La tenue des 7es rencontres Afrique-Europe des huissiers de justice, un événement de dimension internationale placé sous le haut patronage du président de la République Abdelmadjid Tebboune, confère un prestige particulier à l’Algérie et illustre son rôle grandissant dans la consolidation de l’État de droit.
Alger a vibré, hier, au rythme d’un rendez-vous juridique d’envergure. La tenue des 7es rencontres Afrique-Europe des huissiers de justice, un événement de dimension internationale placé sous le haut patronage du président de la République Abdelmadjid Tebboune, qui confère un prestige particulier à l’Algérie et illustre son rôle grandissant dans la consolidation de l’État de droit et la construction d’un pont de dialogue juridique entre les deux rives de la Méditerranée.
Solennelle et très officielle a été la cérémonie inaugurale de ce forum marqué par la présence de membres du gouvernement, plusieurs invités de marque, parmi les 180 participants venus de 33 pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique, en plus de quelque 700 huissiers algériens, des officiers publics, des universitaires et des experts du domaine juridique. Figure parmi les invités distingués, le secrétaire général de la Convention de La Haye du droit privé, Christophe Bernasconi, la présidente de l’Union africaine des huissiers de justice (UAHJ), Mme Rosine Bogoré Zongo, ainsi que le président de l'Union internationale des huissiers de justice (UIHJ), Marc Schmitz.
«L’Algérie, terre des martyrs et d’histoire, accueille avec fierté cette manifestation qui consacre le rôle évolutif de l’huissier de justice dans nos sociétés», a affirmé, d’entrée, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Lotfi Boudjemâa, dans son allocution d’ouverture des travaux. Tout en mettant en relief la position géostratégique de l’Algérie en tant que porte d’entrée de l’Afrique sur le Bassin méditerranéen, le ministre a réaffirmé la volonté de l’État algérien d’assumer pleinement, sous la gouvernance judicieuse du Président Tebboune, son leadership juridique, tant à l’échelle continentale qu’au niveau du Bassin méditerranéen. Pour Lotfi Boudjemâa, la tenue, à Alger, de ces 7es Rencontres atteste du rôle croissant de l’Algérie en tant qu’acteur de référence dans la défense des droits individuels et collectifs, de la prévention des litiges et la promotion de l’investissement et d’un développement équilibré, suivant la vision du président de la République Abdelmadjid Tebboune.
L’évènement qui constitue, a-t-il dit, le deuxième plus important forum, après le Congrès mondial de la profession, «est le fruit de la vision clairvoyante et de la gouvernance avisée du Président Tebboune, qui a hissé notre pays au rang d’acteur incontournable dans le champ juridique et institutionnel mondial», a-t-il soutenu. Placées sous le thème : «L’évolution du rôle de l’huissier de justice dans la société», ces rencontres visent à moderniser les pratiques de cette catégorie professionnelle, de favoriser l’échange d’expériences et de renforcer les compétences pour mieux servir l’intérêt général. «L’objectif est de concilier l’excellence professionnelle et une vision prospective de la fonction, dans une méthodologie qui épouse les mutations de notre époque», a fait savoir le ministre qui distingue deux aspects majeurs de l'événement.
Le premier réside dans la dimension d’ouverture de ces 7es rencontres, lesquelles s’inscrivent dans une dynamique de dialogue avec les cadres juridiques régionaux et internationaux, tout en relevant les nouveaux défis d’une profession appelée à être au cœur de l’État de droit. «L’huissier de justice ne se limite plus à ses missions traditionnelles, il est désormais tenu de protéger les droits individuels et collectifs, de sécuriser les transactions et de prévenir les litiges. Il devient ainsi un acteur d’une justice anticipative, garante de stabilité sociale et de développement économique, sans oublier sa contribution à la réalisation de la sécurité sociale, à la protection des droits individuels et collectifs, ainsi qu'au renforcement de la confiance entre le citoyen et les instances judiciaires», a précisé Lotfi Boudjemâa. Le second mérite tient au choix du thème, il reflète, selon lui, «une volonté d’adapter la profession aux transformations profondes que connaissent nos sociétés et de lui donner un rôle élargi, à la fois judiciaire, économique et social».
Évoquant, par ailleurs, l’adhésion de l’Algérie, en mai 2024, en qualité de membre du bureau exécutif de l'Union internationale des huissiers de justice (UIHJ), il a estimé, d’une part, que celle-ci a été obtenue «avec mérite» et informé, d’autre part, de la tenue, mercredi dernier à Alger, de la réunion de ce bureau, à l'effet de «définir les perspectives de la politique professionnelle au niveau international». Sur un autre volet, le garde des Sceaux a qualifié la profession d'huissier de justice en Algérie de charnière et de moteur essentiel dans le système juridique et judiciaire algérien, qui en a fait une profession marquée par le développement et l'amélioration continus, pour répondre, au mieux, aux besoins de la société aux niveaux national et international. Il a persisté et signé en affirmant que l’huissier de justice est ce «partenaire fiable pour les opérateurs économiques, dans le contexte des transformations économiques et numériques, en sécurisant les transactions commerciales, en veillant à l'exécution des contrats et accords et en fournissant des services juridiques précis et efficaces, outre le renforcement de la médiation professionnelle commerciale, qui permet de résoudre les litiges commerciaux à l'amiable, loin des lourdeurs judiciaires».
«Cette approche adoptée s'inscrit dans le cadre des nouvelles dispositions du code de procédure pénale, a-t-il rappelé, ajoutant que, face aux défis liés à l'évolution de leur profession, «les huissiers de justice à faire preuve de préparation nécessaire, à travers la formation juridique et scientifique continue, la qualification pratique et l'adhésion effective à la feuille de route consacrée par le législateur algérien dans ses nouveaux textes». Ces 7es rencontres constituent un véritable pont de formation et d’échanges entre l’Afrique, l’Europe et le monde entier dans le domaine de la profession d’huissier de justice, a soutenu, de son côté, le président de la Chambre nationale des huissiers de justice, Dahemri Mohamed Réda, adressant ses vifs remerciements à l’adresse du président de la République pour son haut patronage des travaux. «En Algérie, la profession d’huissier de justice est devenue l’un des piliers essentiels sur lesquels repose l’édifice judiciaire.
Grâce aux efforts et au dévouement de ses praticiens, la justice se renforce et l’État de droit se consolide», a-t-il ajouté, tout en rendant un vibrant hommage au ministre de la Justice «pour son engagement permanent en faveur de tout ce qui contribue au développement de la profession et encourage l’investissement pour améliorer la qualité du service public. Au programme de ces rencontres, il est question de l’examen de l’évolution historique de la profession d’huissier de justice, des défis juridiques et réglementaires dans un monde globalisé, de la médiation et la réconciliation et, notamment de l’intégration des technologies dans le métier d’huissier de justice, ainsi que de la coopération internationale et régionale pour renforcer le rôle des praticiens.
K. A.
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Mme Rosine Bogoré Zongo, présidente de l’Union africaine des huissiers de justice : Alger accueillera le congrès de l’UAHJ en 2028
L’Algérie accueillera le prochain Congrès, prévu en 2028, de l’Union africain des huissiers de justice (UAHJ), a indiqué, hier, la présidente de cette organisation, Mme Rosine Bogoré Zongo, dans son allocution d’ouverture des travaux des 7es rencontres Afrique- Afrique des huissiers de justice. Étant donné que 17 pays membres de l’UAHJ ont en commun des actes uniformes régissant le droit des affaires en Afrique, un projet a été initié dans le but de doter les huissiers de justice et officiers judiciaires d'un statut unifié, a-t-elle révélé. «Nous pensons qu'aujourd'hui nous pouvons rêver ensemble d'un statut d'huissier de justice africain» a-t-elle dit, avant de rendre un hommage appuyé pour l’Algérie qui assure, a-t-elle précisé «un rôle majeur» au sein de l’UAHJ.
K. A.
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Marc Schmitz, président de l’Union internationale des huissiers de justice (UIHJ) : Plaidoyer pour dynamiser la coopération Afrique-Europe
Dans son discours prononcé à l’ouverture des 7es Rencontres Afrique-Europe des huissiers de justice, Marc Schmitz, président de l'Union internationale des huissiers de justice (UIHJ), a mis en lumière le caractère historique et symbolique de cet événement juridique majeur qu’accueille l’Algérie depuis hier et pour une durée de deux jours, sous le haut patronage du Président Abdelmadjid Tebboune.
Il a insisté sur l’évolution de la profession, désormais garante de la sécurité juridique et partenaire social, conciliant contrainte légale et respect de la dignité humaine. Le rôle croissant des huissiers face aux défis numériques, à l’intelligence artificielle et aux nouveaux actifs digitaux a été mis en avant, tout comme la nécessité d’anticiper et de participer à l’élaboration de normes éthiques et juridiques. Il a également souligné l’importance d’une justice transfrontalière, en évoquant la Convention de La Haye de 2019 sur la reconnaissance des jugements, et a rappelé que la coopération entre l’Afrique et l’Europe enrichit les expériences juridiques. Enfin, il a réaffirmé la vocation de l’Union internationale à moderniser la profession et à défendre son rôle central dans la démocratie et l’État de droit, appelant à l’unité et à la solidarité pour préparer la justice de demain.
K. A.