
Dans une déclaration accordée au journal El Moudjahid, Mustapha Zebdi, président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement (APOCE), a souligné que «la satisfaction des besoins alimentaires des citoyens constitue un droit fondamental». À ce titre, les pouvoirs publics œuvrent, depuis des années, à assurer un approvisionnement régulier et continu du marché, y compris pendant les jours fériés, a-t-il indiqué. À l’approche de l’Aïd, «les commerçants, qu’ils soient indépendants, regroupés ou relevant du secteur public, sont dans l’obligation d’assurer un service de permanence», a-t-il souligné. Cette obligation repose sur un décret exécutif en vigueur depuis plus de dix ans, a-t-il ajouté. Autrefois, a-t-il noté, «le consommateur rencontrait de sérieuses difficultés pour s’approvisionner durant les jours fériés. Mais, depuis la mise en place de ce système de permanence obligatoire, accompagné d'une liste de commerçants désignés, on constate un taux de respect des permanences qui avoisine les 100%». Selon lui, cette évolution s'explique principalement par «les sanctions strictes prévues pour les contrevenants, allant d’amendes à la fermeture temporaire des commerces». Cependant, a-t-il reconnu, «la disponibilité des produits n’est pas uniforme». Si «l’alimentation de base ne souffre pas de problèmes d’approvisionnement — les épiceries et grandes surfaces étant généralement bien fournies pour plusieurs jours», il en va autrement des produits frais, en particulier des fruits et légumes. D’après lui, «en ce qui concerne la viande, la fête de l’Aïd-El-Adha ne pose pas de problème particulier, car la tradition du sacrifice du mouton permet de garantir une disponibilité naturelle de la viande à cette période». En revanche, «pour les fruits et légumes, les détaillants rencontrent encore des difficultés à se ravitailler, ce qui peut provoquer des hausses de prix», a-t-il souligné. Dans ce contexte, Mustapha Zebdi a mis en avant les efforts déployés par les pouvoirs publics, précisant que «le ministère du Commerce collabore étroitement avec celui de l’Agriculture, pour encourager les agriculteurs à maintenir leur activité, même durant les périodes sensibles et à approvisionner les marchés de gros». Toutefois, a-t-il reconnu, « le niveau de disponibilité souhaité n’est pas encore pleinement atteint». Par ailleurs, il a salué les avancées enregistrées dans la gestion des pénuries, notamment en matière de pain et de jus, grâce à «des programmes d’organisation et des contrats réguliers avec les boulangers». Il a également évoqué le lancement d’une application mobile par le ministère du Commerce, permettant «aux citoyens de localiser plus facilement les commerçants de permanence», ce qui constitue, selon lui, «un net progrès par rapport aux années précédentes», où les consommateurs étaient souvent livrés à eux-mêmes. En somme, M. Zebdi reconnaît que, malgré des progrès tangibles dans l’organisation du marché et la régulation de l’approvisionnement, notamment durant les jours fériés, «un long chemin reste à parcourir, pour garantir un service pleinement satisfaisant aux consommateurs algériens».
S. B.