
Indéniablement, l’agriculture de montagne représente un levier stratégique et essentiel pour l’avenir des régions enclavées, et sa valorisation est fondamentale pour la prospérité du pays. Le retour à cette forme d’agriculture est particulièrement encouragé par la forte demande pour les produits agricoles du terroir local.
Cependant, bien que prometteur, le développement de ces activités agricoles rencontre encore plusieurs défis. Traditionnellement ancrée dans une dimension artisanale, l’agriculture de montagne évolue aujourd’hui vers des formes plus structurées, bien que des ajustements restent nécessaires pour en maximiser le potentiel. Les activités agricoles, bien que souvent peu visibles, représentent 20 % de la superficie agricole utile et contribuent à hauteur de 16 % à la valeur de la production agricole en Algérie. La superficie agricole favorable et utile dans les zones de montagne est estimée à 1,7 million d’hectares. Ces régions abritent une population de 7 millions d’habitants, soit près de 17 % de la population nationale, dont 3,5 millions vivent en milieu rural et sont actifs dans les secteurs de l’agriculture et de l’élevage. La question qui se pose est celle de la délimitation des communes de montagne. Dans un territoire où les zones montagneuses occupent une grande part du paysage, l’agriculture de montagne se révèle être une véritable source de croissance et de stabilité. Les terres en pente, loin d’être un obstacle, offrent des possibilités exceptionnelles. Des cultures comme l’olivier, le figuier, l’amandier et les plantes médicinales s’y épanouissent naturellement, tandis que l’élevage caprin et ovin, profondément enraciné dans ces paysages, devient un levier puissant pour dynamiser l’économie locale. Il serait peut-être plus pertinent de parler de zones montagneuses au sein de chaque commune, car la grande taille de ces dernières ne permet pas toujours de les définir par une seule catégorie géomorphologique. Les autorités centrales du pays ne cessent de rappeler l’importance de ce secteur, en orientant les priorités nationales vers le développement de l’agriculture de montagne. « La terre appartient à celui qui la travaille », un principe fort qui incite les populations locales à prendre en main leur avenir et à investir pleinement dans des exploitations agricoles durables. Cette vision stratégique repose sur la conviction que l’agriculture de montagne peut transformer les régions rurales, en offrant des opportunités de croissance tout en enracinant les habitants dans leurs terres. Les filières agricoles adaptées, telles que l’apiculture ou l’oléiculture, représentent des atouts considérables pour les montagnes algériennes.
Les atouts des filières agricoles adaptées
Ces cultures, peu exigeantes en intrants, sont idéales pour préserver l’équilibre environnemental tout en apportant une réelle valeur ajoutée à l’économie locale. Elles favorisent également les circuits courts, renforçant ainsi les liens entre les producteurs et leurs communautés. L’accès à l’eau, bien que primordial, peut être efficacement géré par des techniques adaptées comme les petits barrages ou les bassins collinaires. Ces solutions permettent de mieux gérer les ressources en eau, garantissant ainsi la pérennité des cultures et des exploitations. Parallèlement, une régularisation foncière claire et accessible ouvrirait de nouvelles perspectives d’investissement et de développement pour les exploitants agricoles.
Avec un secteur agricole représentant près de 37 milliards de dollars et contribuant à 15 % du PIB national, l’agriculture de montagne possède un potentiel considérable pour jouer un rôle central dans l’économie du pays.
Les mesures prises par le Président Tebboune, visant à soutenir ce secteur, ouvrent la voie à des investissements stratégiques pour l’avenir des montagnes algériennes. L’agriculture de montagne est ainsi une véritable opportunité à saisir, un levier puissant pour l’autosuffisance alimentaire, la préservation des paysages et la création d’emplois durables. C’est un secteur clé, stratégique et important pour l’avenir de ces vastes territoires et avec les bonnes stratégies, il peut transformer profondément les régions rurales, offrant un avenir prospère et stable pour les générations à venir.
A. F.