
Le tribunal criminel près la cour d’Alger vient de programmer deux procès de corruption de l’affaire de l’autoroute Est-Ouest, qui sera rouverte le 21 janvier prochain, et celle de Sonatrach I, dont le procès est fixé pour le 17 février, a-t-on appris, jeudi dernier, du parquet général près la cour d’Alger.
Les deux procès sont programmés dans le cadre de la 2e session criminelle. 218 affaires sont enrôlées dont des affaires de trafic de drogue, de terrorisme et d’homicide volontaire. L’affaire de l’autoroute Est-Ouest sera examinée par le magistrat Mohamed Hattab. Dix individus et sept personnes morales (sociétés) sont poursuivies dont Madjdoub Chani, conseiller de CITIC CRCC et Khelladi Mohamed, directeur des nouveaux programmes de l'Agence nationale des autoroutes, Hamdane Rachid Salim, ex-directeur de la planification au ministère des travaux publics, Adou Tadj Eddine, homme d'affaires, ainsi qu’Allab El Khier, investisseur, Ferrachi Belkacem, ex-cadre au ministère des Transports, Ouezane Mohamed, dit Colonel Khaled, fonctionnaire au ministère de la Justice, Ghazali Ahmed Rafik, ex-directeur des études à l'Agence nationale des autoroutes (ANA), les frères Bouznacha Naim et Madani.
Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, corruption, blanchiment d’argent, trafic d’influence, perception de présents injustifiés et dilapidation de deniers publics, violation de la législation relative aux changes et abus de fonction.
Sept sociétés étrangères sont également poursuivies dans ce procès en appel. Il s’agit de Citic Crcc (Chine), Cojaal (Japon), Pizarroti et Caraventa (Suisse), Isolux Corsan (Espagne), SMIN (Canada) et COBA (Portugal).
Des peines de prison allant d’un an avec sursis à 20 ans de réclusion ainsi que trois acquittements ont été prononcées en mai 2015 contre 23 personnes morales et physiques. Une amende de 5 millions de DA a été infligée à chacune des 7 entreprises étrangères.
Le tribunal criminel d`Alger avait également ordonné la saisie de tous les biens mobiliers, immobiliers et comptes bancaires de Chani Medjdoub et Khelladi Mohamed.
Plusieurs ministres ont été cités dans cette affaire, dont Amar Ghoul, en détention actuellement dans des affaires de corruption et qui était ministre des transports au moment de l'ouverture du procès. Il a répondu par écrit à des questions que lui avait transmises le président du tribunal.
En 2006, le marché de réalisation de l`autoroute Est-Ouest a été attribué au groupe chinois Citic-Crcc, avec un coût de 6 milliards de dollars avant que la facture ne soit réévaluée à 13 milliards de dollars.
En outre, le magistrat Mohamed Hamzaoui, va examiner l’affaire de Sonatrach 1, le 17 février prochain. Quinze personnes et quatre sociétés sont poursuivies dans cette affaire. Il s’agit de l’ancien Pdg de Sonatrach, Mohamed Meziane, ses deux fils Mohamed Réda et Meziane Cherif.
Des responsables de la compagnie sont aussi concernés dont Belkacem Boumediene, ancien vice-président chargé des activités en amont, Zenasni Benamar, vice-président des activités transport par canalisation, Hassani Mustapha, directeur de production, Cheikh Mustapha, directeur d’exploration, Rahal Chawki, vice-président des activités commerciales, Abdelaziz Abdelwahab, directeur central chargé de la gestion des activités centrales, Aït Al Hocine Mouloud chef du projet de restauration et de réhabilitation du siège de Sonatrach, Mohamed Senhadji vice-président des activités centrales.
Quatre sociétés dont l’italien Saipem Contracting Algeria, l’allemand Funkwerk et Contel-Algérie ainsi que Contel-Funkwerk sont mises en causes.
Mohamed Reda Djaafar al-Ismaïl, patron de Contel-Algérie et du holding algéro-allemand Contel Funkwerk, l’ex-PDG du CPA, El Hachemi Meghaoui, et son fils Yazid, Nouria Meliani, gérante du bureau d’études CAD sont poursuivis pour association de malfaiteurs, détournement de fonds publics, blanchiment et corruption dans le cadre de marchés conclus de gré à gré avec des compagnies étrangères.
Le tribunal criminel près la Cour d’Alger a prononcé, en 2016, des peines de prison. L’affaire Sontrach1 est liée à la corruption dans les projets d’acquisition d’équipements de télésurveillance et de protection électronique des complexes du groupe pétrolier à travers le pays, du gazoduc Algérie-Italie et du projet de réhabilitation de l’ancien siège du groupe Sonatrach à Alger. Il est à signaler, que tous les accusés dans les deux affaires, sont en liberté.
Neila Benrahal