Aïmene BenAbderrahmane au conseil de la nation : «Réussir la reprise graduelle de l’activité économique en 2021»

«Consacrer l’année 2021 à asseoir les fondements économiques du pays, à travers la reprise graduelle de l’activité économique», a affirmé, jeudi, le ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, lors de sa présentation du projet de loi de finances (PLF-2021), jeudi dernier, devant la commission des affaires économiques et financières du Conseil de la nation.

L’objectif, précise-t-il, consiste à se hisser à un niveau permettant de rattraper les pertes enregistrées en 2020 en raison de la pandémie. En effet, la Covid-19 a porté un véritable coup, comme partout dans le monde, à l’économie et, par ricochet, au secteur financier. Devant une situation pareille, le premier argentier du pays relève que le PLF-2021 tend à «atténuer les dysfonctionnements internes et externes au niveau des comptes de l’État». Par quels moyens ? M. Benabderrahmane désigne la nécessité de «l’exploitation optimale des ressources financières disponibles et la poursuite par l’État de l'octroi des aides et subventions au profit des catégories vulnérables à faible revenu».

Meilleur accompagnement des entreprises impactées par la Covid-19

Le tout s’inscrit dans l’objectif de «préserver les acquis sociaux, notamment dans les domaines de la santé et de l’enseignement, en sus de la préservation du pouvoir d’achat du citoyen». À travers le PLF-2021, le ministre indique que l’autre but recherché réside dans «la préservation des équilibres financiers publics, en faisant face aux incidences de la crise et en maintenant la durabilité économique du pays, à travers l’activation des principes de rationalisation des ressources budgétaires et l’élargissement de l’assiette fiscale». S’y ajoute «l’amélioration du climat d’investissement et l’encouragement des exportations, par la facilitation et la numérisation des procédures fiscales et douanières». Dans sa présentation, le ministre a rebondi sur la nécessité de réussir la relance économique, précisant que ledit texte s’inscrit dans cette optique d’accompagnement des entreprises, notamment les plus touchées par la pandémie. Et brandit les différentes exemptions et incitations destinées aux start-up et aux incubateurs, ainsi que les mesures contenues dans le projet de loi relative à la lutte contre l'évasion et la fraude fiscales et la surfacturation, à travers la proposition de créer un dispositif de veille fiscale pour lutter contre ces phénomènes, ainsi que l'introduction d'une clause prévoyant la présentation de données sur les fournisseurs et clients non physiques par les contribuables. Importante, impérative, la relance économique sera difficile et devra composer avec un déficit budgétaire qui devrait augmenter en 2021 à 13,57% du Produit intérieur brut (PIB), contre 10,4% dans la loi de finances complémentaire de 2020, ainsi qu’une inflation dont les prévisions annoncent une «légère accélération» en 2021, pour atteindre 4,50%.

Une croissance de 4%

Aussi, cette démarche passe par une série de conditions, dont la réhabilitation de l’investissement, en particulier les IDE. À ce sujet, M. Benabderrahmane cite la modification de l'article 49 de la loi de finances complémentaire de 2020. Une modification qui passe par l’introduction d’une procédure qui exempt les investisseurs étrangers activant dans des secteurs autres que l'importation de matières premières et de marchandises destinées à la revente telles quelles, et ceux à caractère stratégique appartenant aux secteurs spécifiés dans l'article 50 de la loi 20-70, relative à la promotion de l'investissement, de l’obligation d’avoir un partenariat local. En chiffres, le ministre souligne que le texte table sur une croissance économique à concurrence de 4%. Les revenus pétroliers, eux, devraient augmenter à 23,21 milliards USD en 2021 sur la base du prix référentiel du baril de pétrole de 40 USD, à 28,68 milliards USD en 2022, avant de ne reculer à 26,45 milliards en 2023. Et pour mieux aborder cette relance, le texte met en exergue la baisse de la valeur des marchandises importées, prévues par le PLF. La baisse sera à hauteur de 14,4% avec la valeur en cours en 2021, par rapport à la clôture 2020, pour atteindre 28,21 milliards USD et 27,39 milliards USD en 2022 et arriver jusqu’à 27,01 milliards USD en 2023. D’autre part, le ministre affirme qu’il est prévu une hausse des dépenses globales du budget de 7.372,7 milliards de DA (loi de finances complémentaire 2020) à 8113,3 milliards de DA en 2021 (+10%) pour arriver ensuite à 8.605,5 milliards de DA en 2022 (+6,07%) et 8.680,3 milliards de DA en 2023 (+0,9%). Notons, par ailleurs, que la commission des affaires économiques et financières du Sénat devra préparer un rapport préliminaire qui sera soumis à débat le 23 novembre en plénière.
Fouad Irnatene

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