Bac : Le stress de l’attente

Après cinq jours d’épreuves intenses, les candidats au baccalauréat ont pu retrouver, le temps d’un week-end, un semblant de répit. Mais très vite, le silence des salles d’examen cède la place à un autre silence, plus pesant : celui de l’attente. Une attente qui, pour des milliers de candidats à travers le pays, commence dès que la dernière copie est rendue. Cette période est longue, silencieuse, imprévisible. Les candidats se retrouvent face à eux-mêmes. Ils doivent affronter ce que beaucoup considèrent comme la phase la plus éprouvante du parcours : attendre un verdict. Car, au fond, même ceux qui pensent avoir bien rédigé, bien argumenté ou bien calculé, ne parviennent pas à se libérer de cette sourde inquiétude : et si cela ne suffisait pas ? Dans les foyers, la tension se fait sentir. Le ton des conversations change, les silences deviennent éloquents. Les parents, souvent discrets pendant la période des épreuves, commencent à poser des questions, à esquisser des projections. Certains tentent de tourner la page, de profiter de leurs journées comme s’ils étaient déjà en vacances. D’autres, plus anxieux, revisitent mentalement leurs copies, recalculent des moyennes hypothétiques, s’informent sur les seuils d’admission dans les différentes filières. Car derrière la réussite ou l’échec, ce sont des projets entiers qui se jouent : une orientation, un rêve, une promesse faite à soi-même ou à sa famille. Cette attente n’est pas uniquement personnelle. Elle devient collective. Elle traverse les familles, les quartiers, les réseaux sociaux. Qu’importe l’âge ou la région, tous ceux qui sont passés par là se souviennent de cette période suspendue, de ce vide chargé de tension. C’est peut-être là que réside la véritable leçon de maturité que le bac impose : apprendre à patienter, à douter, à espérer, sans perdre pied. Si l’on se réfère à la session précédente, les résultats avaient été proclamés le 18 juillet 2024, avec un taux de réussite national de 58,28 %. Cette année, tout porte à croire que l’annonce interviendra à une date similaire, aux alentours du 20 juillet. Ce qui signifie que les candidats devront encore patienter plusieurs semaines, entre espoir discret et appréhension croissante. Mais cette attente, aussi longue et insoutenable soit-elle, reste traversée par une force silencieuse : l’espérance. Pour beaucoup, décrocher le précieux sésame ouvre la voie à de nouveaux horizons, universitaires ou professionnels. Pour d’autres, il marquera une étape de réflexion, de réajustement, peut-être même de redéfinition des ambitions. Dans tous les cas, ce moment doit être envisagé comme un point de départ. Car la vie ne s’arrête pas à un résultat : elle se réinvente, portée par des projets, des efforts renouvelés, et cette maturité que le baccalauréat, qu’on le décroche ou non, contribue à faire grandir. Dans ce contexte particulier, une nouveauté est venue marquer cette session 2025 : l’abandon de la coupure totale d’Internet pendant les examens. Longtemps appliquée comme une mesure de précaution contre la fraude, cette coupure n’a pas été opérée cette année. Du moins Internet n’a pas été coupé dans son intégralité. Seuls certains services à haut risque, comme les réseaux sociaux et applications de messagerie, ont été partiellement restreints, et ce, uniquement pendant les périodes sensibles, principalement en début des épreuves. L’essentiel du Web, les plate-formes administratives, éducatives ou économiques sont restées accessibles. Les citoyens ont pu continuer à travailler, communiquer, et vivre sans être pénalisés. Parallèlement, les dispositifs de sécurité au sein des centres d’examen ont continué à se renforcer : fouilles systématiques à l’entrée, interdiction stricte des objets connectés, encadrement accru dans les salles. Des mesures appliquées avec constance ces dernières années, qui ont contribué à installer un climat plus serein.

K. H.

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