
«L'élaboration du projet de loi organique sur l'information a atteint sa phase finale», a affirmé le ministre de la communication Ammar Belhimer dans une interview au journal électronique «Khabar Presse». Le texte, dit-il, sera présenté en Conseil des ministres, conformément à l'article 140 de la constitution». Cette nouvelle loi vise à insuffler une dynamique de «renouveau», par la « restructuration «de la scène médiatique, et à se «conformer» aux dispositions de la constitution qui garantit, rappelle-t-il, le droit de diffuser (des informations), consacre le droit de fonder des publication sur simple déclaration et aboli la peine privative de liberté pour les journalistes.
La future loi organique contribuera à créer un «système médiatique qui permet le passage à la numérisation» et le recours substantiel à la «presse électronique» transcendant ainsi l’époque révolue de la presse papier qui a enregistré, affirme le ministre, «une baisse de tirage de 78% entre 2010 et 2018». Cette situation a induit, ajoute Belhimer, une «approche inéquitable et injuste» en consacrant des monopoles sur la publicité publique au profit de titres qui n'ont pas d'abonnés ou de lecteurs. «La révision de la loi sur l'information est désormais une nécessité afin d'assurer la restructuration, dans un caractère rénovateur qui garantit sa conformité avec la nouvelle constitution et offre le cadre juridique qui permet aux nouveaux médias de prendre leur place sur le champ médiatique algérien conformément aux normes de démocratie et des droits de l'homme auxquelles adhère l'Algérie». Le ministre a précisé que son département comptait beaucoup sur la nouvelle loi pour apporter le «changement désiré» et combler les failles et les déséquilibres constatés, et ce à travers la consécration de l’acte démocratique, les droits et libertés tout en assurant le service public et l'intérêt général. «La loi organique sur l'information est devenue une exigence pour accompagner cette vision et les nouvelles orientations dans le but de promouvoir le droit à l'information, consolider les activités des journalistes de manière libre et responsable, et d'évoluer vers des médias électroniques positifs et efficaces, devenus aujourd'hui le premier moyen de communication et d'échange d'informations entre les différents cercles institutionnels et différentes franges de la société», rappelle le ministre. La prise en charge de tous ces aspects, ajoute M. Belhimer, permet de donner un caractère innovateur à la loi sur l'information, basée, d'une part, sur l'adoption des principes et règles universels régissant le secteur, et d'autre part, laisse une marge de manouvre pour parer aux évolutions possibles. Concernant la publicité électronique, M. Belhimer a rappelé que son département avait identifié un certain nombre de critères permettant aux propriétaires des journaux électronique de bénéficier de la publicité. Un groupe de travail a été chargé de suivre et de réguler le travail de chaque site selon des critères bien définis. Ces critères découlent, explique-t-il, des dispositions du décret exécutif réglementant l'activité des web- médias, dont l’obligation d’hébergement des sites en Algérie (domaine. dz. Ammar Belhimer a souligné à l'occasion, que l’organisation de la presse électronique lui ont permis de faire face et de répondre aux attaques médiatiques répétées. L'Agence ANEP doit adapter, au plus vite, ses structures et cadres contractuels à la nature des nouveaux médias électroniques, compte tenu de l'investissement financier et humain dans les web médias, financés avec des moyens personnels et sans aide étatiques. Le ministre rappelle le respect impératif des dispositions du décret exécutif n° 20-332 définissant les modalités d'exercice de l'activité médiatique via Internet dont l’entrée totale en vigueur intervient 12 mois après sa publication au journal officiel. Le ministre évoquera entre autres le respect des dispositions stipulant la l’obligation de publier les droit de réponse et de rectification (article 41) et la nécessaire domiciliation des sites en Algérie. « Les personnes physiques ou morales exerçant une activité médiatique en ligne doivent s’y conformer …et à compter de cette date, nous veilleront à l'application des dispositions du présent décret par sa mise en œuvre progressive «. Interrogé à propos de la loi sur la publicité, le ministre a affirmé que ce texte revêt une grande importance pour réguler le marché publicitaire, et réglementer le travail des médias. Le nouveau cadre contractuel s'appuie sur 15 critères de publicité dont la déclaration aux caisses sociales des travailleurs, respect des obligations fiscales, et présence dans le cyberespace…..» Ces éléments constituent ce que nous appelons juridiquement «la loi du contrat «, qui oblige les parties contractantes à interagir avec toutes leurs obligations, et c'est ce qui constitue en soi une loi». «Nous avons misé sur la numérisation du secteur et le passage progressif aux journaux électroniques», a affirmé le ministre. «Notre objectif était d’atteindre 100 sites Internet hébergés en Algérie à l'été 2021. Nous avons largement dépassé ce chiffre, et les sites web physiquement et logiquement hébergés en Algérie travaillent avec un grand professionnalisme et affrontent la guerre électronique déclarée sur notre pays malgré le manque de moyens». Quant à la l’agrément de nouveaux journaux papier, le ministre a précisé qu’en 2021, le total titre représente en fait» 20% des agréments accordés. «La plupart de ces publications n'ont pas encore vu le jour en raison des coûts élevés d'impression et de diffusion». «Notre pari sur les supports électroniques s'inscrit également dans une vision économique de réduction de la facture d'importation, en termes de papier, d'encre et de matériel d'impression». A propos de leurs prestation, le ministre a souligné que les médias nationaux, publics et privés, jouent leur rôle de manière «hautement professionnelle». «Ils ont prouvé avec mérite qu'ils étaient à la hauteur des aspirations et des défis imposés en répondant avec un grand professionnalisme à toutes les attaques hostiles qui ont ciblé notre patrie». «Le peuple algérien a suffisamment de conscience et ne permettra pas à de telles manœuvres contre son pays», précise Ammar Belhimer. «D'autant plus qu'il a souffert du colonialisme et du terrorisme vaincus grâce à l’expertise et la vigilance de l’Armée nationale populaire, héritière de l’Armée de libération nationale». «Les positions de l’Algérie, fondées sur le droit, la justice et la dignité sont immuables», conclut le ministre Ammar Belhimer.
Salima Ettouahria