Abdelmadjid Tebboune : «La rencontre d’aujourd’hui… un engagement en faveur de la construction d’un continent intégré»

Ph.:Nesrine.T
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La 4ᵉ édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), qui s’ouvre ce jeudi au Centre international des conférences Abdelatif-Rahal (CIC) à Alger, « n’est pas seulement un événement économique, mais un engagement en faveur de la construction d’un continent intégré et acteur dans son environnement régional et international », a affirmé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de son discours d’ouverture.

Après avoir souhaité la bienvenue aux différents présidents, Premiers ministres, chefs de gouvernement, ministres ainsi qu’à tous les participants, Abdelmadjid Tebboune a tenu à rappeler que cette 4ᵉ édition « se tient dans une conjoncture extrêmement délicate, marquée par une accélération sans précédent des événements et par l’amplification de risques qui menacent le système actuel des relations internationales ».

Un système, a-t-il poursuivi, « menacé dans son existence même ainsi que dans les règles et institutions qui le fondent », y compris « dans ses institutions politiques, sécuritaires et même économiques ».

« La crainte est grande que l’Afrique, notre cher continent, soit une nouvelle fois l’une des principales victimes de la violence, de l’étouffement de sa voix et de la marginalisation de son rôle dans le processus de reconfiguration de l’ordre mondial, et ce, malgré les ressources et les potentialités dont elle dispose », a déclaré le Président.

C’est dans ce sens qu’il a estimé que la rencontre d’aujourd’hui « n’est pas une simple manifestation économique », mais bien « un engagement en faveur de la construction d’un continent intégré et acteur dans son environnement régional et international ».

« Notre préoccupation d’aujourd’hui est d’ordre existentiel et nous interpelle tous pour poser une question essentielle : où se situe aujourd’hui l’Afrique dans l’économie mondiale ? Nous ne nions pas avoir enregistré des réalisations considérables au cours des deux dernières décennies », a-t-il ajouté, citant entre autres « la mise en œuvre de la Zone de libre-échange africaine » et « l’adhésion de l’Union africaine au G20 ».

Néanmoins, malgré ces réalisations, « le chemin reste encore long pour corriger les injustices historiques faites à l’Afrique », a estimé le président de la République.

Un continent « marginalisé dans la prise de décision économique mondiale »

Le président de la République a d’ailleurs avancé quelques données relatives à cette situation.

En premier lieu, il a relevé que « l’Afrique demeure absente dans la prise de décision économique mondiale » et qu’elle est « marginalisée dans les institutions économiques, commerciales et financières internationales », dans la mesure où la proportion du droit de vote de l’Afrique au sein du Fonds monétaire international (FMI) ne dépasse pas 6,5 %, alors qu’elle est de l’ordre de 11 % à la Banque mondiale (BM).

Il a ajouté qu’il en va de même pour l’Organisation mondiale du commerce (OMC), alors que, pour la première fois de son histoire, cette institution est présidée par une Africaine (l’économiste nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, NDLR).

Par ailleurs, a indiqué le Président, la part de l’Afrique dans le commerce mondial ne dépasse pas 3 %, tandis que le commerce intra-africain se limite à 15 %, contre 60 % en Europe.

Abdelmadjid Tebboune a également évoqué la problématique du déficit en infrastructures de base, en matière de transport et de communication, qui coûte au continent 2 % de son PIB.

Des données qui, selon lui, devraient pousser à une plus grande mobilisation collective. C’est dans cet esprit que l’Algérie, a-t-il rappelé, s’est attelée à la mise en œuvre de plusieurs projets censés encourager l’intégration africaine et le commerce intra-africain.

Il a ainsi cité la route transsaharienne, le gazoduc transsaharien (TSGP), ou encore la dorsale transsaharienne à fibre optique reliant l’Algérie au Niger, au Nigéria, au Tchad, au Mali et à la Mauritanie. Il a également mentionné les projets de voies ferrées vers le Mali et le Niger, les lignes aériennes et maritimes avec plusieurs pays africains, ainsi que les zones de libre-échange qui seront créées avec des pays africains frontaliers.

Tout en affirmant que « le continent africain est jeune, alors que les autres continents sont vieillissants », le président de la République a rappelé que, dans le cadre de la valorisation des ressources humaines, « l’Algérie assure 8 000 bourses pour les étudiants africains » et que « depuis l’indépendance, l’Algérie a contribué à la formation de 65 000 cadres africains ».

En conclusion, et avant d’annoncer officiellement l’ouverture de cette 4ᵉ édition, Abdelmadjid Tebboune a plaidé pour faire de l’événement un « point de départ » vers une Afrique « forte, développée et prospère », une Afrique qui « aura sa place dans le monde de demain ».

A. A.

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