
L’avocate et militante des droits de l’homme, Fatma-Zohra Benbraham, a mis l’accent, mardi, au Forum du quotidien El Wassat, sur l’évolution du dossier relatif aux explosions nucléaires françaises du 13 février 1960 à Reggane. La France dissimule à l’opinion publique algérienne et internationale la vérité sur les crimes et sur les retombées néfastes de ces explosions, indiquant que des pays avancés dans la recherche nucléaire ignoraient l’ampleur de la déflagration atomique de Reggane. Lors de cette rencontre avec la presse nationale, elle a précisé qu’aujourd’hui l’affaire doit être traitée dans son aspect juridique, et cela après avoir prouvé, au cours des années passées, sur le plan historique et surtout scientifique, que la France a causé des dégâts extrêmement préjudiciables aux habitants, à la faune et à la flore, un drame à l’origine de maladies chroniques qui se transmettent d’une génération à l’autre. La conférencière a déclaré être en possession de photos tragiques qui témoignent des conséquences néfastes de ces explosions sur les habitants de la région.
Elle a indiqué, d’autre part, que certains pays limitrophes de l’Algérie ont eu à pâtir des répercussions de cette déflagration car ils ont été touchés par le nuage atomique, ce qui a entraîné notamment des maladies cancéreuses. Après avoir rappelé que ces explosions ont été effectuées en sous-sol et en atmosphère, Mme Benbraham a rappelé que la nappe phréatique est contaminée jusqu’à ce jour par les résidus nucléaires, ce qui représente un réel danger pour la consommation. «Nous avons des difficultés en matière de références et d’archives, mais la France s’évertue à en rendre l’accès difficile aux chercheurs, malgré les déclarations politiques officielles», a-t-elle soutenu. Elle a rappelé les propos de l’ancien président, François Hollande, le 24 janvier 2014, mais cela reste insuffisant. On ne parle aujourd’hui que d’actes contre la faune et la flore et de dégâts matériels et immatériels ; à aucun moment il n’est question de génocide dont la presse ignorait l’existence. Elle réfute enfin la thèse qui veut que les Accords d’Évian n’ont jamais autorisé la France à poursuivre ses expérimentations nucléaires en Algérie après le recouvrement de la souveraineté nationale, il avait été convenu d’un démantèlement de la station nucléaire et non le recours à des explosions nucléaires.
Hamza Hichem