Béjaïa : Une leçon de nationalisme

Une date qui marqua la révolte pacifique des milliers d’Algériens sortis massivement pour réclamer leur indépendance. Cette révolte populaire s’est déclenchée après la première visite présidentielle du général De Gaulle en Algérie, le 9 décembre 1960, où il venait de s’adresser aux troupes et évoqua que l’unique issue résidait dans l’instauration d’un état algérien  étroitement lié à la France. Une déclaration qui intervient au moment où le peuple algérien menait une guerre sans répit à l’armée française depuis le
1er novembre 1954. Une chimère de la France coloniale. Ainsi, le ras-le-bol de l’exploitation des populations  algériennes et surtout des paysans et la confiscation de leurs terres agricoles ont créé le soulèvement massif
des Algériens qui ont répondu aux colons par des slogans «Algérie algérienne». Une révolte qui a éclaté dans toutes les villes du pays,  dont les localités de la vallée de la Soummam, qui abrita le Congrès du 20-Août 1956. Hommes, femmes et enfants brandissant des drapeaux confectionnés  à la hâte sont sortis  à Ighzer Amokrane, Akbou, Kherrata, Souk El Tenine et Bejaia,  investissant les quartiers européens, créant une atmosphère de panique chez les Français qui ne  s’attendaient pas à cette grande mobilisation des Algériens. La foule a pris une dimension incommensurable, bravant les quelques policiers français en faction et criant haut et fort «Algérie aux Algériens». Jamais la population n’avait auparavant marqué une pareille volonté et détermination d'en finir avec le colonialisme. 61 années se sont écoulées depuis cette manifestation populaire et cette date qui ébranla les dirigeants français et leurs  troupes, une véritable leçon de nationalisme pour que la France revoit sa copie et confirme d’elle-même que le peuple algérien était attaché à sa souveraineté et son indépendance.
M. Laouer   

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