possibilité d’aller à l’export», a souligné le ministre. Pour les bureaux d’études, M. Belaribi a assuré que seule la qualité peut distinguer les bureaux d’études publics et privés. Par ailleurs, il a fait part de la détermination de l’Etat à avancer dans les nouveaux pôles urbains dont 47 sont en cours de réalisation. Aux exposants spécialisés en marbre, M. Belaribi demande un effort supplémentaire pour une meilleure qualité. La société Nardi a fait part de son projet de fabrication d’un radiateur à base d’aluminium recyclé avec une capacité de 10 millions d’unités/an dont 7 millions seront destinés au marché local. Par ailleurs, le ministre a affirmé que Batimatec est devenu «une foire continentale importante, comme en témoigne la qualité des produits exposés dans les différents stands qui répondent aux normes internationales».
Ce quota s’inscrit dans le cadre du programme national établi jusqu’en 2029, prévoyant la réalisation de deux millions d’unités.
Les prix des logements seront proches de ceux du LPA, mais sans impact sur les mensualités que devra payer le citoyen sur une période pouvant atteindre 35 ans.
F. I.
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AADL3 : Le chauffage central sera intégré
Le ministre de l’Habitat a affirmé que par souci de préserver la vie des citoyens du danger du monoxyde de carbone qui a endeuillé plusieurs familles, les nouveaux cahiers des charges de l’AADL seront prochainement soumis et vont intégrer le chauffage central dans les logements AADL3. «La vie du citoyen est au-dessus de tout», a assuré le ministre.
901 000 inscrits habilités à bénéficier d’un logement
M. Belaribi a annoncé, hier, que sur 1,40 million d’inscrits, environ 1,24 million répondent aux critères nécessaires pour l’acquisition d’un logement. Sur ce total, le ministre a précisé que le premier tri a abouti à 901 000 inscrits habilités à bénéficier de logements type AADL, précisant que la sélection se poursuivra avec des «vérifications avec les Domaines, la CNAS ainsi que le fichier national des collectivités locales». Le logement, a indiqué M. Belaribi, «doit aller à ceux qui en ont réellement besoin». Enchaînant, le membre du gouvernement a indiqué que la plateforme numérique mise en place, et qui sera fermée le 20 mai prochain, «a bien fonctionné». Le ministre a précisé que le recours ou non à des tours sera déterminé par des études du sol. Pour les grandes villes qui connaissent un manque de foncier, «il est possible d’y recourir». Dans le même registre, M. Belaribi promet de «s’améliorer dans la gestion des ascenseurs des logements AADL».
F. I.
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Nouveau CHU de Tizi Ouzou : Livraison avant fin 2026
Interrogé sur les préparatifs portant réalisation d’un nouveau CHU à Tizi-Ouzou de 500 lits, le ministre de l’Habitat a annoncé que les études menées par un bureau d’études national sont achevées, et la réalisation est confiée à Cosider. «On ambitionne de terminer les travaux de béton avant la fin de l’année et on espère livrer le CHU avant fin 2026», précisant que «la date contractuelle est fixée à juin 2027». Ainsi, «ça sera un délai de réalisation record».
F. I.
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Matériaux de construction : L’Algérie s’attelle à atteindre l’autosuffisance
Face à une forte croissance démographique, une urbanisation rapide et une demande accrue de logement, les pouvoirs publics ont engagé d’importants programmes de construction. Aujourd’hui, l’Algérie tend vers une indépendance progressive dans ce domaine, notamment par l’utilisation de matériaux de construction 100 % algériens. Depuis son arrivée au pouvoir, le président Abdelmadjid Tebboune a placé le secteur de l’habitat au cœur de ses priorités. Il a régulièrement réaffirmé la nécessité de garantir un logement décent à chaque citoyen algérien, tout en insistant sur l’utilisation exclusive ou majoritaire de matériaux produits localement. Sous sa présidence, plusieurs mesures ont été prises pour encourager l’investissement national dans les filières du ciment, de l’acier, de la céramique et de la menuiserie. Il a aussi mis en avant une politique de réduction des importations et de soutien à l’innovation locale dans le bâtiment. Ce choix politique s’inscrit dans une vision globale d’indépendance économique. Pour le ciment, l’Algérie est aujourd’hui excédentaire et exportatrice grâce à des complexes comme ceux de GICA et de Lafarge Algérie. Pour la brique et les matériaux en terre cuite, les briqueteries locales couvrent largement la demande nationale. En ce qui concerne le fer et l’acier, le complexe de Bellara (Jijel) assure une production locale de rond à béton. Pour le bois, la menuiserie et l’aluminium, le recours à des entreprises locales permet de limiter les importations. L’utilisation de matériaux 100 % algériens symbolise à la fois un choix économique, écologique et stratégique. En continuant sur cette voie, l’Algérie pourrait non seulement répondre durablement à ses besoins en logement, mais aussi devenir un acteur régional de référence dans la construction.
K. A.
