
De notre correspondant à Guelma : Zouheyr Douakha
El Moudjahid : De nos jours, la majorité des gens utilisent les réseaux sociaux, dans leur pluralité, pour s’informer. Pouvons-nous toujours parler d’un journalisme d’information ?
Abdelwahab Boumaza : Oui, parce qu’en ce qui me concerne, je vois que le journaliste peut se servir des réseaux sociaux pour perfectionner ses travaux. Autrement dit, tous ces espaces digitaux ne sont qu’un appoint ou bien un point de départ pour élaborer une matière journalistique complète. N’oublions pas que le journaliste a accès aux informations. Il est omniprésent, ce qui lui permet d’être en contact direct avec les sources d’info. Par conséquent, un bon éclairage de l’opinion publique ne peut se faire qu’en se basant sur les informations principales et secondaires, c’est-à-dire les détails qui comptent. Précision : quand on parle de réseaux sociaux, le journal électronique n’est pas concerné puisqu’il fait le même travail que le journal papier, peut-être avec un peu plus de rapidité et juste en matière d’info.
Les réseaux sociaux peuvent-ils remplacer le travail journalistique ?
C’est impossible, car un support journalistique publiable et communicable doit obéir à plusieurs critères. Parmi eux, on retrouve le reflet ou le sens journalistique. Ce dernier s’acquiert au fur et à mesure avec la pratique. De plus, et avant de commencer la rédaction d’un papier quelconque, le journaliste possède généralement de multiples informations sur son sujet. A cet égard, c’est à lui de les exploiter et les véhiculer selon le sens et la forme de son texte. Ceci pour vous dire que les différentes publications des réseaux sociaux sont figées d’un point de vue journalistique, sans parler de l’amateurisme.
Voulez-vous dire qu’en plus de l’information, l’arme d’un journaliste est sa plume ?
Bien évidemment, un journaliste doit forcément être un bon rédacteur. Il est obligé de faire très attention à la lisibilité et la visibilité de l’information. Puis, si un journaliste arrive à maîtriser l’art d’écrire, y compris les styles journalistiques, il ne produira que des articles vifs inspirant le plaisir de lire. Alors, il est impossible de comparer un article journalistique rédigé sur les normes avec n’importe quelle autre forme d’information. Comme le livre, le journal papier est indétrônable, mais là on ouvre le grand dossier de la lecture…
Z. D.